Présentation :
Appellation communale du Haut-Médoc située à une quarantaine de kilomètres au nord de Bordeaux, en bordure de la Gironde, entre la rivière la Jalle du Nord et le Ruisseau de Julliac et voisine de l'appellation Pauillac.
Le vignoble est disposé sur des croupes de graves avec un peu de sable sur un socle argileux ou de marnes et des plateaux de graves formant un rectangle de 5 km de longueur pour 3,5 km de largeur, il représente les 2/3 de la superficie de la commune.
Le climat est de type océanique tempéré.
Cette appellation est la plus petite des appellations communales du Médoc.
Histoire :
La paroisse de Saint-Julien, dépendant de Moulis fut fondée vers le 7ème siècle.
Le vignoble commence à se développer réellement au 13ème siècle avant de connaître une forte expansion au 17ème et au 18ème siècle avec la fureur de planter entre 1710 et 1730 qui va entraîner une spécialisation dans la viticulture de la commune de Saint-Julien de Reignac.
Le classement des crus du Médoc de 1855 retient 11 crus situés dans l'aire d'appellation actuelle Saint-Julien :
Château Ducru-Beaucaillou, 2ème cru classé.
Château Gruaud-Larose, 2ème cru classé.
Château Léoville Barton, Château Léoville Las Cases, Château Léoville Poyferré, 2ème crus classés (issus du Château Léoville †).
Château Lagrange, 3ème cru classé.
Château Langoa Barton, 3ème cru classé.
Château Beychevelle, 4ème cru classé.
Château Branaire-Ducru, 4ème cru classé.
Château Saint-Pierre, 4ème cru classé.
Château Talbot, 4ème cru classé.
Dès 1875, le phylloxéra commence à envahir le Médoc.
En 1882, débute la crise du mildiou qui connaîtra son apogée en 1886.
Le 8 juin 1921, le tribunal de Lesparre interdit aux viticulteurs de Cussac et de Saint-Laurent-Médoc l’utilisation de l’appellation Saint-Julien.
En 1932, 4 crus situés dans l'actuelle aire d'appellation Saint-Julien sont retenus dans le premier classement des crus bourgeois. Il s'agit de :
Château du Glana,
Château Grand-Saint-Julien †,
Château Moulin de la Rose,
Château Moulin-Riche.
Le 16 juin 1934, une « fête de la longévité » est organisée par Désiré Cordier (1861-1940), négociant en vins, propriétaire des châteaux Gruaud-Larose et Talbot et maire de Saint-Julien Beychevelle. Cette fête rassemble les 17 couples de la commune de Saint-Julien-Beychevelle ayant au moins 50 ans de mariage (noces d’or) et réuni également le président de la république Albert Lebrun (1871-1950) et les 54 maires du Médoc. Il s’agit d’une opération de communication autour des vins du Médoc alors en plein marasme économique.
Le 18 mai 1925, la cour d’appel de Bordeaux confirme les délimitations de l’appellation Saint-Julien du 8 juin 1921.
Le 14 novembre 1936, l’appellation d’origine contrôlée Saint-Julien est créée par un décret publié au Journal Officiel du 15 novembre 1936. La superficie en production de l’appellation varie alors entre 425 et 450 hectares. L ‘encépagement comporte : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carménère, Merlot et Petit verdot. La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 178 g/L pour un degré alcoolique minimum de 10,5 °. Le rendement maximal autorisé étant de 34 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
En 1938, la commune de Saint-Julien-Médoc change de nom pour prendre celui de Saint-Julien Beychevelle.
Le 13 janvier 1938, le décret d’appellation est modifié ramenant la richesse en sucre des moûts à 170 g/L et le degré alcoolique minimal des vins est abaissé à 10 ° avant enrichissement ou concentration.
Le 8 novembre 1943, le tribunal de première instance de Bordeaux défini l’aire d’appellation Saint-Julien, elle correspond au territoire de la commune de Saint-Julien-Beychevelle, à quelques parcelles situées sur Cussac-Fort-Médoc et Saint-Laurent-Médoc ainsi que 9 parcelles situées sur Pauillac (le 29 novembre 1926, le tribunal civil de Lesparre incluait dans l’aire d’appellation Pauillac des parcelles situées dans les communes de Cissac-Médoc, Saint-Estèphe, Saint-Julien-Beychevelle et Saint-Sauveur car appartenant depuis très longtemps à des propriétés de Pauillac).
En 1954, la superficie en production de l'appellation est de 447 hectares.
En 1955, la dégustation d’agrément devient obligatoire pour l’obtention de l’appellation.
En 1969, la superficie en production de l'appellation est de 643 hectares.
Vers 1970, il y avait une cinquantaine de domaines produisant du vin dans l’appellation Saint-Julien.
Vers 1980, les 11 crus classés du Médoc 1855 représentent 75 % de la production totale de l'appellation Saint-Julien.
En 2006, le premier classement des crus artisans du Médoc, effectué à l'initiative du syndicat des crus artisans retient un domaine dans l'appellation Saint-Julien : Château Capdet.
En 2014, il ne reste plus que 15 producteurs dans l'appellation dont 11 crus classés 1855.
En 2016, le prix moyen de l’hectare se situant autour de 1,2 million d’euros.
Les vins :
Saint-Julien :
Vin généreux à la robe grenat foncé avec des arômes de fruits (cassis, mûre, myrtille), des notes empyreumatiques et épicées développant avec le temps des arômes de cuir et de truffe.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 5 à 25 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Saint-Julien :
Densité minimale de plantation autorisée : 7000 pieds/ha.L'irrigation est : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.Encépagement : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carmenère, Côt (Malbec), Merlot, Petit verdot.Richesse minimale en sucre des moûts : 189 g/L pour le cépage Merlot, 180 g/L pour les autres cépages.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.Rendement visé : 57 hl/ha.Rendement butoir : 63 hL/ha.Enrichissement : autorisé.La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 15 % du volume du moût de départ.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 2 g/L.Élevage au minimum jusqu'au 1er juin de l'année suivant celle de la récolte.Commercialisation possible à compter du 1er septembre.