Présentation :
Appellation mitoyenne de l'appellation Faugères, située dans le département de l'Hérault, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Béziers sur les premières pentes des monts de l'Espinouse.
Le vignoble est exposé au sud et au sud-Est à une altitude maximale de 400 mètres et descend vers la plaine biterroize de part et d'autre de la rivière Orb. Il est traversé par les rivières du Lirou et du Vernazobres (affluents de l'Orb) et l'Orb.
La géologie du vignoble se caractérise au nord par une succession de petits plateaux de grès ou de schistes (2/3 de la superficie du vignoble) et au sud par des sols argilo-calcaires mêlés de bauxite.
Le nom de l'appellation est issu de la commune éponyme qui tire son nom de Saint-Aignan évêque d'Orléans.
Histoire :
La viticulture débute dans la région Languedoc-Roussillon dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ avec les phocéens qui installent un comptoir à Agde.
La diffusion du vignoble dans cette région sera effectuée par les romains lors de la conquête de la Gaule et la région prendra le nom de Gaule narbonnaise à compter de 118 avant Jésus-Christ. Elle s'étend de Vienne sur le Rhône, jusqu’aux Pyrénées.
Dès cette époque, les vins de la région s'exportent dans tout le bassin méditerranéen (Egypte, Grèce, Italie, Turquie...) depuis Sète notamment.
En 92 après Jésus-Christ, l’Édit de l’Empereur Domitien (51-96) ayant pour but de protéger la viticulture italienne, interdit la plantation de toutes nouvelles vignes et même l'arrachage de la moitié des vignes des provinces sous domination romaine.
Après la domination romaine, dès le 8ème siècle, le vignoble continuera pourtant d'exister grâce aux ordres monastiques (abbayes de Gellone à Saint-Guilhem le Désert, Saint-Sauveur à Aniane, Valmagne à Villeveyrac...).
En ce qui concerne Saint-Chinian, en l'an 826, un moine bénédictin du nom de Durand édifie un monastère, dédié à Saint Aignan, sur des terres appelées Holotian (val du Vernazobre) cédées par Louis le Pieux (778-840).
Durant le Moyen-Âge, le vignoble va se développer sur les coteaux pierreux situés autour des abbayes et des villages environnants de Saint-Anian d'Holotian (nom du village à l'époque).
En 1102, l'abbaye de Saint-Anian d'Holotian est placée sous l'autorité de l'abbaye de Saint-Pons de Thomières.
En 1351, une charte de Pierre IV de Boyer président du chapitre général des provinces de Narbonne et d'Auch affranchi les habitants de Saint-Anian d'Holotian qui vont d'abord développé des fermes d'élevage de mouton et une industrie textile.
En 1365, le monastère est placée sous la tutelle de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille.
En 1465, l'abbé Renaud de Valon accorde une charte communale ce qui permet aux bourgeois de Saint-Anian d'Holotian de diriger la commune et de développer de nouvelles activités comme la polyculture, la tannerie et le commerce.
En 1536, la ville est détruite par Claude, Baron de Narbonne-Caylus, Baron de Lunas et de Faugères et calviniste durant les guerres de religion.
En 1578, le capitaine Bacon, chef de guerre protestant, originaire de Pierrerue (commune voisine de Saint-Chinian), détruit une grande partie des bâtiments abbatiaux.
En 1590, Henri Ier de Montmorency (1534-1614), connétable de France après avoir repris Minerve, obligea les communes de Berlou, Pierrerue et Saint-Chinian à fournir chaque semaine, 18 moutons et 3 charges de vin à la compagnie de Montryon.
Au début du 17ème siècle, la commune prend le nom de Saint-Chignan-de-la-Corne et l'industrie drapière se relance, ce qui profite également à l'agriculture et la viticulture locale.
Vers 1631-1632, Richelieu apprécie les vins de Saint-Chinian.
En 1741, les importantes gelées de l'hiver endommage le vignoble de Saint-Chinian.
Après la Révolution française, l'abbaye de Saint-Chinian est dissoute, les bâtiments et les biens monastiques sont vendus comme Biens nationaux et le vignoble continue son développement. La commune change de nom sous la terreur et prend le nom de Vernodure.
En 1875, la vigne devient l'activité principale après une terrible inondation qui détruit toute l'activité industrielle de la commune.
A la fin du 19ème siècle, par chance, le vignoble ne sera pas dévasté par le phylloxéra car le vignoble sera greffé avec les porte-greffes américains ce qui permettra un développement d'un vignoble de production intensive dans la plaine située au sud de l'appellation.
En 1904, l'Indicateur des vignobles méridionaux de Charles Gervais, qualifie les vins rouges de Berlou : « vifs, fins, bouquetés, corsés,... ».
En 1945, Jules Milhau (1903-1972) créée le syndicat viticole des coteaux de l'Orb et du Vernazobre afin de favoriser la reconversion de l'encépagement du vignoble avec des cépages méridionaux de qualité et d'améliorer les techniques de vinification.
En 1951, l'appellation Vin Délimité de Qualité Supérieur (VDQS) Coteaux du Languedoc Saint-Chinian † est obtenu. A la même époque sont créées les appellations suivantes : Coteaux du Languedoc Saint-Georges d'Orques †, Coteaux du Languedoc Quatourze †, Coteaux du Languedoc Saint-Drézery †, Coteaux du Languedoc La Clape †.
Le 5 mai 1982, l'appellation d'origine contrôlée Saint-Chinian est obtenue.
L'abandon en 2003 de l'aménagement de la vallée du Rieu-Berlou pour la création d'un barrage permet le développement d'un projet au début des annes 2000 de création d'une appellation communale pour les communes de Berlou et de Roquebrun.
Le 12 février 2004, deux appellations communales sont créées : Saint-Chinian Berlou, Saint-Chinian Roquebrun. A noter que les communes de Cessenon, Roquebrun et Vieussan appartiennent à ces deux appellations communales.
Les vins :
L'essentiel de la production de l'appellation se fait en vin rouge : 80 %.
Jusqu'à l'obtention de l'appellation, les vins blancs étaient commercialisés dans l'appellation Coteaux du Languedoc. La production de vin blanc est marginale : 2%.
Saint-Chinian blanc :
La production de vin blanc est marginale : 2%.
Jusqu'à l'obtention de l'appellation le 12 février 2004, les vins blancs étaient commercialisés dans l'appellation Coteaux du Languedoc.
Vin à la robe or avec des arômes de fleurs blanches, de fruits (agrume, fruit exotique, mirabelle, pêche) et des notes de grillé en finale.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 1 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Saint-Chinian rosé :
Représente 18 % des volumes de l'appellation.
Vin léger et fruité aux arômes de fruits rouges (fraise, framboise, groseille) et noirs (cassis, mûre) avec des notes épicées et réglissées.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 1 à 2 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Saint-Chiniant rouge :
L'essentiel de la production de l'appellation se fait en vin rouge : 80 %.
Deux types de vins produits :
Un vin issu de sols schisteux, à la robe sombre, corsé, aux arômes puissants de fruits mûrs, de garrigue et de réglisse avec une note empyreumatique marquée (cacao, café) à boire après 3 à 5 ans de garde.
Un vin issu de sol argilo-calcaire à la robe rubis aux arômes de fruits rouges (cassis, cerise, framboise) à boire avant ses 5 ans.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 3 à 8 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l’hectare.Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité. Saint-Chinian blanc :
Encépagement : Cépages principaux (70 % minimum) : Grenache blanc (30 % minimum), Marsanne, Roussanne, Vermentino.
Cépages accessoires (10 % maximum) : Bourboulenc (si planté avant le 04/02/2005), Carignan blanc, Clairette, Macabeu (si planté avant le 20/05/1998), Viognier.Richesse minimale en sucre des moûts : 198 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimal : 12 %.Rendement visé : 45 hL/ha.Rendement butoir : 54 hL/ha.Assemblage : obligatoire. Présence obligatoire du cépage Grenache blanc.
Le ou les cépages principaux représentant au moins 50 % de l'assemblage.Enrichissement : pas de disposition.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.L'utilisation de charbon oenologique est : interdite.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte. Saint-Chinian rosé :
Encépagement : Cépages principaux (70 % minimum) : dont 20 % minimum pour Grenache noir et/ou Lledoner pelut, 20 % minimum pour Mourvèdre et/ou Syrah.
Cépages accessoires : Carignan, Cinsault.Richesse minimale en sucre des moûts : 198 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimal : 12 %.Rendement visé : 50 hL/ha.Rendement butoir : 60 hL/ha.Assemblage : obligatoire. Le ou les cépages principaux représentant au moins 50 % de l'assemblage.Enrichissement : pas de disposition.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.L'utilisation de charbon oenologique est : interdite.Sucres résiduels : 4 g/L maximum.Commercialisation possible : à compter du 15 décembre de l'année de récolte. Saint-Chinian rouge :
Encépagement : Cépages principaux (70 % minimum) : dont 20 % minimum pour Grenache noir et/ou Lledoner pelut, 20 % minimum pour Mourvèdre et/ou Syrah.
Cépages accessoires : Carignan, Cinsault.Richesse minimale en sucre des moûts : 198 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimal : 12 %.Rendement visé : 45 hL/ha.Rendement butoir : 54 hL/ha.Assemblage : obligatoire. Le ou les cépages principaux représentant au moins 50 % de l'assemblage.Enrichissement : pas de disposition.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13,5 %.Sucres résiduels : 3 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà. Élevage : minimum jusqu’au 1er janvier de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible : à compter du 15 janvier de l’année suivant la récolte.