Présentation :
Domaine de 80 hectares à environ 6 kilomètres à l'est de Saint-Émilion, au sud du château Fleur-Cardinale et au sud-est du château de Pressac.
Ce domaine a la particularité de pouvoir produire des vins dans l'appellation Saint-Émilion mais également dans l'appellation Côtes de Bordeaux Castillon (château Cap de Faugères).
Le vignoble de l'ensemble de la propriété représente une superficie de 49 hectares en appellation Saint-Émilion et 31 hectares en appellation Côtes de Bordeaux Castillon. Il se trouve installé sur un tertre argilo-calcaire.
Le vignoble du château Faugères possède une superficie de 37 hectares (85 % Merlot, 10 % Cabernet franc, 5 % Cabernet-sauvignon) et se situe sur le plateau calcaire et sur des coteaux argilo-calcaires en forme de cirque avec une orientation sud, sud-est.
Histoire :
Un des bâtiments du domaine remonte au 16ème siècle.
Au 17ème siècle, il existe un relais de chasse.
La chartreuse du domaine remonte à la fin du 18ème siècle et fut édifiée par un nommé Ellie Colombe Aymen (1770-1835), issu d'une vieille famille de Castillon la Bataille et conseiller général.
Mais on ne peut remonter l'histoire de ce domaine avant l'année 1823 avec la vente des terrains qui formeront le château Faugères, le château Péby-Faugères et le château Cap de Faugères par Jacques-Simon Letang-Granpré ( ?-1809), beau-père de Ellie Colombe Aymen à Jean Esquissaud (1816-?), négociant, marchand de filets de pêche à Sainte-Terre pour la somme de 12700 francs.
Le domaine passe ensuite à Alfred Esquissaud (1838-1902), notaire et conseiller général de la Gironde pour le canton de Branne. C’est peut-être lui qui a planté le vignoble car c’est seulement en 1874 que l'on trouve pour la première fois la mention du château Faugère dans Bordeaux et ses vins d’Édouard Féret.
Alfred Esquissaud va fortement développer le vignoble puisque la production de celui-ci va passer de 45 tonneaux (405 hectolitres) en 1874 à 100 tonneaux (900 hectolitres) en 1908.
Après le décès d'Alfred Esquissaud le 23 novembre 1902, la propriété du domaine passe d'abord à sa veuve Catherine (1843-1914) puis à son fils Philippe.
Philippe Esquissaud (1873-1955), maire de Sainte-Colombe de 1912 à 1919 puis de 1939 à 1941.
Après 1949, Philippe Esquissaud transmet le domaine à Jean Esquissaud (1911-1979).
En 1969, les vins sont commercialisés sous le nom de château Faugère pour la production en Saint-Émilion et château Faugères pour le Bordeaux-Côtes de Castillon. Cela dure au moins jusqu'au millésime 1982. Les vendanges sont alors mécaniques.
En 1980, suite a décès de Jean Esquissaud, le domaine devient la propriété de son fils, Philippe Esquissaud ( ?-1987).
En 1987, Pierre-Bernard Guisez (1945-1997) dit Péby, cousin de Philippe Esquissaud hérite du château de Faugères. Le domaine possède alors un vignoble d’un seul tenant répartis en deux appellations et sous deux noms de domaine : le château Haut-Faugères en appellation Saint-Emilion et le château Cap de Faugères en appellation Côtes de Castillon.
La reprise du domaine va s'accompagner par d'importants investissements (15 millions de francs) et par des travaux de rénovation. Drainage du vignoble, ré-encépagement de celui-ci avec une augmentation de la proportion du cépage Merlot et de la densité de plantation (5300 pieds/hectare à l'époque) et retour aux vendanges manuelles sous la direction d’Henri Lagardère auparavant régisseur du Château La Mission Haut-Brion. Achat du château Haut-Bardoulet (4 hectares de vignoble) alors propriété de Jacques Baraize. Le responsable du vignoble est Marcel Murillo, le maître de chai Jean-Michel Hernandez (auparavant au cChâteau Canon) et le régisseur du domaine Bernard Lamaud.
Après ces travaux, le château Haut-Faugères possède une superficie de 19 hectares (70 % Merlot, 25 % Cabernet franc, 5 % Cabernet-sauvignon) et le château Cap de Faugères une superficie de 26 hectares (50 % Merlot, 38 % Cabernet franc, 12 % Cabernet-sauvignon).
Jusqu'au millésime 1992, les vins en appellation Saint-Émilion grand cru seront alors commercialisés sous le nom de château Faugères et château Haut-Faugères (parcelle de 14 hectares située sur le coteau) et les vins en appellation Bordeaux-Côtes de Castillon sous le nom de château Cap de Faugères. Il y aura également un second vin nommé Château Haut-Bardoulet et un vin rosé nommé Les roses du château de Faugères.
En 1992, les chais sont rénovés par les architectes Patrick Billon et Jean de Castines avec l’installation d’une vingtaine de cuves thermorégulées en inox permettant une vinification parcellaire et un chai à barrique est créé. La vendange est manuelle pour le château Haut-Faugères et plutôt mécanique pour le château Cap de Faugères.
A compter du millésime 1992, l’œnologue conseil du domaine est Michel Rolland.
En 1993, le domaine réalise pour al première fois des vendanges en vert et à compter de 1994, les fermentations malolactiques sont effectuées en barriques.
Après le décès le 25 octobre 1997 de Péby Guisez, la direction du domaine est reprise par son épouse Corinne et ses deux filles, le responsable d’exploitation est Alain Dourthe.
En 1998, une parcelle de 7,45 hectares est détachée du domaine pour créer le château Péby-Faugères. La même année, Jean-Pierre Cousinié intervient comme consultant pour la partie vignoble du domaine.
En mars 2005, Silvio Denz, patron fondateur de la société Art et Fragrance et propriétaire de Lalique, rachète le château Faugères, le château Péby Faugères et le château Cap de Faugères sur les conseils du comte Stephan von Neipperg propriétaire du château Canon-La-Gaffelière.
Les premiers investissements seront pour agrandir le vignoble et la nouvelle réglementation de l'appellation oblige à construire un nouveau chai car l'ancien se trouve sur l'appellation Côtes de Bordeaux Castillon.
En septembre 2009, les nouveaux chais baptisés la « cathédrale du vin » par l'architecte Mario Botta et situés face à la chartreuse, au milieu du vignoble sont inaugurés. Le coût de ces travaux est estimé à une somme approchant les 3 millions d'euros. Ceux-ci utilisent le tri optique de la vendange, permettent une macération pré-fermentaire à froid, des cuves inox de de 80 à 152 hectolitres assurent une vinification parcellaire et un fonctionnent par gravitation pour les transferts.
Le responsable du domaine est Alain Dourthe-Larrère qui était auparavant le régisseur du château La Gaffelière.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
Le 4 février 2014, Silvio Denz, propriétaire de Lalique, annonce la rachat du château Lafaurie-Peyraguey, premier cru classé de Sauternes.
En juillet 2016, Yann Buchwalter, œnologue, auparavant au château Clarke Baron Edmond de Rothschild, remplace Alain Dourthe à la direction technique du domaine et David Bolzan prend la direction des différentes propriétés de Silvio Denz.
En août 2019, Vincent Cruège auparavant directeur technique et oenologique des Vignobles André Lurton devient le directeur d'exploitation des vignobles Silvio Denz.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6000 pieds à l'hectare.
Élevage de 14 mois en fût de chêne (50 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : Haut-Faugères.
Existe depuis le millésime 2004. Auparavant, il s'appelait : Château Haut-Bardoulet.
Cap de Faugères est le nom de la production en AOC Côtes de Bordeaux Castillon.