Présentation :
Domaine de 42 hectares situé à l'est de Saint-Émilion sur un un tertre rocheux à environ 340 mètres d'altitude dominant le bourg de la commune de Saint-Étienne de Lisse et la vallée de la Dordogne, au nord du château Faugères et au sud du château Fleur Cardinale.
Le vignoble de 41 hectares (74 % Merlot, 12% Cabernet franc, 12 % Cabernet-sauvignon, 1 % Carménère, 1 % Malbec) est d'un seul tenant, disposé sur un plateau au sol calcaire (à 80 mètres d'altitude environ) et sur des terrasses descendant un coteau argilo-calcaire jusqu'au pied de côte à 21 mètres d'altitude. Le vignoble est essentiellement orienté vers le sud.
Le nom du domaine viendrait d'une famille de Pressac tenante du fort de Pressac suite à la bataille de Castillon de 1453 qui mis fin à la guerre de Cent Ans.
Histoire :
Le château de Pressac fut construit au 13ème siècle et c'est là que fut signée la reddition des Anglais après la bataille de Castillon le 18 juillet 1453.
Au début du 16ème siècle, le château de Pressac constituait une place forte importante et possédait vingt-sept tours disposées sur ses fortifications. De cette époque, il ne reste plus qu'une porte à mâchicoulis encore conservée.
Je n'ai pas retrouvé la trace des propriétaires de la maison noble de Pressac avant le 18ème siècle.
Au milieu du 18ème siècle, la maison noble de Pressac appartient à Jean Baptiste François Vassal Montviel (1712-?), écuyer et capitaine au régiment de Bigorre. Celui-ci est connu pour être le premier à avoir introduit entre 1734 et 1748 dans son vignoble un cépage originaire du Quercy provenant du secteur de Haute Serre sur le causse de Cahors, d’où son nom d'Auxerrois, déformation de « Autserrès » en patois languedocien. Il sera alors baptisé Noir de Pressac et dans la première moitié du 19ème siècle sera popularisé dans le Médoc par le sieur Malbel ou Malbec qui laissera son nom à ce cépage appelé également Côt dans la vallée de la Loire.
Quelques années plus tard, la maison noble de Pressac quitte le giron de la famille Vassal de Monviel pour devenir la propriété d'un bourgeois bordelais nommé Antoine Dadet-Duval.
Le 18 août 1760, Françoise Anglade (1720-1767) achète la maison noble de Pressac à Antoine Dadet-Duval pour la somme de 60000 livres. Elle est séparée de biens depuis le 15 juillet 1746 de Guillaume Lozes (1702-1762), bourgeois de Bordeaux et remariée avec Emmanuel-Joseph Desnoyers (1733-?), écuyer et chevalier de Saint-Louis.
Après son décès le 13 novembre 1767, la maison noble de Pressac est héritée par Pierre Jean Joseph Lozes de Tarnès (1742-1783), capitaine aide-major des milices du régiment de la Guadeloupe, fils unique issu du mariage avec Guillaume Lozes.
Le 13 février 1775, Pierre Lozes de Tarnès vend le domaine à Jean-Marc Constantin (1732-1782), capitaine au régiment de Marmande. Dans l'acte de vente du notaire Dugarry, il est mentionné la présence d'un vignoble. Même si la présence de la vigne autour de Saint-Émilion peut remonter à l'époque de l'empire romain, c'est la première fois qu'elle est mentionnée à Pressac.
Après cet achat, Jean-Marc de Constantin prendra le nom de Jean-Marc de Constantin de Pressac.
Suite au décès en 1782, de Jean-Marc de Constantin de Pressac, le domaine est hérité par son fils unique Jean-Baptiste de Constantin de Pressac (1773-1870).
Après la Révolution française, la superficie du vignoble est d'environ 32 hectares ce qui est considérable pour l'époque.
En 1793, le château est incendié.
En 1860, Maximilin Josselin rachète le domaine et commence à restaurer le château et ses dépendances.
Après le décès de Maximin Josselin entre 1868 et1874, c'est son épouse, Maria née Ruiz-Montero qui hérite du domaine et le transmet à ses enfants, Fernand (1857-1923), avoué, et Maximin, qui en sont propriétaires au moins dès 1886.
En 1892, le château est de nouveau restauré, cette fois par un architecte du nom de Pugibet. Le vignoble possède alors une superficie de 35 hectares qui sont entièrement plantés en cépage greffés sur porte-greffes américains.
Un peu avant 1929, le château de Pressac est racheté par Maurice Castaing et son épouse.
Le propriétaire suivant est André Pouey (1902-1976), associé avec son frère Georges dans la société de négoce A. Pouey et ses Fils. Il est déjà le propriétaire du domaine en 1942 et le restera jusqu'à son décès en 1976.
Son fils Jacques (1935-2005 ?) lui succédera à la tête du domaine.
A cette époque, le cuvier est doté de cuves en bois, en ciment et en inox et l'élevage s'effectue en cuves et en fûts de chêne.
En 1986, la superficie du vignoble est de 35,69 hectares.
En 1997, Dominique, ancienne avocate native de Libourne, et Jean-François Quenin, ex-directeur général de la société Darty, rachètent le domaine pour la somme de 6 millions d'euros. Ils sont à l'époque propriétaires du château Pavillon-Bel-Air, à Lalande de Pomerol depuis 1996. La superficie du vignoble est alors de 25 hectares.
Dès l'année du rachat, ils décident de résider au domaine et lancent de nombreux travaux de rénovation : création de 5 hectares de terrasses sur les flancs du coteau entourant le château travaillées avec un cheval, drainage du vignoble, rénovation du cuvier (1999) avec l'installation d'un système de pigeage automatique des cuves thermo-régulées en béton permettant une vinification parcellaire, l'encépagement du domaine est modifié avec la réintroduction du cépage Malbec (Côt) planté à une densité de 8000 à 9000 pieds par hectare et la présence de Carménère.
Les investissements s'élèvent à 2 millions d'euros.
Lors des premiers millésimes de l'ère Quenin, l'élevage se fait en fût de chêne neuf à 100 %. Au fur et à mesure la proportion va diminuer pour atteindre 60 à 70 % dans les années 2000.
En 2004, la superficie du vignoble atteint 33 hectares.
En mai 2008, Jean François Quenin succède à Hubert de Boüard de Laforest comme Président du Conseil des Vins de Saint Emilion.
A compter de 2009, une table de tri optique est utilisée pour la sélection de la vendange.
En 2011, une partie des vendanges sont mécaniques.
L'œnologue conseil du domaine est Gilles Pauquet qui travaille également au château Cheval Blanc.
Claude Bourguignon est présent comme conseil pour le travail des sols.
Jean-François Quenin est le président de l'Union des Syndicats de Saint-Émilion, Pomerol, Fronsac.
Le vignoble est conduit en agriculture biologique mais n'est pas certifié.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
En 2013, un système de tri densimétrique des baies (système de tri par flottaison) est utilisé.
En 2021, un nouveau chai de vinification gravitaire doté de 49 cuves dont 12 cuves inox de type tronconique inversée permettant une vinification parcellaire et un chai à barriques d’une capacité de 600 barriques sont inaugurés .
La même année, 4 hectares supplémentaires de vignoble entrent en production. Le responsable technique du domaine est Yannick Reyrel.
Les œnologues conseils du domaine sont Hubert de Boüard de Laforest et Alain Raynaud.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Le second vin du domaine porte le nom de : Château Tour de Pressac.
Auparavant, il y avait deux autres « second vin » : Château Roland et Vieux Château Larguet.
Un Bordeaux clairet du nom de : La Rosée de Pressac est produit (150 hl/an).
Densité moyenne de plantation : 5500 à 6600 pieds/hectare selon les parcelles.
Vendanges manuelles.
Élevage de 12 à 18 mois en fût de chêne (70% neuf) pour le grand vin.
Production moyenne : 1200 hl/an dont environ 55 % pour le grand vin, 30 % pour le second vin, 10 à 15 % pour le rosé. Le solde étant commercialisé sous marque de distributeur.