Présentation :
Domaine de 4 hectares situé à l'est de Saint-Émilion à proximité du château Haut-Sarpe, du château Sansonnet et du château Trotte Vieille.
Le vignoble de 3,7 hectares (85 % Merlot, 15 % Cabernet franc) est installé sur un sol d'argile mêlé de cailloux avec crasse de fer sur socle calcaire en pente avec une exposition sud-est.
Le domaine tire son nom du plateau de Sarpe qui vient d'essarper, couper, débroussailler.
Histoire :
La présence de la vigne sur le plateau de Sarpe est très ancienne puisque l'on retrouve des sillons creusés dans le calcaire sans doute creusés à l'époque romaine.
Les origines de ce domaine sont relativement récente puisque celui-ci fut formé entre 1893 et 1897.
A compter de 1868, deux crus portent le nom de Sarpe, l'un est la propriété de Ducarpe Aîné, le second est la possession du comte de Carles et est appelé Sarpe-Pelletan.
Entre 1874 et 1881, on retrouve les mêmes propriétaires du Cru de Sarpe complétés de deux autres propriétaires : Laporte et Olivet.
Entre 1881 et 1886, suite au décès de Ducarpe Aîné, le cru de Sarpe devient la propriété d'H. Ducarpe fils. Les autres vignobles de Sarpe conservent leurs propriétaires respectifs au moins jusqu'en 1893.
En 1897, le cru de Sarpe possession d'A. Ducarpe est appelé Clos de Sarpe dans la Revue des vins et liqueurs et des produits alimentaires pour l'exportation.
En 1898, le Clos de Sarpe est toujours la possession d'A. Ducarpe, le cru de Sarpe-Pelletan du comte de Carles, mais un nouveau cru fait son apparition avec ce millésime : le château de Sarpe. Il est la possession du baron Henri du Foussat de Bogeron (1849-1921) qui l'a constitué en regroupant le cru Badette du Foussat en sa possession depuis son mariage en 1890 avec Marie d'Allard (1862-?) qui est issu d'une scission du cru Badette possession de la famille d'Allard, l'autre partie étant nommée Badette d'Allard et propriété de Raoul d'Allard (?-1909) et de diverses pièces vignes achetées sur le plateau de Sarpe. L'encépagement de ce cru est à 100 % du Cabernet-sauvignon.
A la même époque, il y a 4 petits propriétaires à Sarpe : Decesse, Laval, Olivet et Jean Pen.
Entre 1898 et 1904, le Clos de Sarpe et le cru de Sarpe-Pelletan sont réunis et commercialisés sous l'étiquette : Clos de Sarpe.
En 1903, Il ne reste alors plus qu'un seul « petit » propriétaire à Sarpe : Alphonse Loison-Paupe.
Entre 1904 et 1905, le Clos de Sarpe, le château de Sarpe-Pelletan et le cru Pelletan (en partie) appartenant à la famille de Carles et le château de Sarpe du baron du Foussat de Bogeron sont réunis en un seul cru : le château Haut-Sarpe, propriété du baron du Foussat de Bogeron.
En 1905, Henri du Foussat de Bogeron participe à la création de la première caisse locale du Crédit Agricole mutuel de Saint-Émilion. Il est alors également président de la Société Historique de Saint-Émilion.
En 1906, les travaux de construction du château s'achèvent suivant les plans dessinés par Léo Drouyn (1816-1896), le pavillon central s'inspire du Trianon à Versailles. Le château dont l'aile nord ne fut jamais achevée est entouré d'un parc de 3 hectares avec une forge, un moulin à vent du 18ème siècle, une roseraie... Le domaine ainsi formé est très important, sa production moyenne avoisine les 100 tonneaux.
Suite au décès en 1921, du baron du Foussat de Bogeron, le château Haut-Sarpe est démembré, peut-être pour payer les droits de succession. Le château Haut-Sarpe et le château Pelletan deviennent propriété de Fernand Gizard. La famille du Foussat de Bogeron conservant le château Soutard, le cru Badette du Foussat et quelques autres vignobles.
En 1923, Jean Beyney recrée le Clos de Sarpe en achetant une parcelle de 4 hectares aux héritiers du Foussat de Bogeron.
Celui-ci restera à la tête du château Clos de Sarpe jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.
En 1950, son fils Yvan Beyney prend la direction du domaine.
Au début des années 1990, Jean-Guy Beyney petit-fils de Jean Beyney prend la direction du domaine. Le vignoble est traité sans désherbant, uniquement par labourage. Utilisation uniquement de la bouillie bordelaise.
En 1993, une parcelle restée en jachère près de 40 ans est replantée. Elle se situe sur un coteau argilo-calcaire avec une exposition sud et sud-est. Sa superficie est d'environ 0,7 hectare et son encépagement : 80 % Merlot, 20 % Cabernet franc.
En 1997, un second vin est créé
L’œnologue conseil est Jean-Philippe Fort.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 5500 pieds à l'hectare.
Âge moyen du vignoble : 55 ans.
Élevage de 18 à 23 mois en fût de chêne (100 % neuf).
Rendement moyen : 24 hl/ha.
Production moyenne annuelle :90 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Charles de Sarpe.
Existe depuis le millésime 1997.