Présentation Appellation située dans la région naturelle du Revermont qui traverse du nord au sud le département du Jura. Le Revermont sépare le massif du Jura de la Bresse et s'étire sur une bande de 80 kilomètres de longueur et de 6 kilomètres de large entre Salins les Bains au nord et Saint-Amour au sud.
Le Revermont est délimité à l’est par le premier plateau calcaire du massif jurassien, d’une altitude moyenne de 550 mètres et à l’ouest, par la plaine formant la bordure orientale du fossé bressan.
Les délimitations du vignoble sont identiques à celles de l'appellation Côtes du Jura.
Le vignoble est disposé sur des pentes de 10 à 40 %, parfois 45%) de la côte et les collines du piémont sur un sol d'argile, de marnes (bleues, noires ou rouges) et de calcaire généralement orienté vers le sud et le sud-ouest, à une altitude comprise entre 200 et 450 mètres.
Ce vignoble se situe à la même latitude que la Bourgogne et le climat est océanique avec d'importantes précipitations et une influence continentale due à la forte amplitude thermique.
Histoire Le vignoble existerait dans le Jura dès la période celte (-800/200 après J.-C.) et romaine.
Pline le jeune (61 ?-115 ?), adopté par son oncle maternel Pline l'Ancien (23-79) citerait l'existence des vins du Jura en parlant de la Séquanie ou Séquanaise (Maxima Sequanorum).
Un édit de l'empereur Probus (232-282) demande la plantation de vignes sur les collines favorables de Séquanie.
Après la chute de l'empire romain, le vignoble continue au moins d'être cultivé par les religieux pour un usage sacramentel.
En 1131, Humbert 1er , seigneur de Coligny et de Chevreaux, fonde l’abbaye cistercienne du Miroir qui reçoit une terre à Gizia pour y planter une vigne et en 1177, une bulle du pape Alexandre III parle d’un cellier situé à Gisia.
En 1223, on retrouve la première mention du cépage Savagnin en Franche-Comté.
En 1272, Jean Ier de Chalon-Arlay (1258-1315) seigneur d’Arlay et vicomte de Besançon défini une réglementation du mode de culture de la vigne afin de préserver la qualité des vins.
En 1385, le cépage Pinot noir est cité sous le nom de Savagnin noir.
En 1395, un édit de Philippe II de Bourgogne interdit la culture du cépage Gamay au profit du Pinot noir sur l'ensemble de ses possessions afin d’améliorer la qualité des vins produits. Il était duc de Bourgogne, comte de Flandre et d'Artois, comte palatin de Bourgogne, comte de Nevers, de Rethel, d'Étampes, de Gien, de Charolais, seigneur de Salins et de Malines. Un autre édit de la même année interdit l'emploi du fumier dans les vignes comme engrais car il donne un vin jaune et gras.
En 1620, le cépage Trousseau est cité pour la première fois.
En 1717, les cépages Chardonnay et Savagnin sont présents en Franche-Comté et probablement dans le Jura.
En 1731, le cépage Trousseau est cultivé dans le Jura et en Franche-Comté.
Le 21 juillet 1732, un édit du parlement de Besançon dresse une liste de quinze bons cépages autorisés. Dans l'ordre : Pulsard noir (Poulsard), Gros ou Petit noirin (Pino tnoir), Baclans (Béclan), Trousseau, Malvoisie, Pulsard gris (?), Grappenoux, Petit margillin (Béclan?), Pulsard blanc (Poulsard blanc), Sauvagnin (Savagnin), Blanc court ou brun (Gewurztraminer), Milleran (?), Luzannois ou Valet blanc (Chardonnay), Chasselard (Chasselas?). Les mauvais cépages à arracher : Menu blanc (Sacy?), Mouland (?), Moulard (Brun Fourca ?), Pourriette (Peurion), Roussotte (?), Foirard (Dameron ou Gueuche noir), Fariné ou Gauche (Fariné blanc).
A la fin du 18ème siècle, la champagnisation des vins débute.
Au 19ème siècle, le vignoble jurassien va connaître son apogée.
En 1816, la superficie du vignoble jurassien est de 16060 hectares.
En 1838, la vigne possède une superficie totale de 18550 hectares.
Au milieu du 19ème siècle, l'amélioration des moyens de communication (train notamment) améliore encore les ventes et le développement du vignoble.
En 1888, le vignoble jurassien possède une superficie de 19384 hectares malgrè l'apparition du phylloxéra en 1879 à Montfleur (sud du département) qui ravagera le vignoble jusqu'en 1895.
Au début du 20ème siècle, la superficie du vignoble du Jura est de 7915 hectares.
En 1904, la société de viticulture d'Arbois, syndicat viticole est créée.
En 1906, les vignerons d'Arbois menés par Alexis Arpin (1867-1946), secrétaire de la société de viticulture d'Arbois, décident d'une grève de l'impôt et demandent le rétablissement du droit des bouilleurs de cru. C'est une des premières manifestations des révoltes de vignerons du début du 20ème siècle. La même année, la fruitière vinicole d'Arbois est fondée.
En 1907, un autre syndicat viticole est créé, la société de viticulture du Jura.
A la veille de la première guerre mondiale, la superficie du vignoble est d'environ 11000 hectares.
A partir de ce moment, la superficie va décroitre en raison des deux guerres mondiales et de l'exode rural.
Le 15 mai 1936 est accordé la première appellation d'origine contrôlée française : Arbois et le 29 mai 1936 est créé l'appellation Château-Chalon.
Le 9 septembre 1937, l'appellation d'origine contrôlée Côtes du Jura mousseux est créée pour les vins effervescents blancs et rosés (publication au Joural Officiel du 15 septembre 1937).
Vers 1985, la superficie du vignoble est de 1450 hectares dans le département du Jura avec une structure très familiale.
Le 9 octobre 1995, l'appellation d’origine contrôlée Crémant du Jura est créée.
Le 30 avril 2001, les vins effervescents des appellations d’origine contrôlées : Arbois mousseux, Arbois-Pupillin mousseux, Côtes du Jura mousseux et l'Etoile mousseux sont reversées dans l'appellation Crémant du Jura.
En 2009, la production annuelle de vins d’appellation d’origine contrôlée Crémant du Jura, sur 310 hectares, est d’environ 17000 hectolitres de vins effervescents blancs et de 2000 hectolitres de vins effervescents rosés.
Les vins La production de l'appellation s'effectue essentiellement en blanc (90 %).
Crémant du Jura blanc :
Vin à la mousse fine et persistante présentant des arômes de noisette et de pomme verte avec une note fermentaire (brioche).
Température de service : 06-08 °C (43-46 °F).
Garde potentielle : 2 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Crémant du Jura rosé :
Vin à la mousse fine et persistante présentant des arômes de fruits blancs (abricot, pêche) et rouge (cassis, groseille).
Température de service : 06-08 °C (43-46 °F).
Garde potentielle : 2 à 3 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Densité minimale de plantation : 5000 pieds à l’hectare.Irrigation : pas de disposition.Méthode de vendanges : vendanges manuelles obligatoires. Crémant du Jura blanc :
Encépagement : Chardonnay, Pinot gris, Pinot noir, Poulsard (Ploussard), Savagnin, Trousseau.Richesse minimale en sucre des moûts : 144 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 9 %.Rendement visé : 74 hL/ha pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs supérieurs à 1,6 mètre et inférieur ou égal à 2 mètres.
78 hectolitres par hectare pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs inférieur ou égal à 1,6 mètre.Rendement butoir : 80 hL/ha pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs supérieurs à 1,6 mètre et inférieur ou égal à 2 mètres.
90 hectolitres par hectare pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs inférieur ou égal à 1,6 mètre.Assemblage autorisé. Les cépages Chardonnay, Pinot noir et Trousseau représentent au minimum 70 % de l’assemblage.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement : 13 %.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.Élaboration : par seconde fermentation en bouteilles de verre.Surpression : 3,5 bars minimum (mesure à 20°C).Tirage : après le 1er décembre suivant la récolte.Sucres résiduels : pas de disposition.Élevage : 9 mois minimum sur lies.Commercialisation possible : après un élevage de 12 mois minimum après la date de tirage.Commentaire : Les vins sont élaborés et commercialisés dans les bouteilles à l’intérieur desquelles a été réalisée la prise de mousse, à l’exception des vins vendus dans des bouteilles d’un volume inférieur à 37,5 centilitres ou supérieur à 150 centilitres. Crémant du Jura rosé :
Encépagement : Chardonnay, Pinot gris, Pinot noir, Poulsard (Ploussard), Savagnin, Trousseau.Richesse minimale en sucre des moûts : 144 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 9 %.Rendement visé : 74 hL/ha pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs supérieurs à 1,6 mètre et inférieur ou égal à 2 mètres.
78 hectolitres par hectare pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs inférieur ou égal à 1,6 mètre.Rendement butoir : 80 hL/ha pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs supérieurs à 1,6 mètre et inférieur ou égal à 2 mètres.
90 hectolitres par hectare pour les parcelles de vigne avec un écartement moyen entre les rangs inférieur ou égal à 1,6 mètre.Assemblage autorisé. Les cépages Pinot gris, Pinot noir Poulsard (Ploussard) et Trousseau représentent au minimum 50 % de l’assemblage.Enrichissement : autorisé.Titre alcoométrique volumique total maximal après enrichissement 13 %.L’utilisation de morceaux de bois est : interdite.L'utilisation de charbon oenologique est : interdite.Les vins de base : sont issus d'une macération ou d'une saignée.Élaboration : par seconde fermentation en bouteilles de verre.Surpression : 3,5 bars minimum (mesure à 20°C).Tirage : après le 1er décembre suivant la récolte.Sucres résiduels : pas de disposition.Élevage : 9 mois minimum sur lies.Commercialisation possible : après un élevage de 12 mois minimum après la date de tirage.Commentaire : Les vins sont élaborés et commercialisés dans les bouteilles à l’intérieur desquelles a été réalisée la prise de mousse, à l’exception des vins vendus dans des bouteilles d’un volume inférieur à 37,5 centilitres ou supérieur à 150 centilitres.