Présentation :
Domaine de 88 hectares situé entre le château Dauzac et le château Giscours.
Le vignoble de 36 hectares (46 % Merlot, 40 % Cabernet-sauvignon, 14 % Petit verdot, 1 % Cabernet franc) se réparti en 25 hectares dans l'appellation Margaux situé sur un plateau de graves avec un sol sableux à une altitude de 12 mètres, le solde est en appellation Haut-Médoc.
Le nom de domaine vient de la famille de Siran, propriétaire du fief au Moyen-Âge.
Histoire :
La première fois que l'on rencontre le nom de Siran est en 1428 avec Guilhem de Siran qui prête serment féodal dans l'église Sainte-Marie de Macau à l’Abbaye bénédictine de Sainte-Croix de Bordeaux. Celui-ci est membre d'une famille noble dont les branches sont installées à Saint-Thomas de conac (17) et du coté de Toulouse et Carcassonne (un village porte le nom de Siran dans l'Hérault).
On perd ensuite la trace de la seigneurie jusqu'au 18ème siècle où elle devient la propriété de la famille Chaperon de Terrefort.
La seigneurie de Siran pourrait appartenir à la famille Chaperon dès le 18 mai 1708 lors de l'achat de la seigneurie de Terrefort, paroisse de Saint-Julien-de-Cubzac par Jean Chaperon (1656-1752) marchand et bourgeois de Bordeaux ayant fait fortune avec la Compagnie des Indes. Celui-ci acheta également la charge de secrétaire du roi le 21 décembre 1729 pour la somme de 25.000 livres.
Après son décès, la seigneurie de Siran passe à Marc Antoine Chaperon de Terrefort (1699-1780), trésorier général des finances de Guyenne, chevalier, seigneur de Terrefort, Lataste, Saint-Julien et autres lieux.
A la Révolution française, la seigneurie de Siran est la possession de François Augustin du Bosc (), écuyer, qui l'a reçu de son épouse depuis le 22 avril 1751, Jeanne de Chaperon de Terrefort (1732-?), fille de Marc-Antoine Chaperon de Terrefort.
Celui-ci émigre en 1791. Son épouse est également considérée comme émigrée, avant d'être rayée de la liste des émigrés et le séquestre de ses biens levé.
La seigneurie passe ensuite à sa fille, Marie Anne du Bosq (1763-?) épouse à compter du 7 septembre 1789 du comte Jean-Charles Flotard de Laroque-Bouillac (1742-?), chef d'escadron de cavalerie.
Le 10 mars 1809, leur fille unique Adèle de La Roque-Bouillac (1789-1879) épouse Alphonse Jean Joseph de Toulouse-Lautrec (1785-1826) et lui apporte le château Siran.
Peut être en raison de l'indivision entre Stéphanie de Toullouse-Lautrec (1810-1874) et Raymond de Toulouse-Lautrec (1812-1871) ou par choix de leur mère Adèle, le château Siran est vendu le 14 janvier 1859 pour la somme de 100000 francs à Léo Barbier. Le domaine possède alors une superficie de 51 hectares avec 17 hectares de vignes.
Entre 1874 et 1881, le domaine est repris par Paul et Alexandre Solberg, agent de change à Bordeaux, qui auraient épousé les deux filles de Léo Barbier. Ces Sollberg ne sont pas de la même branche que les Sollberg propriétaire du château Marquis de Terme.
En 1882, débute la crise du mildiou dans le bordelais qui connaîtra son apogée en 1886. Mais, dès 1885, le domaine utilisera la bouillie bordelaise, solution cupro-calcique mise au point par Alexis Millardet (1838-1902) avec la collaboration d'Ulysse Gayon (1845-1929), qui permettra de sauver la vendange du millésime.
Vers 1885, Frédéric Miailhe (1867-1952), fils d'Elie-Edouard Miailhe (1817-1891), courtier en vins, et de Lovely Sollberg (1833-1909), et Marcel Mortier (1862-?), époux d'Hélène Sollberg depuis le 7 octobre 1855 dont l'oncle Louis Mortier (1835-1920) est alors régisseur du château Lafite-Rothschild, propriétaire du château Gombaud à Saint-André de Cubzac, président de la Société d'agriculture de la Gironde et négociant en vins depuis 1889, prennent la direction du domaine à la demande des sœurs Sollberg.
Le domaine reste la propriété des dames Sollberg dont un ou les deux époux se seraient enfuis en Amérique du Sud suite à un crack financier (faillite de l'Union Générale de 1882?).
Le 13 juin 1887, la charge d'agent de change Sollberg, démissionnaire, est reprise par Joseph-Robert Fournier
En 1915, Frédéric Miailhe rachète à ses tantes mesdames Sollberg, Dugelay et Pinto, le château Siran.
Le 13 septembre 1932, le domaine intègre le premier classement des crus bourgeois dans la catégorie cru bourgeois supérieur sous le nom de château Siran-Graves.
Après le décès de Frédéric Miailhe en 1952, le domaine est repris par Edouard Miailhe (1898-1959) puis par Alain Marie William Miailhe (1931-) qui va diriger dans le même temps, à partir de 1964, les domaines mitoyens du château Dauzac et du château Bellegarde. L'ensemble représente une superficie totale de 225 hectares pour 75 hectares de vigne en incluant le vignoble de l'Ile-Margaux (ou île de la tour de Mons).
De 1953 à 1983, le professeur Emile Peynaud intervient comme œnologue conseil du domaine.
Entre 1972 et 1978, une querelle entre héritiers de la famille Miailhe éclate (certains veulent vendre).
En 1978, après un tirage au sort entre héritiers, William Miailhe devient l'unique propriétaire du château Siran, sa sœur May-Eliane de Lencquesaing reprend la participation de 55 % dans le château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande et Monique Sichère, fille d'Edouard Miailhe, la participation dans le château Palmer. La superficie du domaine est portée à 80 hectares avec 35 hectares de vignoble en appellation Margaux (château Siran), en appellation Haut-Médoc (La Bastide de Siran) et en palus, appellation Bordeaux supérieur (Saint-Jacques).
Brigitte Miailhe, épouse de William, prend la direction du domaine.
En 1979, William Alain Miaillhe fait construire un abri antiatomique sous le chai du domaine par crainte d'un accident nucléaire à la centrale nucléaire du Blayais située à Saint-Ciers-sur-Gironde. Cet abri est actuellement utilisé pour stocker 20000 à 25000 bouteilles des plus anciens millésimes du domaine (à partir du millésime 1912) et la cave personnelle d'Edouard Miailhe.
Des travaux de drainage du vignoble sont entrepris et le cuvier est rénové avec l'installation de cuves thermo-régulées.
En 1983, Guy Guimberteau devient l'oenologue conseil du domaine à la place du professeur Peynaud.
En 1995, Michel Rolland est désigné œnologue conseil du domaine à la place de Guy Guimberteau et à la demande d'Alain Miailhe.
En 2003, le domaine participe au classement des crus bourgeois et obtient le rang de cru bourgeois exceptionnel. Le classement des crus bourgeois est annulé en février 2007 à la demande de 77 propriétés non classées. C'est le seul classement des crus bourgeois qui fut reconnu administrativement. Cette même année, Denis Dubourdieu devient l'oenologue conseil du domaine.
En 2007, Édouard Miailhe succède à son père et prend la direction du domaine.
En juin 2009, Benjamin Sala est devenu le directeur technique du domaine, Jean-Luc Chevalier, chef de culture, Julien Schauss, maître de chai.
En 2010, 11000 mètres cubes de terre argileuse située dans une zone de palus du domaine sont utilisés pour consolider et élever une portion de digue de plus d'un kilomètre entre le port d'Issan sur la commune de Cantenac au sud et le domaine de la Maqueline à Macau au nord. La même année, les travaux de rénovation des chais sont terminés pour produire le millésime 2010.
En 2014, Hubert de Boüard de Laforest devient l'oenologue conseil du domaine.
Les vins :
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 10000 pieds/ha.
Élevage en fût de chêne de 12 à 14 mois (35 % neuf).
Production moyenne annuelle : 1275 hl (600 hl pour le grand vin).
De 1980 à 2005 le Château Siran a fait appel à différents artistes pour illustrer l'étiquette du Grand vin et souligner un événement marquant de l'année.
1980 : Albert Decaris, Maître Graveur.
1981 : Jean-Michel Folon.
1982 : Joan Miro.
1983 : A. Cosio.
1984 : Jean Pierre Alaux.
1985 : . I. de la Serna.
1986 : P-Y Tremois.
1987 : Vincent Tremois.
1988 : Serguei Tchepik.
1989 : A. R Penck.
1990 : William Alsop.
1991 : Zao Wou Ki.
1992 : Pierre Lafleur.
1993 : Loon.
1994 : Philippe Mohlitz.
1995 : Le téléscope spatial Hubble.
1996 : Jérémy Ramsey.
1997 : Reynolds.
1998 : Raymond Moretti.
1999 : Statue en marbre rouge “Bacchus ivre” de la villa Hadriana.
2000 : Ben.
2001 : Mark Alsterlind.
2002 : Bernard Yslaire.
2003 : Paco Rabanne.
2004 : Xavier Degans.
2005 : Mitsuyuki Tanaka.
Le second vin du domaine porte le nom de : S de Siran.
Portait auparavant le nom de Château Bellegarde †.
Un autre vin est vinifié en appellation Bordeaux supérieur : Saint-Jacques de Siran (appelé auparavant château Saint-Jacques).
Auparavant, il existait un vin en appellation Haut-Médoc : château La Bastide de Siran.
A partir d'un vignoble de 1,82 ha, un autre vin était produit : Bel Air de Siran, en appellation Haut-Médoc.