Présentation :
Domaine de 7 hectares situé à l'est de la commune de Saint-Émilion à environ 200 mètres des remparts, à proximité du Château Bergat †.
Le vignoble de 6,5 hectares (80 % Merlot, 20 % Cabernet franc) est disposé sur un sol argilo-calcaire sur le plateau des Menuts entre les châteaux Trotte Vielle et Villemaurine avec une exposition vers le sud. Particularité le sol du vignoble est truffé de galeries souterraines creusées pour extraire les pierres des maisons de Bordeaux.
Le nom du domaine pourrait venir de son exposition plein sud.
Histoire :
La présence de la vigne dans cette partie de Saint-Émilion est très ancienne et il est probable que les moines du couvent des Cordeliers (ou Menuts) y exploitèrent le vignoble au 15ème siècle.
Le domaine passe ensuite entre les mains de la famille Labayme dont plusieurs membres seront jurats de Saint-Émilion entre 1541 et 1728.
A la fin du 17ème siècle, le domaine est la propriété de Romain de Labayme (1670-?), sieur de Lasserre et avocat au Parlement de Bordeaux, époux de Madeleine de Sèze, qui fait construire le château actuel.
En 1868, le domaine est acheté, peut-être à des descendants de la famille Labayme par Louise Élisabeth Palmyre Trigant de Beaumont (1822-1895) épouse de Stanislas Jules Marcon.
Palmyre Trigant de Marcon, devenue veuve entre 1868 et 1874, va transmettre le domaine à sa fille Catherine Louise Jeanne Marcon (1859-?) épouse de Jean Antoine Raoul de Cornette de Saint-Cyr de Monlaur (1850-?) à compter du 19 mars 1877.
En 1887, Jeanne Marcon vend le domaine et ses 9 hectares de vignoble à Albert Macquin (1852 -1911) qui le regroupe avec son domaine de Pavie (futur château Pavie-Macquin). La superficie de l'ensemble est alors de 26 hectares.
Entre 1893 et 1898, Albert Macquin gère indépendamment le domaine qui prend le nom de château La Serre et Puygenestou
A partir de 1899, Léon Galhaud, futur propriétaire du Château Quintus (Château Tertre Daugay †), prend la direction de l'ensemble des domaines appartenant à Albert Macquin.
En 1901, Albert Macquin épouse Marie-Charlotte Vangeon (1876-1945).
Après le décès le 7 juin 1911 d'Albert Macquin, la propriété est alors gérée par la veuve d'Albert Macquin et les héritières sont deux enfants mineurs : Marie-Louise Macquin (1901-1974) qui épousera en 1930 Antoine Corre (1905-1986 ?) et sa petite sœur Andrée (1904-1992) qui épousera François Corre (1905-1987). Les époux étant les fils de Paul Corre (1873-1910), négociant en vin de Libourne.
En 1948, le château La Serre avec un vignoble de 7 hectares est vendu à un négociant d'origine suisse, monsieur de Coulon (Yves Marie Hubert Chritian de Coulon de Labrousse?) et Antoine Corre devient le responsable du domaine de Pavie-Macquin.
En 1949, monsieur de Coulon revend le domaine qu'il vient d'acheter à Paul-Noël Delahoutre (?-1958), négociant en vins à Linselles, Nord de la France, qui achète de multiples propriétés à travers la France (Bourgogne, Champagne…) dont le château La Pointe à Pomerol afin de répondre à la demande de ses clients des pays du Nord de l'Europe.
Le 16 juin 1955 dans le premier classement officiel des crus de Saint-Émilion, le domaine est noté Grand cru classé. Classement qu'il conserve jusqu'à aujourd'hui.
En 1956, Bernard Guilhaumaud d'Arfeuille (1906-1999), négociant en vins de Libourne depuis 1935 et qui serait un gendre de Paul Delahoutre rachète le château La Serre et le château La Pointe.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
A la fin des années 1970, Luc Guilhaumaud d'Arfeuille prend la direction du domaine.
En novembre 2007, le château La Pointe et son vignoble de 22 hectares sont vendus au groupe d'assurances Generali pour une somme comprise entre 32 et 35 millions d€.
Les vins sont commercialisés par les Établissements Jean-Pierre Moueix.
L’œnologue conseil du domaine est Stéphane Toutoundji.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
En 2019, un nouveau cuvier doté de sept cuves en béton de 50 à 80 hectolitres permettant une vinification parcellaire est utilisé.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6000 pieds à l'hectare.
Élevage en fût de chêne durant 15 à 18 mois (50 % neuf).
Production moyenne : 270 hl/an dont 180 hl pour le grand vin.
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Menuts de la Serre.