Présentation :
Le domaine de 45 hectares est situé au sud de l'appellation Saint-Estèphe, sur la route entre Pauillac et Lesparre, à proximité de Château Cos-Labory et de château cos d'Estournel au lieu-dit Blanquet qui se trouve en vis-à-vis et domine le château Lafite-Rotschild.
Il s'agit d'un des cinq grands crus classés du Médoc de Saint-Estèphe.
Le vignoble de 45 hectares d'un seul tenant (55 % Cabernet-sauvignon, 40 % Merlot, 3 % Cabernet franc, 2 % Petit verdot) est installé sur une butte commune avec le château Cos d'Estournel constituée d'un sol de graves sur socle argilo-calcaire à une altitude variant de 5 à 25 mètres.
Le vignoble n'est séparé au sud que par une route des vignobles des châteaux Duhart-Milon et Lafite-Rothschild et à l'est du vignoble de château Cos d'Estournel par un chemin.
Le nom du domaine vient du lieu-dit La Rochette et du nom d'un de ses propriétaires Etienne de Lafon.
Histoire :
La première propriété viticole que l'on retrouve sur ce terroir date du 30 avril 1557 avec l'achat à dame Jeanne Bernard du fief de Vallée-Roussillon (terre concédé par un seigneur à un vassal en échange d'obligations de fidélité mutuelle, de protection de la part du seigneur, de services de la part du vassal) par un bourgeois bordelais du nom de Janot Bernard de Leyssac, vassal du seigneur de Lesparre.
Celui-ci va agrandir son domaine par l'achat de différentes parcelles. Il va ensuite ceindre son domaine d'un mur en 1563. Après son décès en 1587, sa fille, Françoise, épousera vers la fin du 16ème siècle Hellies de la Haye qui donne son nom à la maison noble et décède en 1619.
A cette époque, il y a trois maisons nobles à Saint-Estèphe : Calon, la Haye et Pez. Après le décès d'Hellies de la Haye, une de ses filles, Adrienne de La Haye apporte en dot la parcelle dite de la Rochette (sol caillouteux) à Charles de Guillamotes. Leur fille, Antoinette de Guillamotes, apportera également en dot cette parcelle lors de son mariage avec Etienne de Lafon, reçu conseiller au Parlement de Bordeaux en 1672. Celui-ci donna son nom au domaine : Lafon-Rochet.
Après le décès d'Antoinette de Guillamotes, une bataille juridique opposa Etienne de Lafon à la famille de Guillamotes. Après plusieurs années de procédures, le domaine fut partitionné et Étienne de Lafon en récupéra une petite partie. Il nomma comme régisseur Monsieur Delage qui racheta plusieurs parcelles de terrains autour du domaine et développa le vignoble.
Après son décès, son fils, Pierre, né d'un second mariage, hérita du domaine de Lafon-Rochet en 1720.
Pierre de Lafon léguera le domaine à ses quatre fils : Arnaud, Jean, Joseph et Raymond.
En 1776, le courtier Labadie dans sa nomenclature des domaines de Guyenne à l'attention de Dupré de Saint-Maur classera le domaine de Lafon Rochet au second rang de la commune (parmi beaucoup d'autres) avec un prix de vente de 350 à 380 livres le tonneau pour 500 à 600 livres pour Calon (Château Calon-Ségur).
A la fin du 18ème siècle, le domaine est le troisième en taille de Saint-Estèphe après le domaine de Calon et celui de Cos d'Estournel.
Les enfants de Pierre de Lafon traversèrent la Révolution française sans trop de difficulté, mais ils durent modifier leur nom, même de petite noblesse, le De n'était pas des plus recommandables à cette époque. Ils devinrent alors : Arnaud Lafon Barrail, Jean Lafon Rochet, Joseph Lafon de Camarsac et Raymond Lafon du Hayet.
Après la Révolution française, le domaine du château Lafon-Rochet sera partagée entre eux en 1799. Joseph Lafon de Camarsac reprit les parts de ses frères et devint seul propriétaire du domaine de Rochet.
A son décès, sa veuve continua à diriger le domaine, mais devant les difficultés économiques, Anne, née Paignon, dut vendre une partie du vignoble.
Ensuite, Louis Arnaud Blaise Lafon de Camarsac prit la direction du domaine à compter de 1824. Celui-ci recommença à agrandir le domaine en rachetant de nouvelles parcelles. Après son décès, sa femme reprit la direction du domaine.
En 1855, le domaine Rochet est classé parmi les quatrièmes crus classés du Médoc.
Au décès de la femme de Blaise, Marie, Alcide Lafon de Camarsac (1821-1905), photographe, laisse sa fille Lucie diriger le domaine.
La crise du phylloxéra et de l'oïdium frappant le domaine, ceux-ci vont tout d'abord s'associer avec Monsieur Normand puis le 30 juin 1895, ils vont vendre pour la somme de 110000 francs la propriété et son vignoble de 26 hectares à Monsieur Frédéric Audon.
Celui-ci va investir pour renouveler et replanter le vignoble et reconstruire les chais de château Rochet.
Le 4 juin 1924, suite au divorce de Frédéric Audon avec Marie Madeleine Lucie Buttura, le domaine de Rochet est vendu aux enchères à Monsieur Marcel Ricard, propriétaire de Château Haut-Gardère.
En 1938, la propriété est cédée à Elie et Berthe Nafréchoux.
Le 18 février 1940, ceux-ci revendent le domaine à Monsieur Charles Louis Duquenoy-Legry, brasseur, qui va désigner comme régisseur Fernand Revon.
L'absence d'investissement, la guerre et la crise économique vont entraîner une baisse de la qualité des vins produits et une dégradation du vignoble et des bâtiments.
En 1959, monsieur Duquenoy-Legry vendra le domaine à Guy Tesseron, producteur de Cognac et époux de Nicole Cruse. Celui-ci va d'abord replanter le vignoble, puis, fait rarissime, raser les bâtiments existants et reconstruire le château sous la forme d'une chartreuse de style 18ème siècle. Il va également redonné le nom de château Lafont-Rochet au domaine.
En 1975, Guy Tesseron rachète (ou reprend) le château Pontet-Canet (cinquième cru classé du Médoc) à la famille Cruse.
En 1979, Guy Tesseron rachète le château Malescasse.
En 1999, suite à un partage familial, Michel Tesseron et sa sœur la princesse Caroline Poniatowska reprennent la propriété alors que Alfred et Gérard Tesseron reprennent le château Pontet-Canet.
Première décision « très » visible : repeindre la chartreuse d'une couleur particulière. En un an, trois couleurs pour le moins originales vont se succéder : vert, rouge et jaune ocre. Cette dernière étant devenue la couleur officielle du domaine et celle de l'étiquette.
En 2003, la superficie du vignoble est de 42 hectares.
En 2007, Basile Tesseron, fils de Michel rejoint la direction du domaine.
Une partie du vignoble est conduite en biodynamie (10 hectares sur un total de 42 hectares).
En 2009, Lucas Leclercq devient responsable technique du domaine.
En mars 2012, Anaïs Maillet devient la responsable de culture du domaine.
En 2015, le chai et le cuvier sont rénovés avec l’installation d’une quarantaine de cuves en béton et en inox permettant une vinification intra-parcellaire et la dotation du chai d’amphores et foudres (15 hL) en plus de l’élevage classique en fût de chêne. La totalité du vignoble est conduit en agriculture biologique.
En 2018, le domaine arrête la conduite en agriculture biologique de son vignoble.
En septembre 2019, Lucas Leclercq quitte le domaine pour prendre la direction du château Fourcas-Dupré.
En 2021, pour des raisons de successions, le domaine est vendu à Jacky Lorenzetti, copropriété du château d’Issan, propriétaire des châteaux Lilian Ladouys et Pédesclaux.
En mars 2022, Christophe Congé, auparavant directeur d’exploitation des châteaux Lafite-Rothschild et Duhart-Milon prend la direction du château Lafon-Rochet.
En novembre 2024, Christophe Congé laisse la direction du domaine à Vincent Bache-Gabrielsen et prend la direction du château Pedesclaux.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 9800 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 50 hl/ha.
Rouge :
Élevage en fût de chêne (50 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : Pèlerins de Lafon-Rochet.
Parfois, le second vin peut prendre l'étiquette de la Chapelle de Lafont-Rochet (20 % du volume).
Élevage en fût de chêne (15 % neuf).
Autrefois, il s'appelait : Numéro 2 de Lafon-Rochet.
Rosé :
Lafon-Roset.
Création avec le millésime 2009.
Vin produit en appellation Bordeaux (100 % Cabernet-sauvignon)., production infime : 75 hl ou 10000 bouteilles).