Présentation :
Propriété de 54 hectares située à l'est de la rivière Ciron, sur les hauteurs du village de Bommes, à proximité des châteaux Rabaud-Promis et château Sigalas-Rabaud et au nord-est, du château d'Yquem.
Le vignoble de 41 hectares (93% Sémillon, 6% Sauvignon, 1% Muscadelle) est constitué de trois parcelles distinctes se répartissant sur les communes de Bommes, de Fargues et d'une parcelle de 4,5 hectares sur la commune de Sauternes. Il est disposé sur un sol de croupes graveleuses avec un sous-sol calcaire.
Le nom du domaine vient de Lafaurie, un propriétaire après la Révolution française et de Peyraguey qui signifie colline ou promontoire.
Histoire :
Le domaine de Lafaurie-Peyraguey est installé sur une place forte du 13ème ou 14ème siècle distante d'à peine un kilomètre d'une autre place forte de l'époque : Yquem.
Le premier propriétaire du lieu connu est le sieur Raymond Peyraguey, bourgeois qui cultive déjà la vigne et produit des vins sucrés, si ce n'est liquoreux. Il fera édifier autour du donjon fortifié un corps de logis.
Le 17 juillet 1742, Pierre de Pichard (1704- ?), chevalier et seigneur de la Grave, conseiller du roi au parlement de Bordeaux depuis le 25 février 1724 et époux depuis le 13 Septembre 1732 d’Anne de Combabessouse (1712-?) rachète le domaine.
Le nom du domaine est modifié en Pichard-Peyraguey comme il est d'usage à l'époque.
Le domaine passe ensuite à son fils, Nicolas-Pierre de Pichard (1734-1794), premier avocat général (1755) puis président à mortier du parlement de Bordeaux à compter du 13 janvier 1760 et propriétaire du château Lafite à compter de 1786.
Le 30 juin 1794, Nicolas-Pierre de Pichard, baron de Le Barp, de Saucats et seigneur de Belin et de Salles est décapité et ses différentes propriétés sont saisies comme Bien national.
Le vignoble possède alors une superficie de près de 30 hectares. Un vigneron du nom de Vignon est alors désigné fermier jusqu'à la vente du domaine aux enchères.
Le 22 juin 1796, le domaine est acheté aux enchères par Pierre Lafaurie (1773-1836) et son beau-père monsieur Mauros pour la somme de 79496 francs. Rapidement les parts de Monsieur Mauros sont rachetées par Pierre Lafaurie, également propriétaire du château d'Arche. Le nom du domaine devient alors Pichard-Lafaurie.
Le 17 janvier 1836, Pierre Lafaurie décède et ses enfants se partagent les diverses propriétés.
En 1855, le domaine est désigné Premier cru des vins blancs de la Gironde sous le nom de Peyraguey appartenant à Lafaurie Aîné.
En 1864, la veuve de Lafaurie aîné épouse Jean Baptise (dit Jehan) Saint-Rieul Dupouy (1813-1874), écrivain et journaliste, et celui-ci va prendre la direction du domaine.
C'est à cette époque que le roi d'Espagne Alphonse XII acheta une barrique de Peyraguey 1858 (sous le nom de Pichard Lafaurie) au prix de 6000 francs or (soit plus de 10 fois le prix moyen de l'époque).
En 1865, ils revendent la propriété à Charles-Marie Tanneguy, (1803-1867) comte Duchâtel, plusieurs fois ministre sous Louis-Philippe I et propriétaire depuis 1842 de château Lagrange.
Le domaine possède alors un vignoble d'une superficie de 27 hectares. Sous sa direction, le domaine va être rénové tant du point de vue des vins avec d'importants travaux pour équiper les chais des dernières technologies de l'époque que du point de vue architectural avec une rénovation du château dans un style hispano-byzantin pour le moins insolite à l'époque.
Après le décès en 1867 du comte Duchâtel, sa veuve Églé Rosalie Paulée (1817-1878), comtesse Duchâtel, reprend la direction de la propriété en même temps que celle de château Lagrange. La superficie du vignoble est portée de nouveau à 30 hectares. Le régisseur du domaine est Monsieur Lassauvaju-Magey, futur propriétaire du vignoble de château Barrail-Peyraguey.
En 1878, après le décès de la comtesse Duchâtel, l'unique héritière du domaine est Marguerite Tanneguy Duchâtel, épouse du Duc de la Trémoille (1838-1911). Celle-ci décide de vendre le domaine. Pour une raison non expliquée, la propriété est scindée en deux (ou en trois) : château Lafaurie-Peyraguey, Clos Haut-Peyraguey (8 hectares) et peut-être château Barrail-Peyraguey (environ 6 hectares attribué à Monsieur Lassauvajue).
Le 26 juin 1879, Messieurs E. Farinel et Philippe Frédéric Grédy (1831-1915), négociants bordelais, achètent aux enchères le château Lafaurie-Peyraguey. Le Clos Haut-Peyraguey fut acheté par un pharmacien du nom de Grillon.
Dès 1880, les nouveaux acheteurs connurent des problèmes avec l'apparition du phylloxéra, puis du mildiou en 1882. Suivi d'une crise économique du vignoble bordelais.
La propriété passe ensuite entre les mains de Frédéric Gredy qui en 1913 va racheter le château Barrail-Peyraguey.
En 1917, Désiré Cordier (1861-1940), propriétaire de château Gruaud-Larose, château Talbot et exploitant du domaine voisin château La Tour Blanche, rachète le domaine.
Dès son rachat, la mise en bouteille au château est pratiquée.
A la fin des années 1950, un vin blanc sec du nom de château Lafaurie-Peyraguey Dry est produit (de 1955 à 1965 minimum).
A compter de 1967, le vin est élevé en cuve vitrifiée.
A partir du millésime 1977, le directeur du domaine est Michel Laporte et le vin est élevé en barrique de chêne (40 % neuves).
En 1978, les chais sont entièrement rénovés avec une installation de thermo-régulation.
En 1980, une parcelle de 4,5 hectares du nom de Vimeney située sur la commune de Sauternes est rachetée au château d'Arche. Ce n'est pas la portion qui appartenait à Lafaurie.
En 1983, une filiale du groupe Suez (La Hénin) rachète la majorité de la société Cordier via la société La Hénin, déjà propriétaire de Listel (Domaines viticoles des Salins du Midi) et en 1987, la quasi-totalité des domaines possédés par la société Cordier lui seront cédé excepté le château Talbot.
En 1986, la superficie du vignoble est de 26 hectares.
Entre 1998 et 2004, le domaine et le château vont être entièrement rénovés et les chais depuis sont climatisés.
En 1989, le vignoble de la Chapelle Saint-Aubin est repris en fermage à la famille Dubos.
A compter de 2006, le responsable du domaine est Éric Larramona, auparavant au château Pape Clément, il succède à Yannick Laporte, successeur de son père Michel Laporte.
Le 4 février 2014, Silvio Denz, propriétaire de Lalique, annonce la rachat du domaine au groupe GDF-Suez pour un coût compris entre 8 et 10 millions d'euros.
Il est également propriétaire de deux grands crus classés de Saint-Émilion : château Faugères et château Péby Faugères et de trois autres propriétés dans le bordelais : château de Chambrun (Lalande de Pomerol) et château Cap de Faugères en appellation Côte de Bordeaux Castillon. Il est également copropriétaire du Château Rocheyron (Saint-Émilion Grand cru) avec Peter Sisseck, œnologue espagnol qui vinifie Pingus.
Première décision, la production d'un vin blanc sec en appellation Bordeaux sur la moitié du vignoble.
En avril 2015, Denis Dubourdieu, œnologue conseil du domaine et propriétaire du château Doisy-Daëne devient actionnaire minoritaire du domaine.
En juillet 2016, Yann Buchwalter, œnologue, auparavant au château Clarke Baron Edmond de Rothschild, remplace Alain Dourthe à la direction technique du domaine et David Bolzan prend la direction des différentes propriétés de Silvio Denz. La même année, Michael Pieper, propriétaire des cuisines Franke prend une participation de 25 % dans le domaine,
En 2018, le vignoble est en conversion à l’agriculture biologique.
En août 2019, Vincent Cruège auparavant directeur technique et oenologique des Vignobles André Lurton devient le directeur d'exploitation des vignobles Silvio Denz.
En 2023, Silvio Denz transfère 75 % du capital de la propriété à son entreprise Lalique tout en faisant augmentation de capital.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6000 pieds à l'hectare (Inférieur à la densité autorisée dans le décret d'appellation?).
Rendement moyen : 18 hl/ha.
Vendanges par tries successives, de 4 à 7.
Production moyenne annuelle : 490 hl/an dont environ 350 hl pour le grand vin.
A compter du millésime 2014, les différentes bouteilles du domaine sont ornées d'une gravure : Femme et Raisins, réalisée par René Lalique en 1928.
Un Bordeaux sec est produit sous le nom du domaine (62% Sémillon, 38% Sauvignon).
Le second vin du domaine porte le nom de : La Chapelle de Lafaurie.
Dans les années 1990, un vin blanc sec du nom de Brut de Lafaurie puis de Lys de Lafaurie (40 % Sauvignon, 40 % Sémillon, 20 % Muscadelle) en appellation Bordeaux sec fut produit.