Présentation :
Domaine de 17 hectares situé au nord-ouest de Saint-Émilion, près des communes de Libourne et Pomerol, à proximité du château Figeac et du château Grand-Barrail-Lamarzelle-Figeac.
Le vignoble de 15 hectares (80 % Merlot, 13 % Cabernet franc, 7 % Cabernet-sauvignon) est disposé sur un sol de graves mêlées d'argile riche en fer et de sables à une trentaine de mètres d’altitude avec une exposition vers le sud et le sud-ouest.
5 hectares de ce vignoble ont les mêmes caractéristiques que les sols de château Cheval Blanc, du château Figeac et de Pétrus.
Une deuxième parcelle de 4 hectares (92 % Merlot, 8 % Cabernet-sauvignon) installé sur un sol de graves mêlées de sable sur un lit d'argile appartient au domaine depuis 2003 et produit un vin appelé Le Prieuré de La Marzelle, destiné à devenir le second vin du domaine.
Le nom du domaine vient d'une source (margelle) située devant le château de la propriété.
Histoire :
Le fief de la Marzelle a appartenu, tout comme celui de La Gomerie (Château Beau-Séjour Bécot), à l'abbaye cistercienne de Faize, fondée en 1137 à Les Artigues-de-Lussac.
Une famille de Lamarzelle était présente à Libourne aux 16ème et 17ème siècle, certains de ses membres furent jurats de Libourne : Pierre et Mathurin qui fut même maire en 1563 et 1565.
Le 26 août 1679 Jeanne de Belliquet épouse le fils de François de Carles, également nommé François de Carles (1655-?), seigneur de Belliquet, de Blanquerie et de Figeac et maire perpétuel de Saint-Émilion.
Au 18ème siècle, Le fief de la Marzelle est cédé à des notables de Saint-Emilion (Belliquet, Chauvin, Longa).
La vigne ne semble pas faire son apparition avant la seconde moitié du 18ème siècle (vers 1760) dans ce secteur de Saint-Émilion mais n’apparaît pas sur la carte de Cassini (1750), le nom de La Marzelle est cité sur la carte de Pierre de Belleyme (1747-1819) publiée en 1821.
C'est seulement en 1886, dans Bordeaux et ses vins d’Édouard Féret qu'est cité pour la première fois le château de La Marzelle avec comme propriétaire un notaire du nom d'Alphonse Bonneval (1840-1915). Dans le même temps, un cru Marzelle-Figeac existe dont le propriétaire est monsieur Longa, son cru était recensé sous le nom de Figeac dans l'édition de 1881.
En 1893, le château Lamarzelle est la propriété d'Aymard Grousset (1823-1901), vétérinaire et conseiller municipal de 1892 à 1894 puis de 1896 à 1900 et maire-adjoint de Libourne de 1894 à 1896. Celui-ci a épousé le 23 septembre 1874 la sœur d'Alphonse Bonneval, négociant en vins, Élisabeth (1844-1911 ?).
En 1897, Alphonse Bonneval réside au château La Marzelle.
Après le décès en 1901, sans héritiers, d'Aymard Grousset, le domaine est repris par Alphonse Bonneval.
La propriété est ensuite rachetée par Madeleine Fèvre (1891-?), épouse de François Gorphe (1889-1959), président honoraire de la cour d'appel de Poitiers, dont le père, Luc Fèvre (1861-1917) était propriétaire du cru Lamarzelle-Figeac au moins depuis 1898.
Cette période qui fait suite à la crise phylloxérique, période d'une quarantaine d'années (1880-1920) où le vignoble souffrit du mildiou, de l'oïdium, du phylloxéra mais également d'invasion d'insectes (cochylis, eudémis, pyrale...), va être mouvementée car plusieurs crus revendiquent l'utilisation de l'étampe château La Marzelle. Cela va donner lieu à une bataille juridique qui s'achèvera le 26 février 1923 par un arrêt de la cour de cassation reconnaissant l'antériorité de l'étampe Château La Marzelle appartenant à la famille Gorphe, conséquence de ce jugement : la création du Château Grand-Barrail-Lamarzelle-Figeac.
Les époux Gorphe vont conserver le château La Marzelle au moins jusque 1949 et Edmond Carrère originaire de Monbazillac rachète le château La Marzelle avant 1955.
Le 16 juin 1955, dans le premier classement officiel des crus de Saint-Émilion, le domaine intègre la catégorie Grand cru classé.
En 1956, Edmond Carrère rachète le château Grand-Barrail-Lamarzelle-Figeac. Les moyens d'exploitation et de production des deux domaines seront mutualisés, ce qui aura peut être une conséquence sur les classements futurs du domaine.
Le 17 novembre 1969, le domaine est retenu dans le nouveau classement de Saint-Émilion sous le nom de château Lamarzelle.
En 1986, sur la demande de l'INAO, les chais sont rénovés avec l'installation de cuves en bois et en inox de 80 hectolitres afin de permettre une vinification parcellaire.
Le 23 mai 1986, le château La Marzelle est retenu dans la catégorie Grand cru classé de Saint-Émilion. Rang qu'il conservera avec le classement de 1996.
En 1991, la dénomination du château devient château Lamarzelle, une partie des vendanges s'effectue mécaniquement et il existe un second vin du nom de Prieuré La Marzelle.
Avant 1995, le second vin disparaît, la densité de plantation est portée à 6500 pieds par hectare et les vendanges sont entièrement mécaniques.
En 1997, Jean-Jacques Sioen (1935-2009), propriétaire du groupe textiles éponyme Sioen industries, reprend 85 % du capital de la société propriétaire du château La Marzelle via la société Belge SINVEST en association avec Albert Parent (1928-) qui dans le même temps rachète le château Grand-Barrail-Lamarzelle-Figeac.
Suite à ce rachat, Philippe Genevey, propriétaire par ailleurs du Château L’Apolline en appellation Saint-Émilion à Saint-Sulpice de Faleyrens depuis 1996 est nommé directeur du domaine.
Le domaine reprend le nom de château La Marzelle. C'est alors une période de rénovation qui commence pour le vignoble avec la suppression des désherbants, un drainage des sols amélioré, le retour aux vendanges manuelles, la rénovation des vieux bâtiments datant du 17ème siècle et d'un ancien lavoir gallo-romain... Le second vin Prieuré Lamarzelle est recréé.
En 1999, Jean-Jacques Sioen et son épouse Jacqueline rachètent les 15 % restants à Albert Parent.
En 2003, le vignoble est agrandi par le rachat d'une parcelle de 4 hectares qui est destinée à produire le Prieuré La Marzelle.
Le 12 décembre 2006, le domaine ne fait pas partie du classement des grands crus de Saint-Émilion (classement annulé depuis, voir la fiche Saint-Émilion Grand cru classé). Il fera parti des domaines à contester ce classement.
En 2008, le vignoble est converti à l’agriculture biologique.
En novembre 2009, suite au décès de Jean-Jacques Sioen, c’est son épouse, Jacqueline ( ?-2020), qui reprend la direction du domaine.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé. Le prieuré La Marzelle devient le second vin du domaine.
L’œnologue conseil du domaine est Marc Quertinier, le chef de culture et maître de chai, Jean-Pierre Desmoulin.
Fin 2012 débute les travaux de rénovation du cuvier, dirigés par l’architecte Tom Verkinderen, avec l'installation de cuves en inox et la rénovation des deux chais d'élevage. Montant de l'investissement : 900000 €.
En 2015, le vignoble se converti à l’agriculture biodynamique et en 2020, le vignoble est certifié.
En 2016, Sébastien Desmoulin succède à Jean-Pierre Desmoulin et devient le directeur technique du domaine.
En 2020, Jean-Charles Joris, petit-fils de Jacqueline Sioen, prend la direction du domaine.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 5700 à 7150 pieds par hectare selon les parcelles.
Élevage de 12 à 18 mois en fût de chêne (50 % neuf).
Production moyenne : 335 hL/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Prieuré La Marzelle.
Élevage de 8 à 12 mois en fût de chêne.
Existe à compter du millésime 2012. Auparavant, c'était une production indépendante du grand vin.
Ce second vin a porté le nom de Prieuré Lamarzelle et de Prieuré La Marzelle auparavant.
Production moyenne : 135 hL/an.
Elle de La Marzelle.
Troisième vin du domaine.
Création avec le millésime 2019.
Production moyenne : 165 hL/an.
Le Rosé de La Marzelle.
Création avec le millésime 2019.
Production en appellation Vin de France.
Production moyenne : 25 hL/an.