Présentation :
Propriété de 10 hectares située à proximité des châteaux Berliquet, château Fonplégade, château La Gaffelière, château la Magdelaine et du Château Quintus à flanc de coteau au sud-ouest de Saint-Émilion.
Le vignoble de 9,5 hectares (60 % Merlot, 20 % Cabernet franc, 20 % Cabernet-sauvignon) est disposé sur un sol argilo-calcaire en haut de côte qui se charge de sable limoneux vers le pied de la côte. Le vignoble est d'un seul tenant et se situe sous celui du château Magdelaine, il est mitoyen des châteaux Fonplégade et La Gaffelière avec une exposition au sud-sud-ouest.
Passé de 25 à 10 hectares lors des différents classements.
Le nom du domaine a pour origine trois sources souterraines qui s'écoulent à travers le vignoble.
Histoire :
Sur la première carte dressée en 1783 par Pierre de Belleyme (1747-1819) et publiée en 1785 sous le titre de Carte de Guyenne, le lieu-dit « Larrosée » est mentionné.
Le premier propriétaire connu de ce cru est Guillaume Delsol (?-1839).
En 1839, Guillaume Delsol lègue ses biens dont le château l'Arrosée à deux sœurs portant le prénom de Thérèse pour l’aînée et Thérèze pour la cadette, filles d'Edmé Cerveau, tourneur. Thérèse épouse le 30 novembre 1837 Pierre Dumugron (ou Saint-Bris Dumugron, il était très courant dans le Libournais d'ajouter un second nom à son nom de famille), la cadette épouse le 27 octobre 1841, Jean Guérin, pâtissier.
En août 1849, Thérèze Cerveau épouse Guérin reçoit le château de l'Arrosée qui est alors une propriété de 5,5 hectares dotée d'une maison de maître, incluant un logement de cultivateur, un chai, un cuvier, aisines (petits bâtiments en pierres autour d'une petite cour à usage agricole et parfois sanitaire), jardin et vignes.
En 1850, Jean Guérin agrandi le domaine en achetant une parcelle enclavée dans son domaine pour la somme de 400 francs. Quelques temps plus tard, il achète une nouvelle parcelle de 24 ares située sur la côte Daugay.
Le 13 mai 1863, Pierre Magne (1806-1879), député puis ministre de Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873) et sénateur de la Dordogne achète, associé à Pierre Magne, receveur des finances du département du Loir-et-Cher et Louis-Jean Réquier, conservateur aux Hypothèques à Bordeaux le château l'Arrosée à Jean Guérin pour la somme de 55000 francs.
En 1867, le domaine obtient une médaille d'or à l'exposition universelle, c'est Louis-Jean Requier qui est cité comme propriétaire.
En 1868, le domaine est cité dans Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite dans la catégorie des vins classés premier cru de Saint-Émilion.
En 1879, après le décès de Pierre Magne, ces enfants se partagent la propriété du domaine.
Après 1886, c'est sa fille Marie (1851-1916) épouse depuis le 12 juillet 1870 de Stephen Albert Thirion-Montauban ((1843-1900), secrétaire d'ambassade de France à Vienne puis député, qui désintéresse ses frères et devient seule propriétaire du domaine. Après le décès de son mari, elle épouse le 2 juin 1903 Frédéric Guéau de Reverseaux de Rouvray (1845-1916), marquis et ambassadeur de France en Autriche, Bulgarie, Égypte, Espagne. Tout comme la plupart des grands propriétaires de l'époque, ceux-ci seront absent et le domaine sera exploité par la famille Dupuch qui exploite déjà un domaine du nom de Grands-Bigaroux.
En 1911, Marie Magne vend le domaine à madame Dupuch et c'est son fils Georges Dupuch (?-1938) qui en assura l'exploitation.
En 1931, Georges Dupuch participe à la création de la coopérative de Saint-Émilion. La production du domaine sera alors vendu à la cave coopérative de Saint-Émilion. Dans le même temps, Il céde une partie du vignoble situé sur un sol sableux au pied de la côte.
En 1938, après le décès de Georges Dupuch, le domaine est repris par son gendre Pierre Rodhain.
Le 16 juin 1955 le domaine intègre le classement des crus de Saint-Émilion dans la catégorie Grand Cru Classé.
En 1956, François Rodhain (1917-2002), petit fil s de Georges Dupuch, prend la direction et effectue la première vinification au domaine.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1971, Bernard Oizeau devient maître de chai. Poste qu'il assurera jusqu'en 1998.
Depuis 1984, la totalité de l'élevage s'effectue en fût de chêne neuf.
En 1990, Gilles Pauquet devient l’œnologue du domaine.
En août 2002, suite au décès de François Rodhain, le château l'Arrosée est rachetée par Roger Caille, fondateur de Jet Services, et son fils Jean-Philippe. La superficie du domaine est alors de 9,3 hectares. La même année quelques parcelles du domaine sont détachées et sont utilisées pour créer le château L'Armont.
A partir de 2003, le chai est reconstruit et un chai d'élevage pour les vins de deuxième année est construit. Ils sont opérationnels à compter du millésime 2004.
En 2006, une table de tri circulaire est mise en place.
En 2007, après le décès de Roger Caille, c’est son fils Jean-Philippe qui reprend la direction du domaine.
François Capdemourlin est le régisseur du domaine.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
En juin 2013, Roger et Jean-Philippe Caille vendent le domaine, avec le château l'Armont, à Domaine Clarence Dillon, propriétaire du château Haut-Brion et du château Quintus (anciennement Château Tertre Daugay) mitoyen. Le vignoble de 9,5 hectares du château L'Arrosée † et celui de 3,80 hectares du château l'Armont † sont transférés au château Quintus dès le millésime 2013. Les deux étampes des domaines disparaissent.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 5500 pieds/ha.
Rouge :
Élevage en fût de chêne de 12 à 16 mois.
Pas de second vin.
En 1987 un vin appelé Coteaux de l'Arrosée fut produit.
Un vin est produit sur des parcelles (3,8 hectares) non retenues pour le grand vin : Château L'Armont.