Château La Couspaude

Présentation :
Domaine de 8 hectares situé sur la côte au nord-est de Saint-Émilion à proximité du château Sansonnnet, du château Soutard, du château Trotte Vieille et du château Villemaurine.
Le vignoble de 7 hectares (75 % Merlot, 20 % Cabernet franc, 5 % Cabernet-sauvignon) est ceint d'un mur comme un clos bourguignon et est disposé sur le plateau calcaire de Saint-Émilion. Le sol est un terroir argilo-calcaire sur socle calcaire.
Le domaine tire son nom de La Croix Paute située près de l'entrée ouest du domaine et qui était sans doute une indication pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle au Moyen-Age, peut-être de l'église monolithe de Saint-Émilion située à 400 mètres de là.

Histoire :
Le domaine est installé aux confins de l'ancien territoire de la seigneurie de Condat et Barbanne qui s'étendait jusqu'au 14ème siècle de Condat Lès Libournes (Libourne de nos jours) jusqu'à la Barbane englobant les communes de les Billaux, Lalande, Montagne et Néac.
Au 12ème siècle, la seigneurie de Condat et Barbanne dépend du vicomte de Castillon qui exerce à cette époque son autorité sur cette seigneurie et sur la châtellenie de Puynormand.
En 1152, la vicomté de Castillon est rattachée au duché d’Aquitaine et par extension à la couronne d'Angleterre.
Le 30 juin 1351, Édouard III (1312-1377), roi d'Angleterre donne la seigneurie à Guillaume Amanieu qui dès le 20 septembre de la même année la transmet à Bernard Ezy, seigneur d'Albret.
En 1376, Édouard III (1312-1377), roi d'Angleterre donne les terres de Condat et de Barbanne à Raymond de Montaut (1335-1406) époux de Marguerite d'Albret (1335-1406).
Le 1er avril 1411, Henry IV (1367-1413), roi d'Angleterre attribue la seigneurie de Condat et Barbanne à Thomas Swinburne (1357-1412).
Henry V 1387-1422) d'Angleterre octroie la seigneurie en 1418 au sieur de la Barde.
Après la bataille de Castillon le 17 juillet 1453, les possessions anglaises sont reprises par les troupes françaises.
Le 31 juillet 1627, après avoir reçu la seigneurie de Condat et Barbanne d'Henry IV (1553-1610), la jurade de Libourne cède le fief de Barbanne à Jean Louis de Nogaret, seigneur de La Valette et de Caumont, duc d'Épernon (1554-1642) pour la somme de 8704 livres 19 sols et 6 deniers (acte passé devant le notaire royal Justian). La jurade conservant la seigneurie de Condat.
C'est seulement en 1739 que la présence d'un vignoble est attestée pour la première fois sur un acte de vente à La Croix Paute.
La chartreuse du domaine est construite au 18ème siècle.
On perd ensuite la trace de La Croix Paute jusqu'en 1836, année où l'épouse séparée de biens d'Auguste Chaperon, négociant de Libourne, obtient l'autorisation du tribunal civil de Libourne de vendre une propriété dite le domaine de la Couspaude.
En 1850, selon Charles Cocks dans son Bordeaux ses environs et ses vins classés par ordre de mérite indique une production de 12 tonneaux (une centaine d'hectolitres) pour la Gouspaude appartenant à H. Chaperon.
En 1867, le domaine obtient une médaille d'or à l'exposition universelle. Il est alors la propriété du commandant Adrien Lolliot.
En 1886, le domaine La Gouspaude appartient au colonel Roberet et à la veuve de Cévilly.
En 1896, Alphonse Teto (1835-?), négociant à Libourne, est le propriétaire du château La Couspaude.
En 1908, Jean-Prosper Robin (1848-1930), négociant en vins et propriétaire du domaine voisin le Château Sansonnet rachète le domaine et en confie l'exploitation à son fils André-Marcel Robin (1882-1961).
Quelques temps avant le décès de Jean-Prosper Robin, André-Marcel Robin devient le propriétaire officiel du domaine.
Le 16 juin 1955, lors du premier classement officiel des crus de Saint-Émilion, le château La Couspaude obtient le rand de Grand cru classé. Rang qu'il conservera jusqu'au classement de 1986.
Après le décès en 1961 d'André-Marcel Robin, c'est sa fille aînée Édith Robin qui prend possession du domaine avec son mari Étienne Aubert (1910-2004).
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1974, la société civile d'exploitation des vignobles Aubert est créée et c'est Jean-Claude Aubert, le plus jeune des trois fils d’Édith Aubert qui en prend la direction. Il travaille avec ses deux frères Alain et Jean-Claude.
A compter de 1978, Jean-Claude Aubert, grand amateur d'arts organise chaque année des expositions de peintures et de sculpture.
A compter de 1985, Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine.
Le 23 mai 1986, le château Couspaude est rétrogradé et n’appartient plus au classement des grands crus classés de Saint-Émilion. La raison officieuse de ce déclassement selon Clive Coates étant l'absence de mise en bouteille à la propriété.
En 1994, un second vin est créé, il porte le nom de Junior de La Couspaude.
Le 8 novembre 1996, le château Couspaude réintègre la catégorie des Grands crus classés, rang qu'il conserve jusqu'à maintenant.
Jusqu'en juin 2011, Vincent Rebillout (?-2011) était le maître de chai du domaine. Yohann Aubert lui succède et assure depuis les vinifications.
L’œnologue conseil du domaine est Michel Rolland.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.

Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6500 pieds/ha.
Rendement moyen : 35 hl/ha.
Production annuelle moyenne : 270 hl/an.
Élevage en fût de chêne durant 18 à 20 mois (100 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : Junior de La Couspaude.
Existe depuis le millésime 1994.
Autre vin produit : Héritage de La Couspaude.
Vin produit en appellation Bordeaux supérieur.
Issu de parcelles sélectionnées du Château Saint-Antoine.