Château Guadet

Présentation :
Le domaine de 6 hectares est entouré de plusieurs grands crus : Château Bergat †, château La Couspaude, château Les Grandes Murailles, Clos Fourtet.
Le vignoble de 5,7 hectares (75 % Merlot, 25 % Cabernet franc) est installé sur le plateau calcaire au nord de Saint-Émilion. Il se divise en quatre parcelles.
Le cuvier et les chais du domaine sont situés dans le nord de la commune de Saint-Émilion près de la porte bourgeoise au 4 rue Guadet.
Le domaine tire son nom de la famille Guadet propriétaire à Saint-Émilion à l'époque de la Révolution française.

Histoire :
Le vignoble fut la propriété de la famille Guadet présente à Saint-Émilion au moins dès le 17ème siècle avec Pierre Guadet (1652-?), sieur de la Grâce-Dieu et jurat.
Lors de la Révolution française, Marguerite Élie Guadet (1758-1794), avocat puis député girondin se réfugie chez son père à Saint-Émilion après avoir été désigné ennemi de la Révolution le 2 juin 1793. Élie Guadet sera découvert dans le grenier de la maison paternelle et, quelques semaines plus tard, guillotiné le 17 juillet 1794 en même temps que treize personnes dont 6 membres de sa famille : son père Jean Élie (1723-1794), jurat de 1779 à 1790, son frère Jean-Baptiste « Saint-Brice », sa tante Marie (1728-1794), son beau-père François Xavier Dupeyrat (1717-1794), sa belle-sœur Marie Thérèse Marinette Dupeyrat (1756-1794) et son beau-frère Felix-Eugène ? Dupeyrat.
Les biens de la famille Guadet sont confisqués et c'est le 11 avril 1795 que les biens de la famille sont restitués à Jean-Julien Guadet (1757-1842) sans doute partiellement puisqu'un jugement d'octobre 1810, permet à Marie Dupeyrat (?-1810), veuve d’Élie Guadet, et sa sœur de reprendre possession des biens de sa famille.
Le vignoble est ensuite repris par madame Lacombe-Guadet, petite fille d’Élie Guadet. Le vignoble est alors recensé sous le nom de château Saint-Julien.
En 1867, le domaine « Julien » ou Saint-Julien, selon les auteurs, obtient une médaille d'or à l'exposition universelle.
En 1868, le domaine appartient toujours à la famille Lacombe-Guadet selon Bordeaux et ses vins de Féret.
En 1874, E. Lacombe possède le château Saint-Julien d'une superficie de 8 hectares (33 % Malbec, 33 % Merlot, 33 % Cabernet) et selon Charles Albert d'Arnould Bertall dans La vigne: voyage autour des vins de France, la famille Lacombe-Guadet est toujours propriétaire.
En 1877, la maison Guadet est cédée par les derniers membres de la famille Lacombe-Guadet.
Entre 1881 et 1886, le domaine de Saint-Julien est la propriété de la veuve d'Adolphe Pigasse, également propriétaire à l'époque du Château Bergat † et du château Pavie-Pigasse (château Pavie) entre autres.
En 1893, le château Saint-Julien est la propriété de Mathieu Garitey (1815-?).
En 1898, le château Saint-julien appartient aux héritiers de Mathieu Garitey, Elie (1844-?) et Louis (1846-?). A la même époque, il existe un autre château Saint-Julien à Saint-Émilion propriété de E. Girard qui occupe à compter de 1893 la maison Guadet située dans Saint-Émilion. En 1893, Astérie Guadet (1805-1893), petite fille d’Élie Guadet décède, c'est peut être à ce moment qu'il y a eu une division partielle des biens.
Après le début du 20ème siècle, il existe toujours deux domaines, le château Saint-Julien appartenant à E. Girard et le cru Guadet Saint-Julien, nom donné à la partie appartenant aux héritiers Garitey frères et soeurs.
En 1909, Élie Ernest André Lignac épouse Marie Élisabeth Joséphine Ida Garitey (1885-1963). André Lignac va reprendre le cru Guadet Saint-Julien et restera à sa tête pendant plus de 30 ans.
En 1926, il déposera la marque commerciale château Guadet-Saint-Julien.
Dans le même temps, le château Saint-Julien est vendu, probablement en 1927 par les frères Girard à Étienne Plomby.
En 1942, Jean Siloret est cité comme propriétaire du château Guadet et du cru La Grâce Dieu.
Après la seconde guerre mondiale, le château Guadet Saint-Julien est toujours en possession d'André Lignac tandis que le vignoble du château Saint-Julien est en la possession de la ville de Saint-Emillion qui l'a racheté en 1946 à madame Plomby née Boué en même temps que la maison Guadet.
Le 16 juin 1955, le domaine est retenu dans le premier classement de Saint-Émilion comme Grand cru Classé. Classement confirmé en 1969, 1986 et 1996 (classement valide actuellement).
En 1969, c'est Robert Lignac qui est le propriétaire du château Guadet Saint-Julien. Il a peut être également repris le vignoble du château Saint-Julien qui n'existe plus à cette époque, la maison Guadet étant conservée par la mairie qui la possède toujours de nos jours. Il va rester à la tête du domaine jusqu'à son décès.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 2005, le château Guadet Saint-Julien devient le château Guadet. Geneviève Lignac devient la propriétaire et Guy-Pétrus Lignac le gérant du domaine.
Le 12 décembre 2006, le domaine ne fait pas partie du classement des grands crus de Saint-Émilion (classement annulé depuis, voir la fiche Saint-Émilion Grand cru classé).
Le cuvier est équipé de cuves en ciment.
L’œnologue conseil du domaine est Stéphane Derenoncourt depuis le millésime 2005.
Le responsable technique du domaine est Vincent Petrus Lignac.
Le vignoble est conduit en agriculture biologique et agréé en biodynamie depuis 2012.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.

Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6600 à 8000 pieds à l'hectare selon les parcelles.
Élevage de 18 à 20 mois en fût de chêne (40 % neuf).
Rendement moyen annuel : 33 hl/ha.
Production moyenne annuelle : 180 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Le Jardin de Guadet.