Château Rauzan-Ségla

Présentation :
Le domaine est situé à l'entrée du village de Margaux au sud du Château Margaux avec un vignoble d'environ 72 hectares ( 54 % Cabernet-sauvignon, 41 % Merlot, 4 % Petit Verdot, 1 % Cabernet franc) disposé sur un sol composés de graves profondes, de sables graveleux et de sable.
Le vignoble est composé d'une grande parcelle d'environ 20 hectares autour du château, d'une autre parcelle entre château Brane-Cantenac et château Kirwan de 10 hectares.

Histoire :

Ces terrains appartenaient à la maison noble de Gassies propriété de Thomas de Durfort, écuyer et seigneur de la Mothe-Margaux qui les vendit en 1423 à Pey de Revesqas, marchand bordelais. Vers 1530, Gaillard de Tardes, écuyer et seigneur de Gassies, en est le propriétaire et en février 1615, le propriétaire, Bernard de Faverolles, marié à Marie de Montferant, fut fait Seigneur de la Planche et de Gassies.
Le titre de Gassies sera ensuite vendu à Blaise de Gascq, baron de Portets et conseiller au Parlement de Bordeaux.
Par la suite, Maitre François Mauget, notaire, rachète le titre pour 2650 livres et le 4 septembre 1645, Alexandre de Gascq, fils de Blaise, rachète le titre.
Pierre des Mesures de Rauzan (?-1692) acheta le titre (et le vignoble) de la maison noble de Gassies qui appartenait à Alexandre De Gascq le 7 septembre 1661. Ce vignoble avait autrefois fait partie de Château Margaux dont Pierre des Mesures de Rauzan devint également le fermier le 25 juin 1661 moyennant une rente annuelle, de 6000 livres plus un baril de bière et un coffre de chandelle, versée à Jean-Denis de Lestonnac (?-1694), baron de Margaux, avant de devenir en 1679 celui de Château Latour moyennant 5000 livres au président de Nesmond puis 6600 livres en 1683. Il achètera également un vignoble à Pauillac qui deviendra Pichon-Longueville.
A son décès en 1692, le vignoble atteint une superficie d'environ 40 hectares (considérable pour l'époque) et sera réparti entre ses héritiers. Sa fille Thérèse (1672-?) hérite du vignoble de Pauillac (futur Château Pichon Longueville) et ses trois fils (Jude Jean, Simon et Simon Jude) se partagent les terres situées à Margaux. Le vignoble de Margaux atteint alors la superficie de 25 hectares.
En 1730, le domaine après avoir été partagé est de nouveau réuni et comprend également ce qui deviendra le Château Desmirail (14 hectares de vignes apportés en dot par Melle Rauzan du Ribail à Jean Desmirail) et le château Marquis de Terme (30 hectares apporté en 1762 en dot au mariage avec le Seigneur de Peguilhan et marquis de Terme).
En 1745, le domaine est classé au rang de 2ème cru de Margaux sous le nom de Rauzan aîné (Rauzan officier et Madame Gassié pour château Rauzan-Gassies) par Jullien.
Vers 1760, le domaine produit un second vin.
En avril 1763, le domaine est partagé entre Jean-Baptiste de Rauzan (1693-1780) et Jean de Roulier, neveu et héritier du Sieur de Gassies mais le domaine de Rauzan conserve son unité (gestion en commun par les différents héritiers).
En 1785, Catherine Jacquette Clémentine de Rauzan (1762-1828) se marie avec le Baron Pierre Louis de Ségla (?-1789), à compter de cette date la scission du domaine avec le Château Rauzan-Gassies est définitive.
Après le décès en 1828 de Catherine Jacquette Clémentine de Rauzan, sa fille Marie-Anne de Ségla épouse d'Auguste de Génibrousse, comte de Castelpers hérite du domaine.
A compter de 1860, le baron d'Adeler administre le domaine.
En 1866, après le décès de la dernière descendante de cette branche de la famille des Rauzan, les héritiers vendent la propriété à Eugène Durand-Dassier (1834-1913), pasteur de l'Eglise réformée et sénateur, pour la somme de 730000F.
En 1903, son gendre Frédéric Cruse (1854-1933) reprend la propriété pour 415000 francs et modifie l'orthographe du nom du Château en changeant le Z de Rauzan pour le S de Cruse. Le château devient alors Château Rausan-Segla. Le vignoble possède alors une superficie d'environ 35 hectares. Il nomme Charles Skawinski (1842-1920), régisseur de château Pontet-Canet, régisseur du domaine.
En 1910, Louis Blanc succède à Charles Skawinski comme régisseur du domaine.
Frédéric Cruse tentera de remembrer le vignoble (plus de 200 parcelles répartie sur toute la commune de Margaux) dans les années 1930 avec des échanges de parcelles avec château Rauzan-Gassies et ses voisins. Il fait construire le château actuel.
En 1930, la superficie du vignoble a diminué à 30 hectares.
En 1956, année du grand gel du vignoble bordelais, Monsieur de Meslon (dont la famille est originaire de la commune de Rauzan) rachète la propriété qui était en indivision pour la somme de 36 millions de francs auprès des héritiers de Frédéric Cruze. Le vignoble possède alors une superficie de 20 hectares environ. Il replante le vignoble uniquement avec le cépage Merlot. Il fait également construire un chai de vieillissement et un nouveau cuvier.
En 1956, la totalité du vignoble est détruite par le gel.
Dès 1960, il revend le domaine trois fois son prix d'achat à la société John Holt & Co, armateur britannique de Liverpool, propriétaire depuis 1958 de la société de négoce Louis Eschenauer, qui va procéder à d'importants investissements : construction d'un nouveau chai, achat de cuves en acier inoxydable (1970), renforcement des proportions de chêne neuf pour l'élevage et plantation de Cabernet-sauvignon à la place du cépage Merlot planté par Monsieur de Meslon.
Entre 1982 et 1986, le professeur Emile Peynaud intervient comme œnologue conseil du domaine.
En 1983, Jacques Théo est nommé directeur du domaine et un nouveau programme d'investissement est lancé avec une rénovation des bâtiments.
En 1986 un chai de deuxième année est créé. La superficie du vignoble est alors de 45,5 hectares et la distribution des vins est le monopole de la société Louis Eschenauer.
En 1987, la totalité de la récolte est déclassée. La même année, Henry de Ruffray devient le maître de chai du domaine.
En 1989, la société Lonhro, qui entre-temps à racheter John Holt & Co, revend la propriété à Brent Walker également propriétaire du château Smith Haut-Lafitte.
En avril 1994, la maison Chanel (famille Wertheimer) rachète le domaine. La superficie du vignoble est alors de 42 hectares.
Rausan-Ségla reprend alors son orthographe d'origine : Rauzan-Ségla, de nouveaux investissements techniques sont effectués.
Le vignoble est entièrement restructuré avec d'importants travaux de drainage (15 kilomètres de drains) et de replantation du vignoble (avec notamment 3 hectares sont surgreffés en cépage Merlot et plantation de 2 hectares du cépage Petit verdot).
Une rénovation du cuvier avec l’installation de 35 cuves en inox thermo-régulées pour une vinificaiton parcellaire.
Le responsable du domaine est John Kolasa (1949-) ancien responsable commercial du château Latour qui dirige également le château Canon à Saint-Émilion, également propriété de la famille Wertheimer.
En septembre 2010, trois des huit hectares appartenant au château Boston (propriété créée en 1822), propriété de Vincent Ginestet et autrefois partie du vignoble de château Palmer, sont rachetés. Cette parcelle est replantée en Cabernet-sauvignon et devrait intégrer le grand vin de château Rauzan-Ségla d'ici 2020.
Depuis la même année, 4 hectares du domaine sont cultivés en biodynamie.
La responsable technique du domaine est Bénédicte Laborde, le chef de culture : Jean-Claude Loubère et l'œnologue conseil du domaine est Eric Boissenot.
En juillet 2015, Nicolas Audebert devient le directeur des châteaux Canon et Rauzan-Ségla en remplacement de John Kolasa parti à la retraite.



Les vins :
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 6600 à 10000 pieds à l'hectare selon les parcelles.
Vendanges manuelles.
Production moyenne annuelle : 900 hL/an.
Élevage de 18 mois à 20 mois en fût de chêne (60 % neuf).

L'étiquette du millésime 2009 est signée par le couturier Karl Lagerfeld à l'occasion du 350ème anniversaire de la propriété.
Garde potentielle : + de 30 ans.
Dégustation : Attendre au moins 7/8 ans avant consommation.


Le second vin du domaine porte le nom de : Ségla.
Élevage de 15 mois en fût de chêne (20 % neuf).
Un autre vin était produit : Château de la Tour.
Vin commercialisé en appellation Bordeaux. (millésime 1983/1984).