Présentation :
Propriété de 20 hectares située à l'est de la commune, dans le Haut-Barsac sur la D 1113 et au nord des châteaux Broustet et du château Suau ayant pour caractéristique d'être entièrement clos de murs et d'être à moins d'un kilomètre de la Garonne.
Le vignoble de 17 hectares (90 % Sémillon, 6 % Sauvignon, 4 % Muscadelle) est divisé en différentes parcelles installées sur un sol de argilo-graveleux sur socle calcaire à environ 7 mètres d'altitude. La parcelle principale est située autour du château, une au nord immédiat et une autre au nord-est. Un groupe de 5 parcelles incluses dans le vignoble de château Climens et une dernière, au sud du domaine à proximité du château Suau.
Le nom du domaine tire son nom de la famille Nairac, famille protestante bordelaise propriétaire du domaine jusqu'à la Révolution française.
Histoire :
Le domaine est situé sur les terres de la maison noble de Luziès. Pierre de Sauvage (?-1572), bourgeois et marchand de Bordeaux, vers 1560, fait l'acquisition de la maison noble du Sorbey (ou du Soley) à Barsac qui deviendra plus tard la maison noble de Luziès.
Au milieu du 17ème siècle, André Duranceau, auditeur des comptes en la Cour du Parlement, créée le vignoble du bourdieu de Duranceau (ou Durancau).
Après le décès d'André Duranceau, la propriété est héritée au début du 18ème siècle par Jérôme Mercadé (?-1744), greffier en chef des requêtes du Palais à compter de 1692. Celui-ci va ajouter au château Duranceau les bâtiments agricoles situés au nord de la cour carrée des communs du château actuel.
En 1759, après le décès du fils aîné de Jérôme Mercadé, Pierre, négociant à Port au Prince, Élisabeth Prost, son épouse hérite du domaine. Élisabeth Prost va transformer le domaine en propriété viticole à part entière entre 1759 et 1771. Elle va également agrandir le domaine par l'achat de parcelles supplémentaires situées au nord de Barsac.
En 1777, Élisée Nairac (1734-1791), associé avec son frère Paul Nairac (1732-1789) dans la société de négoce familiale Paul Nairac et fils aîné, spécialisée dans le commerce négrier, rachète le château Duranceau à Élisabeth Prost et Pierre Mercadé.
Dès 1777, Élisée Nairac confie à Jean Mollié, architecte et élève du baron Victor Louis (1731-1800), la construction du château actuel qui sera achevé en 1780 avec un jardin à la française comportant un potager et un verger. Le vignoble possède alors une superficie d'approximativement 8 hectares.
Lors de la Révolution française, la plupart des membres de la famille Nairac vont s'expatrier lors de la Terreur vers les Pays-Bas, tout d'abord, puis l'Île Maurice.
En 1791, après le décès d'Élisée Nairac, le domaine est hérité et géré par deux de ces cinq filles : Henriette (1765-1837) et Julie-Émilie (1766-1834).
Elles vont rester célibataires et diriger le domaine jusqu'à leur décès.
En 1837, les héritiers de la famille Nairac vont mettre en vente la propriété. L'acheteur est Bernard Capdeville (1781-1859), propriétaire du château Broustet et qui possédait également un petit domaine portant le nom de Ségur mitoyen du château Nairac doté d'un vignoble de 3 hectares inclus dans le vignoble du château Nairac acheté comme Bien national lors de la Révolution française.
Celui-ci va fusionner les différentes propriétés et le nouveau domaine prendra alors le nom de Château Broustet-Nairac. La production de ce domaine sera importante pour l'époque avec une cinquantaine de tonneaux (450 hl) vendus chaque année.
En 1855, le château Broustet-Nairac appartenant à Monsieur Capdeville est désigné 2ème cru des vins blancs classés de la Gironde.
En 1861, après le décès de Bernard Capdeville, une de ses deux filles, Georgina (1816-1906) épouse de Pierre Gustave Brunet (1805-1896), directeur de la chambre de commerce de Bordeaux de 1854 à 1876, hérite du château Nairac. A cette époque, la production principale du domaine s'effectue en vins rouges et le vignoble possède une superficie d'environ 8 hectares.
A la fin du 19ème siècle, le domaine a été entièrement replanté en cépages rouges suite à la crise phylloxérique, période d'une quarantaine d'années (1880-1920) où le vignoble souffrit du mildiou, de l'oïdium, du phylloxéra mais également d'invasion d'insectes (cochylis, eudémis, pyrale...).
En 1906, après le décès de Georgina Capdeville, sans héritier direct, madame Archinard, cousine éloignée de celle-ci, hérite du domaine. Après plusieurs procès intentés par d'autres membres de la famille Capdeville, madame Archinard vend le domaine à un négociant, Charles Perpezat, vers 1910. Le domaine possède alors un vignoble d'une superficie de 11 hectares entièrement ceint d'un mur. Le château devient alors inhabité.
Dès les années 1920, Charles Perpezat commence à replanter le vignoble et le domaine produit de nouveau des vins blancs (10 tonneaux) et rouges (15 tonneaux) et en 1929, l'essentiel de la production se fait en vins blancs (30 tonneaux en blanc, 15 tonneaux en rouge).
Après la seconde guerre mondiale, la production des vins rouges diminue.
En 1954, le domaine est légué à Mme Mas, fille de Monsieur Perpezat.
Malheureusement pour elle, en 1956, la totalité du vignoble va être décimé lors des gelées hivernales.
En 1966, après avoir replanté une nouvelle fois le vignoble en cépages blancs, les héritiers Perpezat cèdent le château Nairac et son vignoble qui atteint maintenant 14 hectares au docteur Jean Gabriel Seynat (1901-1988), député de la Gironde de 1951 à 1955. Sous sa direction, le domaine va péricliter, les vins seront vendus en vrac au négoce et le château tombera en ruine.
En août 1971, Tom Heeter et son épouse Nicole Tari, fille de Nicolas Tari propriétaire de château Giscours rachètent le domaine avec son vignoble de 14 hectares pour la somme de 800000 francs. Dans le même temps, profitant de la vente des château Climens et Doisy-Dubroca à Lucien Lurton (1925- ) propriétaire de nombreuses propriétés dans le Médoc tels château Bouscaut, château Desmirail ou château Durfort-Vivens par les héritiers Gounouilhou. Ceux-ci vont acquérir 3 hectares du vignoble de château Climens et porter la superficie du vignoble du château Nairac à 17 hectares.
A compter de cette date, d'importants travaux de rénovation sont effectués. Le vignoble est replanté, les chais rénovés et le château réhabilité.
Dès 1974, la famille Heeter-Tari réside au château.
En décembre 1981, le château et une partie des chais ont été inondé lors d'une crue exceptionnelle de la Garonne.
En 1987, Nicole Tari-Heeter après son divorce avec Tom Heeter reste seule propriétaire du domaine.
En 1993, Nicolas Heeter-Tari, fils de Nicole Tari devient responsable du domaine.
En 2003, un pressoir pneumatique horizontal remplace l'ancien pressoir vertical.
En 2022, le domaine débute la conversion du vignoble à l’agriculture biologique.
En octobre 2022, le château Nairac est repris en fermage pour une durée de 25 ans par les Grands Chais de France, qui exploite en fermage le château du Cartillon (appellation Haut-Médoc) et le Château du Tertre (Margaux) et possèdent le château Bastor-Lamontagne (appellation Sauternes).
En 2023 débute un programme de replantation du vignoble sur cinq années et une modernisation du chai de vinification est prévue pour permettre une vinification parcellaire.
Les vins :
Pas de second vin.
Pas de production du grand vin dans les millésimes : 1977, 1978, 1984 et 2000.
Depuis 2002, un autre vin est produit au domaine dans l’appellation Sauternes : L'Esquisse de Nairac.
Récolte par tries successives : 3 à 11 passages (en 1974).
Densité moyenne de plantation : 8000 pieds/ha.
Fermentation en fût de chêne neuf.
Rendement moyen : 9 hl/ha.
Production moyenne : 150 à 180 hl/an.