Présentation :
Propriété de 36 hectares située à 8 kilomètres à l'ouest de Bordeaux sur la commune de Pessac dans une zone complètement urbanisée. Le vignoble de 32,5 hectares (30 hectares en rouge avec 60 % cabernet-sauvignon, 40 % Merlot ; 2,5 hectares en blanc avec 45 % Muscadelle, 45 % Sémillon, 10 % Sauvignon) est disposé sur un sol de graves ferrugineuses installées sur un socle calcaire.
Seul les vins rouges du Château Pape Clément appartiennent au classement des Graves. Leur superficie représente 30 hectares (60 % Cabernet-sauvignon, 40 % Merlot).
Le domaine dispose d'une source d'eau ferrugineuse connue depuis l'époque gallo-romaine.
Le nom du domaine vient de Bertrand de Goth (1264-1314) devenu le Pape Clément V, propriétaire des lieux à la fin du 13ème siècle.
Histoire :
Le Château Pape Clément est un des plus anciens terroirs viticoles de la région. La vigne y est cultivée sans discontinuité depuis 7 siècles.
Le nom du domaine vient de Bertrand de Goth (1264-1314) devenu le Pape Clément V. Celui-ci reçu de son frère Béraud de Goth, archevêque de Lyon, en cadeau pour sa nomination d'archevêque de Bordeaux en 1300, une propriété à Pessac du nom de Magonty, dotée d’un "château vieux", attenant au domaine forestier actuel, d’un vignoble appelé vignoble de La Mothe et de prés destinés à l'élevage.
Clément V va faire agrandir le vignoble et le 14 novembre 1305, Bertrand de Goth est couronné Pape à Lyon et prend le nom de Clément V.
En 1309, il renomme le domaine Pape Clément et lègue la propriété à son neveu, Arnaud de Canteloup (?-1332), qu'il a nommé archevêque de Bordeaux. Il meurt le 20 avril 1314.
Le domaine restera entre les mains des religieux jusqu'à la Révolution française, sa production étant sans doute réservée uniquement aux archevêques et leurs invités.
Lors de la Révolution française, le domaine sera confisqué comme bien national.
Le 4 février 1791, le domaine est vendu aux enchères à Samuel Charles Joseph Paul Peixotto De Beaulieu (1741-1805), banquier bordelais.
Le 26 août 1805, Firmin Jarrige, maire de Pessac de 1809 à 1821 devient le propriétaire du domaine Sainte-Marie de Bel-Air par adjudication à l’audience des criées du Tribunal civil de première instance de Bordeaux mais pas des deux parcellesde vignes nommées Pape Clément ou Vignes du Pape Clément.
Le 27 juin 1810, Firmin Jarrige rachète lors d’une nouvelle adjudication de la succession Peixotto les deux parcelles nommées Pape Clément ou Vignes du Pape Clément qu’il rattache au domaine de Sainte-Marie de Belair.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles cite le cru de Pape-Clément.
Le 12 mars 1835, Paul Géneau du Fortmanoir (1797-1848) achète le grand Bourdieu de Saige pour la somme de 1000000 francs. Ce domaine possède une parcelle de vigne dite Pape-Clément.
Dès 1837, Paul Géneau du Fortmanoir met en vente le domaine de Saige.
Le 28 juillet 1839, Firmin Jarrige partage ses biens entre ses deux filles, Marie Julie ( ?-1883) et Marie Angèle, et son fils Auguste Firmin, prêtre et chanoine honoraire de la cathédrale de Montauban.
Le 8 novembre 1840, Monsieur De Fortmanoir met en vente aux enchères le domaine de Saige d’une superficie de 200 hectares.
En octobre 1841, monsieur de Fortmanoir met en vente le clos du Pape Clément d’une superficie de 3,33 hectares.
En 1845, Wilhem Franck dans son traité sur les vins du Médoc et les autres vins rouges et blancs désignent deux producteurs pour Pape Clément : De Fortmanoir et Jarrige.
Le 4 mars 1846, M. Jean Bertrand Clouzet (1788-?), époux de Marie Julie Jarrige, achète à son beau-frère Auguste Firmin Jarrige, prêtre, le domaine Sainte-Marie de Bel-Air, d’une superficie de 131 hectares.
A cette époque, l'étampe du domaine est : Château Sainte-Marie Pape Clément.
Le 12 avril 1858, le tribunal de première instance de Bordeaux interdit Jean Bertrand Clouzet et désigne son épouse Marie Julie comme tuteur.
Le 10 mai 1858, celle-ci met en vente par adjudication en 16 lots les différentes propriétés du couple pour apurer les dettes.
Jean-Baptiste Clerc (1807-1889), négociant et armateur bordelais, achète le domaine de Sainte-Marie de Belair (40 hectares) pour la somme de 101500 francs et la rattache à sa propriété contiguë (ce qui porte la superficie du vignoble à plus de 37 hectares).
Monsieur Maupetit reprend, pour le compte de Firmin Ferdinand Clouzet (fils de Jean-Baptiste Clouzet), le château Cazalet d’une superficie de 60 hectares et son vignoble de 24 hectares détaché du château Sainte-Marie-de-Bel-Air.
En 1861, Jean-Baptiste Clerc fait construire le château tel qu'on le connaît sur les soubassements de la maison noble de Sainte-Marie (datant du 15e siècle) et remet le vignoble à niveau, tout en se préoccupant de la qualité des vins.
En 1890, suite au décès de Jean-Baptiste Clerc, la propriété est rachetée par Jean Cinto, négociant. Celui-ci va rénover et agrandir le château.
Avant 1912, ses héritiers ont revendu le château Pape-Clément à un britannique du nom de Sam Maxwell (la société exploitant le domaine entre 1922 et 1929 portait toujours le nom d'héritiers J. Cinto).
Le 24 février 1930, Sam Maxwell est élu président du syndicat viticole des Graves et Graves Supérieures, il succède à Henri de Coste.
Sam Maxwell aurait laissé péricliter le domaine et le 8 juillet 1937, un orage de grêle a presque entièrement décimé le vignoble.
En 1938, Paul Montagne, viticulteur à Madran et futur maire de Pessac rachète le domaine au travers de la société Montagne et Cie. Celui-ci utilisera les services d'Emile Peynaud, à compter de 1949 et ce jusqu'en 1984.
Il faudra presque 20 ans pour reconstituer le vignoble en portant de nouveau sa superficie à une trentaine d'hectares.
C'est seulement à partir de 1950 que débutera la replantation du vignoble et en 1953 la production de vins reprendra son niveau des années 1920.
Le 16 février 1959, le château Pape Clément est retenu dans le classement des crus classés de Graves uniquement pour ses vins rouges.
En 1974, un chai de première année est créé. Bernard Magrez prend une participation minoritaire dans le domaine (3,5%).
Léo Montagne prendra la succession de son père.
En 1983, Bernard Magrez, gendre de Léo Montagne et propriétaire de nombreux domaines, prend la direction du domaine et le château est rénové. Il mettra une dizaine d'années à reprendre la totalité du capital du domaine.
En 1985, Bernard Pujol devient le directeur du domaine.
En 1986, le vignoble possède une superficie de 29 hectares.
En 1990, l’œnologue conseil du domaine est le professeur Pascal Ribereau-Gayon. Le cuvier est rénové avec l'installation de 20 cuves de 145 hectolitres à température contrôlée installé sur 700 mètres carrés.
En 1992, la superficie du vignoble blanc est de 2 hectares.
Depuis, le chai permet des vinifications parcellaires (cuves de chêne de 50 à 140 hectolitres).
En 1995, le nouvel œnologue conseil du domaine est Michel Rolland.
En 1999, Eric Larramona succède à Bernard Pujol à la tête du domaine.
Le responsable du domaine de 2005 à 2011 est Patrick Hateau, remplacé en janvier 2012 par Nicolas Contiero, auparavant responsable du château Fombrauge appartenant également à Bernard Magrez.
En 2012, le domaine s'équipe de deux bœufs (Blanc et Marel) pour travailler les sols du vignoble.
En décembre 2013, le domaine est le premier à utiliser un drône pour contrôler les évolutions de son vignoble (besoin en eau, manquants, maturité des baies…).
Les vins :
Le second vin du domaine porte le nom de : Clémentin du Pape Clément.
Existe depuis le millésime 1986.
Production en blanc et en rouge.
Il existe un troisième vin appelé le Prélat de Pape Clément.
Les vins blancs, non classés, représentent 2,5 hectares (45 % Sauvignon, 45 % Sémillon, 10 % Muscadelle) et sont commercialisés sous le nom de Château Pape Clément.
Le domaine est le seul à égrener la totalité de sa récolte avant vinification.
La densité moyenne de plantation varie de 7700 à 9000 pieds à l'hectare selon les parcelles.
Elevage en fut de chêne de 18 à 20 mois (100 % neuf).
Production moyenne annuelle : 600 hl/an.