Présentation :
Propriété de 73 hectares située face au Château Pichon-Longueville comtesse de Lalande, au sud de la commune dans le quartier de Saint-Lambert à Pauillac.
Le vignoble de la propriété a une superficie de 50 hectares (62 % Cabernet-sauvignon, 35 % Merlot, 3 % Cabernet franc) est situé sur le haut plateau entre Pauillac et Saint-Julien et est contigu à celui de Château Latour. Les sols sont des sols de graves.
La dénomination officielle depuis 1908 est Château Longueville au Baron de Pichon-Longueville en raison de son propriétaire unique à compter de 1860 le baron Raoul de Pichon-Longueville.
Histoire :
Le lieu-dit où se situe la propriété portait le nom de la « Baderne » au Moyen-âge, était le fief de la famille de Montguyon et dépendait de la seigneurie de Latour.
En 1504, Antoine Brun de Boysset était le seigneur de Montguyon et de Balac.
En 1612, le fief de Montguyon est acheté par Denis de Mullet (?-1635), seigneur de Latour à Saint-Maubert (voir château Latour).
Entre 1686 et 1690, Pierre des Mesures de Rauzan (?-1692), armateur, acheta une quarantaine de pièces de terres située dans la seigneurie de Latour soit environ 21 hectares où il plante 17 à 18 hectares de vigne. Ce domaine prend le nom d'Enclos Rauzan.
En 1689, il achète des parcelles et commence à planter un vignoble sur Margaux (Quarante parcelles bien graveleuses) pour l'adjoindre à la maison noble de Gassies.
Après son décès en 1692, sa fille Thérèse (1672-1746) hérite du vignoble de l'Enclos Rauzan de Pauillac (ses frères héritant des terres de Margaux). Le domaine possède alors d'une superficie de 21 hectares avec un vignoble de 17 à 18 hectares.
Le 6 février 1694, Thérèse épouse Jacques-François de Pichon, Baron de Longueville (1649-1731). Celui-ci va commencer à développer et constituer le vignoble de la propriété, on le surnommera le « sorcier de la vigne ».
A sa mort en 1731, son fils, Jacques (1697-1752), conseiller lay en au parlement de Bordeaux et époux de Germaine de Lajus (1711-1759) depuis 1730 s’attachera à agrandir le vignoble et augmenter la réputation du domaine qu'il transmettra à son tour à son fils Jean-Pierre (1731-1761) époux depuis 1747 avec Marie Barbe Branda de Terrefort (1736-1777). Le domaine possède alors une superficie d'environ 13 hectares.
Après le décès en 1761 de Jean-Pierre de Pichon-Longueville, c'est son épouse qui prend la direction du domaine et se charge d'agrandir le domaine et le vignoble.
En 1776, le vin de la propriété est considéré Labadie comme un troisième cru et son prix s'établit entre 650 et 750 livres le tonneau contre 1200 à 1300 pour Château Latour.
En 1777, Joseph de Pichon, baron de Longueville (1755-1850) reprend la direction du domaine, deux ans après le décès de sa mère.
Celui-ci épousera le 11 mai 1784, Marguerite Rosalie Sophie de Narbonne Pelet d'Anglade (1759-1822) et ceux-ci auront 5 enfants : Raoul (1787-1864), héritier du titre, Louis (1789-1835), Marie-Joséphine-Thérèse-Sophie (1785-1858), chanoinesse des sœurs de Sainte-Anne, Marie-Laure-Fortunée-Virginie (1798-1882), épouse du Comte de Lalande et Joséphine-Gabrielle-Blanche (1795-1875), épouse du vicomte de Souris de Lavaud de Sainte-Fortunade.
La Révolution française se passera sans trop de problème pour Joseph de Pichon-Longueville car celui-ci n'a jamais exercé d'autre activité que la viticulture.
En 1815, le vin du domaine Pichon de Longueville est estimé par le courtier Guillaume Lawton comme le premier des troisièmes crus devant Gorce (Brane-Cantenac) et Kirwan.
Avant la mort du baron Joseph en 1850, la propriété sera divisée entre les enfants (2/5 pour Raoul avec les installations vinicoles, 28 hectares de vignes et le vieux château, 3/5 pour les héritières soit 42 hectares de vignes).
Dès 1840, Virginie comtesse de Lalande depuis 1818 a fait construire sur la partie qui lui est réservée un nouveau château par l'architecte bordelais Henri Duphot (1810-1889).
De 1850 à 1860, la propriété continuera bon an mal an d'être administrée comme une seule par le baron Raoul de Pichon Longueville (1787-1864).
En 1851, débute les travaux de construction du château actuel par l'architecte Charles Burguet (en s'inspirant selon la légende de celui d'Azay le Rideau) à l'emplacement du château La Baderne construit 300 ans auparavant.
En 1854, Sophie (la religieuse) confie sa part à sa sœur Virginie.
Dès 1855, des difficultés apparaissent entre Virginie et son frère Raoul, il faudra l'arbitrage de François Lacoste (Grand-Puy Lacoste), Louis Duluc (Branaire-Ducru) et d'un tiers arbitre, Édouard de Pontet (Pontet-Canet) pour permettre une séparation des biens et la gestion de la vie courante des deux propriétés entre Raoul de Pichon-Longueville et la comtesse de Lalande.
En avril 1855, la propriété sera classée Second cru du Médoc à l'occasion de l'Exposition universelle.
En 1856, le château est terminé de construire.
En 1860, la propriété sera définitivement scindée en deux.
Chose étonnante aucun des cinq enfants du baron Joseph n'eut d'enfant. Alors, après la mort de Raoul de Pichon-Longueville en 1864,Virginie, épouse du comte Henri de Lalande, dirigera la partie « féminine » de l'héritage qui deviendra Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande et Raoul de Pichon-Longueville (1838-1902), de la branche de Parempuyre, cousin et fils adoptif de Raoul de Pichon-Longueville qui vient de décéder gérera l'autre partie du domaine : le Chateau Longueville au Baron de Pichon-Longueville. En 1864, celui-ci achètera également le domaine de Briat en Armagnac.
A son décès en 1902, ses héritiers reprennent la propriété.
En 1908, la séparation des deux domaines devient juridiquement officielle.
En 1933, Albert de Pichon Longueville (1865-1938) vend le domaine à Jean Bouteiller, propriétaire de château Lanessan à l'époque.
De 1949 à 1970, le professeur Emile Peynaud intervient comme œnologue conseil du domaine.
Jean Bouteiller assurera la direction du domaine jusqu'à son décès en 1961. Après son décès, le domaine va connaître une baisse qualitative faute d'investissement.
En 1985, Jean-René Matignon est recruté comme chef de culture et maître de chai.
En 1986, le vignoble possède une superficie de 30 hectares.
En 1987, la famille Bouteiller cède le domaine pour une somme d'environ 280 millions de francs (200 pour le domaine, 80 pour les stocks), au groupe Axa, société d'assurances, qui en est toujours le propriétaire. A cette époque, le vignoble a une superficie de 33 ha et Jean-René Matignon est nommé responsable technique du domaine.
En 1991, de nouveaux chais, construits sous la direction des architectes Patrick Dillon et Jean de Gastines et recouverts d'un miroir d'eau, sont inaugurés et un musée du vin est créé. La superficie du vignoble est portée à 50 hectares.
En 2001, une extension des chais est réalisé par le cabinet d'architecte Triaud/Arsène-Henry.
Le directeur du domaine est Christian Seely. Le responsable technique, Jean-René Matignon.
A compter du millésime 2014, le second vin change de nom et devient les Griffons. Les Tourelles deviennent un troisième vin du domaine issu d’une sélection principalement basée sur une parcelle du cépage Merlot (Sainte-Anne).
En 2022, Jean-René Matignon prend sa retraite et est remplacé par Pierre Montégut, auparavant responsable du château Suduiraut.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 9000 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 40 hL/ha.
Rouge :
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Griffons. Création avec le millésime 2014.
Les Tourelles de Longueville : Du millésime 1986 au millésime 2013, second vin.
Remplacé par les Griffons à compter du millésime 2014.
Troisième vin du domaine depuis le millésime 2014.
Issu essentiellement d’une parcelle de cépage Merlot (Sainte Anne).
Rosé :
Densité moyenne de plantation : 9000 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 40 hl/ha.
Il existe également un Bordeaux rosé du nom de Rosé des Tourelles commercialisé au moins depuis le millésime 2006.