Présentation :
Propriété de 96 hectares située au sud-est de la commune de Saint-Estèphe et au nord du quartier de Marbuzet.
Le vignoble de 89 hectares (65% Cabernet-sauvignon, 25 % Merlot, 8 % Cabernet franc, 2 % Petit Verdot) est disposé d'un seul tenant sur une croupe de graves avec du sable ferrugineux dominant l'estuaire de la Gironde dont l'altitude maximale est de 16 mètres.
Le nom de Montrose viendrait de la couleur des bruyères aux fleurs roses qui recouvraient la lande de l'Escargeon, nom du lieu rattaché à la propriété voisine de Font-Petite au 18ème siècle.
Histoire :
Le lieu-dit la lande de l'Escargeon appartenait à Alexandre de Ségur des Francs (1718-1773), le « Prince des vignes ».
Le 6 mars 1778, Étienne Théodore Dumoulin (1727-1808) achète lors d'une adjudication par le Parlement de Bordeaux (vente aux enchères forcées pour payer les dettes laissées par son père à Nicolas Marie Alexandre de Ségur (1745-1790), fils et héritier d'Alexandre de Ségur), la lande de l'Escargeon en même temps que le château Calon-Ségur .
Après son décès le 2 mai 1808, son fils Etienne Théodore (1781-1861, mêmes prénoms que son père) désintéresse ses deux sœurs et son frère et devient en septembre 1812, l'unique propriétaire du domaine.
Il baptise la Lande de l'Escargeon du nom de Montrose et décide d'y planter de la vigne à partir de 1815.
En 1820 débute la construction du château dans un style post-empire. La production du domaine est alors vendue sous le nom de Montrose-Ségur.
Le 6 mai 1824, Étienne Théodore Dumoulin revend le château Calon-Ségur à M. Firmin de Lestapis (1786-1866) pour la somme de 600000 francs et conserve la partie du domaine portant désormais le nom de Montrose.
En 1825, le vignoble possède une superficie de 5 hectares.
En 1832, la propriété atteint 40 hectares et la superficie du vignoble est de 31 hectares.
En avril 1855, le domaine est classé second cru du Médoc, la superficie du vignoble atteint une cinquantaine d'hectares et la propriété s'étend sur 96 hectares.
En 1861, Étienne Théodore Dumoulin meurt et ses héritiers sont trois enfants adoptifs : Jean Camille Eugène, Jean-Baptiste Ernest et la baronne Travot (Marie Thérèse Émilie Gautier ?).
Le 3 juin 1866, les héritiers vendent la propriété pour la somme de 1050000 francs à Mathieu Dollfus (1824-1896), industriel textile (DMC).
La superficie du domaine atteint alors sa taille actuelle de 96 hectares.
Entre 1867 et octobre 1869, deux parcelles de vignes sont cédées à Jean Hostein (1792-1883) dit Jean Hostein Fatou, propriétaire des domaines Fatin, Fontpetite, Roche et du château d’Arsac.
Mathieu Dolfus s'attacha à rénover et agrandir les bâtiments et moderniser les méthodes de vinification du domaine. Il fera même construire un embarcadère pour le transport de ses vins sur la Gironde au moyen de gabarres.
Mathieu Dollfus fut un patron « progressiste », payant les frais médicaux de ses employés, installant l'eau courante et réservant 10 % des bénéfices du domaine à son personnel.
Mathieu Dollfus décède le 12 décembre 1887 après avoir fondé la SARL Société Viticole de Château Montrose et le 22 juin 1889, son héritier, Charles Dollfus-Galline, industriel et homme politique, cède le domaine à Jean-Justin ( ?-1889) et Jean-Jules (1827-1906) Hostein pour la somme de 1500000 francs. Le vignoble possède alors une superficie de 65 hectares.
Le 29 juillet 1889, Jean-Justin et Jean-Jules Hostein achètent les châteaux Pomys et Cos d'Estournel.
Le 21 novembre 1889, Justin Hostein décède.
Suite à ce décès, un partage entre les héritiers de Jean-Justin et Jean-Jules est effectué en 1896, Montrose revient à Jean-Jules Hostein qui le revend le 9 décembre, pour la somme de 800000 francs, à son gendre Louis Victor Charmolüe (1860-1925), époux de Marie-Thérèse Hostein (1861-1931) et futur maire de Saint-Estèphe de 1900 à 1925. La propriété possède alors une superficie de 87 hectares et un vignoble de 47 hectares.
En 1907, Matéo Petit, négociant, achète à Louis Victor Charmolüe les récoltes invendues de 1902 à 1906 des châteaux Cos d'Estournel et Montrose, additionné de 400 tonneaux (3600 hectolitres) des millésimes 1905 et 1906 du château Pomys.
Le 3 février 1917, Louis-Victor Charmolüe vend à Fernand Ginestet le château Cos d'Estournel.
Après son décès en 1925, son fils Albe (?-1944) prend la direction de la propriété.
Albe Charmolüe dut vendre une partie des parcelles du vignoble (Font-Petite) suite à la crise économique des années 1930 et en 1933, la propriété subit un incendie qui détruit une bonne partie du cuvier et des stocks du millésime 1932.
Durant la seconde guerre mondiale, le domaine est occupé par les forces allemandes.
Le 19 janvier 1944, Albe Charmolüe décède et sa femme, Yvonne (1900-?), prend la direction de château Montrose avec l'aide de Marcel Borie (château Batailley, château Ducru-Beaucaillou) jusqu'en 1948. Après, elle dirige seule le domaine. Elle replante une partie du vignoble et restaure les bâtiments techniques.
En 1960, Jean-Louis Charmolüe prend les rênes du domaine. Il continue l’œuvre de sa mère en replantant et agrandissant le vignoble et en modernisant les chais avec l'installation en 1973 de cuves inoxydables.
En 1968, une parcelle de 4,5 hectares est achetée pour agrandir le vignoble du domaine.
En 1977, Jean-Louis Charmolüe rachète les parts de sa sœur dans la SARL Société Viticole de Château Montrose.
En 1983, un chai de première année est créé.
En 1984, débute la commercialisation du second vin La Dame de Montrose nommé ainsi en l’honneur d’Yvonne Charmolüe.
En 1985, le cuvier est agrandi.
En 1993, le maître de chai est Jean-Louis Papot et le chef de culture M. Bareille.
En 1994, la superficie du vignoble est de 68 hectares avec une production moyenne de 2475 hectolitres.
En 1999, Bruno Lemoine, responsable technique du domaine part diriger le château Lascombes.
En 2000, un cuvier de 2200 m² est réalisé avec des cuves inox thermorégulées.
En 2006, Jean-Louis Charmolüe vend Château Montrose à Martin et Olivier Bouygues, responsables du groupe de BTP éponyme et propriétaire également de Château Tronquoy-Lalande à Saint-Estèphe. La famille Moueix représentée par Christian et son frère Jean-Francois propriétaire des châteaux La Fleur-Pétrus et Trotanoy prennent parmi d'autres personnes une participation minoritaire dans le domaine. Cette même année, Nicolas Glumineau est nommé responsable technique du domaine et Jean-Bernard Delmas, ancien directeur du château Haut-Brion devient le responsable du domaine avant de céder sa place à Nicolas Glumineau.
En 2006, la famille Charmolüe rachète le château Romanin en appellation Baux-de-Provence.
En 2008, Patricia Teynac devient chef de culture du domaine.
En 2010, les parcelles de Font-Petite, 22 hectares, sont rachetées au château Phélan-Ségur pour la somme de 19,8 millions d'euros.
En juillet 2010, Jean-Francois Moueix rachète la participation d'un actionnaire minoritaire pour la somme de 2 millions d'euros. La même année, le chai de première année est rénové, celui de deuxième année en 2011.
Le 10 avril 2012, Hervé Berland, auparavant directeur des domaines Baron Philippe de Rothschild prend la direction du domaine en remplacement de Nicolas Glumineau qui prend la direction du château Pichon Longueville comtesse de Lalande à compter de novembre 2012.
L'œnologue conseil est Jean-Claude Berrouet, ancien vinificateur de Petrus.
En 2013, débute les essais d’agriculture biologique du vignoble.
En 2014, le nouveau chai d'élevage rénové par l'architecte bordelais Mazières est mis en service et en juin 2014, Vincent Decup rejoint le domaine comme maître de chai.
En 2016, 15 hectares du domaine sont conduits en agriculture biologique avec pour objectif la conversion de la totalité du vignoble d’ici 2020.
En 2017, une série de cuves de petites capacités (50 à 135 hl) sont installées dans le cuvier pour améliorer les vinifications parcellaires.
Le 22 juin 2017, Martin et Olivier Bouygues rachètent le Clos Rougeard et son vignoble de 11 hectares en appellation Saumur-Champigny pour une somme estimée à 14 millions d’euros.
En 2018, 60 % du vignoble est converti en agriculture biologique.
Le 9 octobre 2018, Martin et Olivier Bouygues, au travers de leur holding familial SCDM, prennent une participation majoritaire de 51 % dans le capital du domaine Henri Rebourseau à Gevrey-Chambertin (vignoble de 13,8 hectares avec des parcelles en Chambertin, Chambertin Clos de Bèze, Charmes-Chambertin, Mazis Chambertin et Clos de Vougeot) jusque là propriété de la famille de Surrel, pour une somme estimée à 45 millions d’euros.
En 2019, la totalité du vignoble est conduit en agriculture biologique non certifiée.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 9000 pieds à l'hectare.
Rendement moyen : 42 hl/ha.
Rouge :
Élevage de 18 mois en fût de chêne (60 % neuf).
Le second vin du domaine porte le nom de : La Dame de Montrose.
Existe depuis le millésime 1983.