Présentation :
Domaine de 13 hectares situé au sud-ouest immédiat de la commune de Saint-Émilion, au voisinage du château Berliquet, du château Bélair-Monange, du château Canon, du château Fonplégade et du château La Gaffelière.
Le vignoble de 11,5 hectares d'un seul tenant (90 % Merlot, 10 % Cabernet franc) à la particularité d’être en forme de U inversé et de se répartir entre le plateau calcaire de Saint Martin de Mazerat (2/3) et la côte argilo-calcaire (1/3) descendant vers la Dordogne.
Le vignoble est exposé vers le sud.
Le nom du domaine est issu du lieu où il se trouve : le plateau de la Madeleine.
Histoire :
La famille Chatonnet est présente à Saint-Martin de Mazerat et propriétaire de grottes, de terres labourables et de vignes sur le plateau de la Madeleine depuis au moins la fin du 15ème siècle.
En 1690, Pierre Chatonnet (1636-1728) achète une grotte et du terrain à la Madeleine.
En 1740, Jean Chatonnet (1668-1747) achète des terrains aux Pierrières de la Madeleine et y construit une maison près de la grotte à l’emplacement de l’ancien château de Villeneuve (Ausone).
Vers 1750, ils produisent du vin et en 1770, un courtier du nom de Beylot achète 450 livres un tonneau de vin.
La période de la Révolution française se passe sans trop de problème.
Le château est construit durant le second empire. Les chais sont installés derrière le château dans des grottes naturelles aménagées dont une caverne connue sous le nom de grotte de la fausse monnaie située à une centaine de mètres de l'entrée.
En 1862, débute les travaux de construction du château.
En 1863, une parcelle de 5 hectares du château Fonplégade, mitoyenne du vignoble de La Magdelaine, est rajoutée au vignoble du domaine.
En 1867, Armand d'Armailhacq (1789-1868) dans son livre De la culture des vignes, de la vinification et des vins dans le Medoc indique deux propriétaires pour La Madeleine : Chatonnet et Crépin Chatonnet.
En 1868, selon Féret, il y a quatre propriétaires produisant un vin du nom de La Madeleine. Chatonnet (futur château La Magdeleine) pour la plus grande parcelle, Chatonnet-Crépin (futur Clos la Madeleine), Bon Barat (futur Curé-Bon la Madeleine) et Jean Domecq-Cazaux (?-1887), propriétaire du château Canon-La-Gaffelière à partir de 1882, propriétaire du château Malineau la Madeleine se partageant le solde.
En 1886, Jean Chatonnet (?-1895) achète au comte de Malet, propriétaire du château La Gaffelière-Naudes le château Fonroque.
Après le décès de Jean Chatonnet en 1895, les différentes propriétés de la famille sont partagées entre son fils Jacques Jean, dit Hubert Chatonnet (1874-1960) et sa fille Marguerite dite Aline Chatonnet (1892-?). Le domaine de la Madeleine sera alors dirigé par son gendre Georges Claude Marie Auguste Jullien (1865-1942), notaire à Saint-Émilion qui a épousé, le 9 avril 1896, Aline Chatonnet. Celui-ci va modifier le nom du domaine en château La Magdeleine sans doute pour le différencier des nombreux crus portant le nom de La Madeleine.
En 1921, une parcelle est replantée, elle est toujours en production à l'heure actuelle.
A la fin des années 1920, les sociétés de négoce Louis Eschenauer & Cie de Bordeaux et Horeau-Beylot & Cie de Libourne auront le monopole de la distribution du domaine (abonnement jusqu'en 1933).
En 1942, après le décès de Georges Jullien, la direction du domaine est reprise par son fils Jean (1898-?) qui ne va pas investir dans le domaine comme ce fut le cas pour la plupart des vignobles de cet époque.
En 1952, les établissements Jean-Pierre Moueix rachète le domaine.
En 1954, une grand partie du vignoble est replanté.
Le 16 juin 1955 dans le premier classement officiel des crus de Saint-Émilion, le domaine est noté 1er Grand cru classé B. Classement qu'il conservera jusqu'à aujourd'hui.
Le gel de l'hiver 1956 sera une catastrophe pour ce vignoble qui sera de nouveau replanté.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1976, l'essentiel du vignoble est replanté.
En 1990, le tiers du vignoble est replanté.
Les chais sont alors équipés de cuves en ciment et en inox permettant une vinification parcellaire. Le domaine fut dirigé par Christian Moueix puis par Édouard Moueix.
L'œnologue du domaine est Jean-Claude Berrouet (Pétrus).
En 2012, le vignoble du domaine est reversé dans le vignoble du château Bélair-Monange. Le millésime 2011, est le dernier millésime du château La Magdelaine.
Les vins :
40 % de la production est exportée (principalement au Royaume-Uni).
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 6000 pieds/ha.
Élevage de 18 mois en barrique de chêne (33 à 66 % neuve).
Production moyenne : 250 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Songes de Magdelaine.
Existe depuis le millésime 2004. Auparavant, il s'appelait Château Saint-Brice.