Présentation :
Ce grand cru est le climat situé le plus au sud des climats Grand cru de Morey-Saint-Denis. Il a pour voisin au nord le Clos des Lambrays et au sud les Bonnes-Mares.
Une très petite partie du Climat Bonnes-Mares (27 a 80 ca) appartient à ce Grand cru et est vinifié séparément.
Le vignoble est installé sur un sol argilo-calcaire dans un clos ceinturé d'un mur de pierre de 300 mètres de long pour 250 mètres de large situé dans la partie centrale d'un coteau pentu entre 260 et 280 mètres, appelé La Côte, à une altitude variant de 269 mètres à 302 mètres avec un exposition est-sud-est.
Le nom de ce climat vient des Bernardines de Tart le Haut, propriétaires de 1141 à 1789.
Particularités:
Un chai de vinification, construit au Moyen-Age, se situe au cœur du vignoble et est toujours utilisé pour l'élaboration et l'élevage des vins du Clos de Tart.
La superficie du clos n'a pas varié depuis le 15ème siècle.
Histoire :Vers 1125, Arnoul Cornu, seigneur de Tart-le-Haut et vassal des sires de Vergy, avec sa femme Émeline, offrent le lieu de Tart, les dîmes de Rouvres avec les pêcheries de Genlis (avant 1132) et celles de Tart-la-Ville et de la grange Marmot à l’abbaye dépendante de l'abbaye de Cîteaux. Là, sera établi une première maison de moniales de l'ordre de Cîteaux dont la construction sera achevée en 1132.
En 1141, le climat de la Forge est cédé par les Hospitaliers de Brochon aux Bernardines de Tart le Haut qui possèdent déjà des vignobles à Beaune, Bouze, Dijon, Meursault et Pommard).
En 1147, Eugène III (1080-1153) accorde un privilège à cette abbaye de Tart auquel 18 autres abbayes sont soumises.
Vers le 15ème siècle, ce vignoble sera ceint d'un mur et prendra son nom définitif de Clos de Tart.
En 1622, l'abbaye est réformée (avant l'abbaye de Port-Royal) par Jeanne de Courcelles de Pourlans et par Jean Duvergier de Hauranne (1581-1643), abbé de Saint-Cyran.
Entre 1699 et 1710, l'église est construite. Elle est dédiée à l'Assomption de la Vierge et à saint Étienne Harding.
Les religieuses de Tart vont conserver l'abbaye jusqu'à la Révolution française où elles seront dispersées.
La Révolution française va provoquer un énorme bouleversement dans la structure du vignoble bourguignon puisqu'en novembre 1789 la totalité des biens possédés par le Clergé, qui était à cette époque le plus gros propriétaire terrien des vignobles bourguignons, sont saisis comme Bien national.
Fin janvier 1791, après adjudication, le Clos de Tart devint la propriété de Nicolas-Joseph Marey-Monge (1760-1818), député de la noblesse moyennant la somme de 59738 livres. La superficie plantée du Clos est alors de 6,17 hectares de vignes. (Il y a peut être eu une adudication auparavant pour la somme de 68200 livres hors frais à Charles Dumagner ou Dumanger de Nuits).
Après le décès de Nicolas-Joseph Marey-Monge, un de ses fils, Ferdinand Marey-Monge (1802-1869), maire de Chambolle-Musigny reprend le domaine.Il est également propriétaire du Clos Saint-Denis. A cette époque, c'était le seul climat de Morey-Saint-Denis à être considérer comme Tête de cuvée au 19ème siècle.
En 1816, André Jullien dans sa Topographie de tous les vignobles connus désigne les vins rouges du Clos de Tart en première classe des vins fins de Bourgogne.
En 1855, le docteur Jules Lavalle le désigne comme Tête de cuvée ce qui place le Clos de Tart au sommet de la hiérarchie des grands vins de Bourgogne. La superficie du clos est alors de 6 hectares 87 ares et 50 centiares
Le clos est ensuite hérité par Louise Marey-Monge (1858-1941), religieuse sous le nom de sœur Saint-Louis et chanoinesse de Saint-Augustin. Elle va laisser la commercialisation du cru à la maison de négoce Champy de Beaune à la fin du 19ème siècle (avant 1887).
Vers 1905, la maison de négoce F. Chauvenet de Nuits Saint-Georges reprend à son compte la commercialisation du Clos de Tart.
En 1919, sœur Saint-Louis revend le Clos de Tart à sa sœur Edith Marey-Monge (1860-1935), épouse depuis le le 15 avril 1880 d'Hervé de Blic (1850-1924).
Le 25 octobre 1932, conséquence de la crise économique de l'époque, le Clos de Tart est mis en vente aux enchères par les époux de Blic en même temps que le Château de Pommard et des vignes situées dans les Grands crus : Chambertin, Clos Saint-Denis et dans le premier cru Pommard Les Rugiens. Le Clos de Tart est adjugé pour la somme de 400000 francs à monsieur Joanny Mommessin (1868-1954) de Mâcon, seul enchérisseur.
En 1935, débute la replantation du vignoble avec deux hectares.
Le 4 janvier 1939, l'appellation Clos de Tart est créée (publication au Journal Officiel le 8 janvier 1939). La superficie de l’appellation est fixée à 7 hectares 21 ares et 70 centiares. Le cépage autorisé est le Pinot noir et ses variétés (beurot, liébault et Renevey pendant 15 ans) mais il reste possible d’ajouter jusque 15 % de cépages blancs (Chardonnay, Pinot blanc et Pinot gris) dans l’encépagement. La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 212 g/L, le degré alcoolique minimal des vins fixé à 12,5 ° et le rendement maximal autorisé est de 30 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 14 octobre 1943, un décret modifie les conditions de production de l’appellation, les vins doivent avoir une richesse minimale en sucre des moûts de 207 g/L et un degré alcoolique minimum de 11,5 °.
En 1955, la totalité du vignoble du clos prend l’appellation Clos de Tart. Jusqu’à cette date, 27 ares et 80 centiares situées au sud du clos et à l’intérieur du mur érigé durant le 19ème siècle faisaient parti du grand cru Bonnes-Mares et 7 ares en bordure du climat 1er cru En la rue de Vergy appartenaient à l’appellation Morey Saint-Denis.
En 1995, Sylvain Pitiot succède à Henri Perraut et devient régisseur du domaine.
En 1997, les activités de négoce de la famille Mommessin sont vendues au groupe Boisset propriété de Jean-Claude Boisset. Celui-ci obtient également la commercialisation exclusive des millésimes 1997 à 2006 du Clos de Tart.
En 1999, un nouveau cellier de vinification est utilisé.
A compter du millésime 2006, un second vin est créé sur le modèle des seconds vins bordelais : La forge de Tart.
A compter de 2007, la famille Mommessin reprend la commercialisation du Clos de Tart en propre.
Depuis janvier 2015, Jacques Devauges, auparavant directeur du domaine de l'Arlot de Nuits Saint-Georges, est l'oenologue et le régisseur du Clos de Tart.
Le 27 octobre 2017, la société Artémis, holding de la famille Pinault propriétaire du château Latour annonce la signature d’un protocole d’accord pour le rachat du Clos de Tart à la famille Mommesin à compter de début janvier 2018. La somme serait de 280 millions d’euros.
Le clos n'a donc connu depuis le 12ème siècle que 4 propriétaires.
En mars 2019, Jacques Devauges quitte le domaine pour prendre la direction du Clos des Lambrays et est remplacé par Alessandro Noli responsable du château-Grillet.
Les vins :
Rouge :
Vin puissant à la robe rubis foncée, marqué par des tanins intenses et des arômes de fraise, parfois de framboise, et de violette.
Nécessite une certaine garde pour s'assouplir.
Température de service : 14-16 °C (57-61 °F).
Garde potentielle : 15 à 30 ans.
Élevage en fût de chêne neuf durant 18 à 20 mois.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Le second vin du Clos de Tart existe depuis le millésime 2006 et s'appelle : La forge de Tart. Il est classé Morey Saint-Denis 1er cru.
Utilise principalement les jeunes vignes du domaine.
Vin classé Morey Saint-Denis Premier cru.
La production annuelle est d'environ 30 hl/ha. Répartition : environ 140 hectolitres pour le grand vin, le solde pour le second vin.
Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :Densité minimale de plantation : 9000 pieds à l'hectare.L'irrigation est interdite.Cépage principal : Pinot noir.
Cépages accessoires (5 % maximum) : Chardonnay, Pinot blanc, Pinot gris.Vendanges manuelles obligatoires.Rendement visé : 35 hL/ha.Rendement butoir : 49 hL/ha.Richesse minimale en sucre des moûts : 198 g/L.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Enrichissement : Autorisé.La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement est autorisée pour les vins rouges, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 14,5 %.Teneur en sucres résiduels : 2 g/L maximum.Élevage au minimum jusqu'au 15 juin de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 30 juin suivant la récolte.