Présentation : Ce Grand cru de Morey-Saint-Denis est situé au sud de la commune.
Le vignoble de 8,66 hectares (100 % Pinot noir) est installé sur un sol marneux en haut du clos et argilo-calcaire en bas à une altitude moyenne de 250 mètres (60 mètres de dénivelé et une pente moyenne de 20 %). Particularité, près de 80 % du vignoble est planté perpendiculairement à la pente.
L'exposition du climat est vers l'est.
Le Clos des Lambrays (8,20 hectares en production) est composé de trois climats : Les Bouchots, les Larrets (ou Clos des Lambrays appartenant à LVMH) et le Meix Rentier.
Histoire :En 1349, un clos de Lambray appartenant à l’abbaye de Citeaux, fondée en 1098 par Robert de Molesme (1029-1111), est cité.
En 1365, le Clos des Lambrays est une possession de l’Abbaye de Citeaux sous le nom de Cloux des Lambrey.
Vers 1630, une maison est construite dans le clos.
A la Révolution française, les possessions des ordres monastiques sont saisies et le Clos des Lambrays en fait parti.
Sa vente comme Bien national abouti à un morcellement du clos avec 74 propriétaires différents.
Contrairement à la plupart des autres climats bourguignons qui ont changé de main après la Révolution française, le clos va petit à petit être réunifié à compter de 1836 par Louis Joly (1797-1873), banquier et négociant de Nuits-Saint-Georges.
Vers 1850, celui-ci a réuni 75 parcelles d’un seul tenant pour former le Clos des Lambrays avec une superficie de 6 hectares et 85 ares.
En 1866, Albert Sébastien Rodier (1828-?), directeur de l’enregistrement à Dijon et négociant, rachète les possessions de Louis Joly et termine les travaux d'aménagement de la bâtisse du clos.
Dès 1868, le Clos des Lambrays commence à se réunifier.
Vers 1930, Albert Rodier, régisseur et Camille Rodier, fondateur de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, reprennent le domaine des Lambrays. Ils commercialisent le vin du Clos des Lambrays au travers de la maison de négoce Henri de Bahèzre.
Il se dit que pour des raisons fiscales, aucune demande de classement en grand cru ne fut effectuée lors de la création des appellations grand cru de Bourgogne.
Le 28 novembre 1938, Renée Cosson (1902-1977), banquier, rachète le domaine des Lambrays.
Le vignoble et le clos vont connaître alors un délabrement progressif du au marasme économique viticole suivant la deuxième guerre mondiale.
En 1979, suite au décès de Renée Cosson, Roland de Chambure, patron des agences parisiennes de la BNP, associé à Fabien et Louis Saier, futurs actionnaires principaux du groupe Félix Potin, rachètent le domaine des Lambrays pour la somme de 9 millions de francs et prennent Thierry Brouin, œnologue, comme responsable du domaine à compter de septembre 1980.
Dès 1980, un programme de cession de parcelles hors du Clos des Lambrays est effectué (Clos Baulet et Clos Sorbé) et une replantation du vignoble débute (2 hectares et 44 ares), il manque alors 50 % des pieds de vigne du vignoble. La rénovation des chais attendra quelques années durant lesquelles les raisins du domaine seront vinifiés à Mercurey au domaine des frères Fabien et Louis Saier.
Le 27 avril 1981, l'appellation grand cru Clos des Lambrays est créée par l’INAO à la demande des frères Saier.
Fin 1996, suite à la liquidation du groupe Félix Potin en décembre 1995, le Clos des Lambrays est mis en vente judiciaire au profit de la banque créancière, BNP (Banque Nationale de Paris). L'acheteur est Günter Freund, industriel allemand de Coblence, pour la somme de 43800000 francs (6,67 millions d'euros). Thierry Brouin étant conservé dans ses fonctions.
Après le décès de Günter Freund en 2010, Ruth Freund, son épouse, met le domaine en vente.
Le 14 avril 2014, le groupe LVMH, propriétaire du château d'Yquem et copropriétaire du château Cheval blanc entre autres, annonce le rachat de la Société du Domaine des Lambrays (cette société possède également des vignes à Puligny-Montrachet dans les premiers crus Clos du Cailleret et Les Folatières). Le montant du rachat serait de 101 millions d'euros. Thierry Brouin conservant son poste de directeur du domaine (jusque 2017) pour trois années avant de devenir consultant du domaine pour deux années supplémentaires.
Il ne reste plus à l'heure actuelle que cinq propriétaires (le plus important étant LVMH) et deux producteurs de Clos des Lambrays : le Domaine des Lambrays et le Domaine Taupenot Merme (420 m2).
En juin 2017, Boris Champy, auparavant directeur technique de la maison Louis Latour devient le directeur du Clos des Lambrays.
En mars 2019, Jacques Devauges, auparavant au Clos de Tart, prend la direction du Clos des Lambrays.
La même année, le vignoble est certifié en agriculture biologique.
lEn 2021, le domaine des Lambrays rachètent des parcelles dans les appellations Morey-Saint-Denis premier cru vendues suite au rachat de 1980 (au Clos Baulet et au Clos Sorbé), ainsi que das les appellations Nuits-Saint-Georges premier cru La Richemone et Vosne-Romanée premier cru Les beaux Monts.
En 2022, un nouveau cuvier est inauguré permettant une vinification parcellaire avec 19 cuves cylindriques en bois de 15 à 45 hectolitres.
Les vins :
Clos des Lambrays :
Densité moyenne de plantation : 10000 à 12000 pieds à l'hectare.
Élevage en fût de chêne de 18 mois (50 % neuf).
Rendement moyen : 30 hl/ha.
Production moyenne : 260 hl/an.
Pas de millésime 1986 (commercialisé en Morey Saint-Denis premier cru).
Vin charpenté à la robe rubis, marqué par des tanins intenses et des arômes de cerise.
Nécessite quelques années de garde avant de consommer.
Température de service : 14-16 °C (57-61 °F).
Garde potentielle : 10 à 15 ans et +.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Conditions de production du décret d'appellation :
Clos des Lambrays :
Densité minimale de plantation : 9000 pieds/ha.L'irrigation est interdite.Rendement de base : 35 hl/ha.L'assemblage des vins doit respecter les proportions de l'encépagement en cas de présence d'autres cépages que le cépage Pinot noir.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.Titre alcoométrique volumique total maximum autorisé après enrichissement : 14,5 %.Teneur maximale en sucres résiduels : 2 g/L.L'utilisation de morceaux de bois de chêne à toute étape de la vinification ou de l'élevage est interdite.Les vins font l'objet d'un élevage au minimum jusqu'au 15 juin de l'année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 30 juin.