.: ABC du Vin :.
Appellations et Crus classés
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CLA CLO

Clairette du Languedoc

Catégorie de l'appellation
Classement AOC
Date du classement 28/09/1948
Carte
Caractéristiques géographiques
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Sous-région Languedoc
Commune(s)
  • Hérault :
    Adissan, Aspiran, le Bosc, Cabrières, Ceyras, Fontès, Lieuran-Cabrières, Nizas, Paulhan, Péret, Saint-André de Sangonis.

Sol Argile, Calcaire, Sable, Schiste, Silex
Superficie (ha) 77
Climat Méditerranéen
Couleurs et cépages
Couleur(s) Blanc / Rancio
Encépagement Clairette
Production (hl) 3720
Dégustation
Type de vin Vin moelleux aux arômes de miel, de poire et de pêche. Vin sec aux arômes de fruits exotiques (fruit de la passion, goyave, mangue) et de fruits secs en vieillisant (noisette).
Température de service 08 °C à 10 °C
Garde potentielle 2 ans
Autres informations
Appellation(s) rattachée(s)
Appellation(s) de repli(s)
Site internet Site du syndicat viticole de l'appellation
Caractéristiques
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Présentation :
Appellation située dans le département de l'Hérault à une trentaine de kilomètres de la mer, sur les coteaux (Costières) et les terrasses de la vallée de la rivière éponyme entre Clermont-l'Hérault et Pézenas et répartie sur 11 communes.
Le vignoble est disposé sur des terrasses caillouteuses et sur un sol calcaire très dur et de schistes.
Le climat est de type méditerranéen.

Histoire :
La première trace de vin que l’on puisse retrouver dans la région remonte à 700 avant Jésus-Christ à Calvisson entre Nimes et Montpellier où du vin apporté par des Etrusques fut consommé (4.000 tessons d’amphores vinaires ont été découvert sur l’oppidum de la Liquière).
La viticulture débute probablement dans la région Languedoc-Roussillon dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ avec les phocéens qui installent un comptoir à Agde.
En juin 2013, on a retrouvé au sud de Lattes dans l'agglomération de Montpellier des traces de vinifications dans un pressoir en calcaire remontant entre - 425 et - 400 avant Jésus-Christ ainsi que des amphores contenant des résidus datant de – 500 à – 475 avant Jésus-Christ.
La diffusion du vignoble dans cette région sera effectuée par les romains lors de la conquête de la Gaule et la région prendra le nom de Gaule narbonnaise à compter de 118 avant Jésus-Christ. Elle s'étend de Vienne sur le Rhône, jusqu’aux Pyrénées.
Dès cette époque, les vins de la région s'exportent dans tout le bassin méditerranéen (Egypte, Grèce, Italie, Turquie...) depuis Sète notamment.
En 92 après Jésus-Christ, l’Édit de l’Empereur Domitien (51-96) ayant pour but de protéger la viticulture italienne, interdit la plantation de toutes nouvelles vignes et même l'arrachage de la moitié des vignes des provinces sous domination romaine.
Après la domination romaine, dès le 8ème siècle, le vignoble continuera pourtant d'exister grâce aux ordres monastiques (abbayes de Gellone à Saint-Guilhem le Désert, Saint-Sauveur à Aniane, Valmagne à Villeveyrac...).
Au 15ème siècle, Jacques Cœur (1400-1456), commissaire des États de Languedoc à compter de 1444 relance l'économie de la région y compris la diffusion de ses vins par l'exportation des produits locaux vers le bassin méditerranéen.
A partir du 16ème siècle, le vignoble va se développer dans les plaines de la région soit par le biais de petites propriétés produisant du vin pour leur propre consommation soit par de grandes propriétés diffusant un vin de faible qualité aux grandes villes de la région (Montpellier, Narbonne).
En 1600, Olivier de Serres (1539-1619) auteur du Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs, cite les excellents vins blancs de Loudun en Languedoc.
En octobre 1666, un édit royal décidé par Colbert (1619-1683), lance le creusement du canal du Midi sous la supervision de Pierre-Paul Riquet (1609-1680). Son ouverture en 1681, sous le règne de Louis XIV, permet le développement des échanges avec la façade atlantique.
Au 18ème siècle, un arrêt royal du 27 septembre 1729 organise les modes de production et de commercialisation des eaux de vie et du vin pour la région. Une bonne partie de la production viticole est destinée à la distillation qui s'exporte vers les États-Unis et les Pays-Bas.
En 1856, l’oïdium atteint la région et provoque une chute de la production.
En 1859, Sète devient le premier port vinicole au monde.
A compter de 1867, le phylloxéra fait son apparition dans la région.
Dès 1888, la superficie du vignoble de l’Hérault remonte à 111471 hectares, après que le vignoble soit replanté avec des porte-greffes américains dans les plaines du Languedoc et des cépages à très forts rendement (Aramon notamment). Le but est de produire un vin bon marché et en grande quantité afin d'alimenter la France entière. Le résultat est la plantation d'un vignoble produisant autour de 50 hectolitres par hectare en moyenne, régulièrement plus en plaines, avec des pointes de 150 à 200 hectolitres par hectare pour les vignobles implantés en zone irrigables (Camargue notamment).
Dès la fin du 19ème siècle, le cépage Clairette est utilisé dans la région de Sète pour la production de vermouth.
Dès le début du 20ème siècle, les conséquences de cette production de masse vont se faire sentir, les quatre départements de l'Aude, du Gard, de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales représentent 40 % de la production totale des vins français (colonies comprises).
En 1901, la cave coopérative des vignerons libres de Maraussan est créée à l’initiative d’Elie Cathala (1867-?), militant syndicaliste et socialiste de Béziers, et de Maurice Blayac. C’est la plus ancienne du Languedoc.
La surproduction due à des millésimes d'abondance de 1904 à 1907 et à l'explosion de la production et des importations des vins d'Algérie utilisés pour le coupage des vins médiocres vont provoquer un effondrement du marché viticole (prix divisés par 4, de 20 francs l’hectolitre à 5 francs) et une forte agitation sociale dans cette région dépendant essentiellement de la production viticole.
Ce qui entraîne la création de plusieurs lois et décrets : Le 1er août 1905, le gouvernement de l'époque créée une loi sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et falsification des denrées alimentaires et des produits agricoles (fraude sur la composition, la qualité des produits ou leur origine).
Le 6 août 1905, le parlement vote une loi sur la répression des fraudes sur les vins et spiritueux ; une réglementation du sucrage et réglemente la circulation du sucre (loi encore en vigueur actuellement).
Par la suite, ce que l'on appellera la révolte des vignerons du Languedoc, partie d’Argeliers dans l’Aude le 11 mars 1907 et menée par Marcellin Albert (1851-1921) abouti à la plus importante manifestation de la troisième république : 800000 personnes le 9 juin 1907 à Montpellier.
Le 29 juin 1907 est voté une loi sur le mouillage des vins, les abus du sucrage et la déclaration de récolte. Cette loi abouti à déclarer la superficie du vignoble chaque année, la quantité totale de vin produit, l'état des stocks et à l'interdiction de la chaptalisation massive des vins.
Le 15 juillet 1907, une loi réglementant la circulation des vins et des alcools est votée.
Le 31 août 1907, une exonération des récoltes de 1904, 1905 et 1906 est accordée aux viticulteurs.
Le 3 septembre 1907, un décret défini le vin : Aucune boisson ne peut être détenue ou transportée en vue de la vente ou vendue sous le nom de vin que si elle provient exclusivement de la fermentation alcoolique du raisin frais ou du jus de raisin.
Le 21 octobre 1907 est créé le service de la répression des fraudes.
En 1910, le vignoble du département de l’Aude possède une superficie de 117900 hectares.
En 1915, le mildiou provoque une chute de la production (5224416 hectolitres dans l’Hérault, 2601153 hectolitres dans le département de l’Aude).
En 1918, la superficie du vignoble de l’Hérault est de 190000 hectares (le tiers du département), celle du département de l’Aude, 120000 hectares.
Après la première guerre mondiale le Languedoc représente le tiers de la production française de vin et va connaître jusqu'aux années 1970 une succession de crises dues à la surproduction et à la mévente de ses vins.
Le 28 septembre 1948, l’appellation d’origine contrôlée Clairette du Languedoc est créée.
Le 3 avril 1951, l’aire d’appellation est délimitée par l’INAO.
En 2005, la superficie déclarée de l’appellation est de 77 hectares pour une production de 3720 hectolitres (dont 2/3 de vins moelleux).
Le décret du 28 octobre 2009 supprime toutes références aux vins secs ou moelleux et aux conditions de couleur (jaune claire dorée ou légèrement verdâtre).

Les vins :
Particularité de cette appellation, chaque commune de l'appellation peut ajouter son nom après celle-ci sans modification des conditions de production.
Par ailleurs, cette appellation autorise la production de vins rancios et de vins de liqueurs.
Le décret du 28 octobre 2009 supprime toutes références aux vins secs ou moelleux et aux conditions de couleur (jaune claire dorée ou légèrement verdâtre).
.: ABC du Vin :.
Clairette du Languedoc moelleux :
Le vin moelleux possède des arômes miellés de fruits blancs (abricot, pêche, poire), de fruits exotiques (fruit de la passion, goyave, mangue) et de fruits secs (noisette) en vieillissant.
Température de service : 11-13 °C (52-55 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.

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.: ABC du Vin :.
Clairette du Languedoc sec :
Le vin sec à la robe soutenue possède des arômes d’agrumes, de fleurs blanches (acacia, aubépine, tilleul), de fruits exotiques (fruit de la passion, goyave, mangue) et de fruits secs en vieillissant (noisette) avec une note finale sur l’amertume.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 2 à 3 ans.

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.: ABC du Vin :.
Clairette du Languedoc vin de liqueur :
Vin de liqueur obtenu par mutage de moûts de raisins en cours de fermentation réalisé par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol.
Vin onctueux aux arômes confiturés de fruits blancs (abricot, pêche, poire) avec une note d’agrume et de fruits secs (amande, noisette, noix).
Température de service : 06-08 °C (43-46 °F).
Garde potentielle : 10 à 15 ans.

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.: ABC du Vin :.
Clairette du Languedoc rancio :
Vin sec à la robe sombre (madérisation) aux notes de noix et de noisette, d’épices avec une touche oxydative marquée.
Température de service : 10-12 °C (50-54 °F).
Garde potentielle : 20 à 50 ans et +.

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Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
  • Densité minimale de plantation : 4000 pieds/ha.
  • Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.
  • Encépagement : Clairette.
  • Rendement visé : 50 hl/ha.
  • Rendement butoir : 60 hL/ha.
  • Tout traitement thermique de la vendange faisant intervenir une température inférieure à - 5 °C est interdit.


  • .: ABC du Vin :.
    Clairette du Languedoc moelleux ou sec :
  • Richesse minimale en sucre des moûts : 204 g/L.
  • Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.
  • Enrichissement : Interdit.
  • Teneur maximale en sucres résiduels : 45 g/L maximum.
  • Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.


  • .: ABC du Vin :.
    Clairette du Languedoc vin de liqueur :
  • Richesse minimale en sucre des moûts : 221 g/L.
  • Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 17 %.
  • Titre alcoométrique volumique total supérieur ou égal : 21,5 %.
  • Enrichissement : Interdit.
  • Mutage : Réalisé par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 8 % maximum du volume du moût mis en œuvre. L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût. Toutefois, des compléments de mutage peuvent être réalisés, dans la limite d’un apport total de 8 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.
  • Teneur maximale en sucres résiduels : Entre 9 et 40 g/L.
  • Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.


  • .: ABC du Vin :.
    Clairette du Languedoc rancio :
  • Richesse minimale en sucre des moûts : 238 g/L.
  • Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 14 %.
  • Enrichissement : Interdit.
  • Teneur maximale en sucres résiduels : 45 g/L maximum.
  • Élevage au minimum jusqu'au 15 octobre de la troisième année suivant la récolte.
  • Commercialisation à partir du 1er novembre de la troisième année suivant la récolte.
  • Dernière modification: 21 Juillet 2024
    Éditeurs: Sylvain Torchet
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