Côtes de Bordeaux Saint-Macaire

Présentation :
Appellation située sur une dizaine de communes à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux sur la rive droite de la Garonne, face au Sauternais, dans le terroir de l'Entre-Deux-Mers sur le canton de Saint-Macaire.
Le vignoble se situe sur des coteaux creusés par les affluents de la Garonne.
Les sols sont sur un socle calcaire avec parfois de l’argile, des graviers, du grès et du sable sur des coteaux en pente douce où il alterne avec des forêts exposées essentiellement au sud dans le prolongement des Premières Côtes de Bordeaux.
Le climat est de type océanique.
Ce n'est que depuis le début du 20ème siècle que ce vignoble produit des vins blancs moelleux, auparavant c'était principalement un vignoble de vin rouge.
La production de vin rouge prend l'étiquette Bordeaux ou Bordeaux Supérieur.

Histoire :
En 1241, Henri III Plantagenêt (1207-1272) accorde aux viticulteurs bordelais ce que l'on appelle le Privilège de Bordeaux : l'interdiction aux vins du haut-pays d'entrer dans le port de Bordeaux avant la Saint-Martin (11 novembre) ce qui permet d'écouler plus aisément les vins du vignoble de la région bordelaise. Les campagnes d'approvisionnement des bateaux provenant de l'Angleterre ayant lieu au printemps et à l'automne.
Parallèlement, le roi d'Angleterre accorde également un allègement d'impôts sur les vins. Cela a pour conséquence d'améliorer les bénéfices des marchands, de permettre le développement du vignoble (plantation de vignoble vers Fronsac, Libourne et Saint-Émilion) et au vin de devenir la première marchandise transitant par le port de Bordeaux. L'activité de Bordeaux atteignant alors en 1309 un niveau record de 102724 tonneaux (924516 hl) dont plus de la moitié des vins viennent du Haut-Pays. Près de la moitié des exportations sont à destination du Royaume-Uni. Bordeaux ne retrouvera ce niveau d'exportation qu'au 18ème siècle.
Saint-Macaire connaît alors un fort développement grâce à sa situation géographique sur la Garonne.
Au 15ème siècle, les ventes de vin de Bordeaux se développent vers la Hollande qui importe des vins blancs du Blayais, du Bourgeais et de l'Entre-Deux-Mers afin de transformer ceux-ci en eau-de-vie pour satisfaire la demande en eau de vie des commerçants avec les Indes Néerlandaises et des vins doux destinés aux pays du nord de l’Europe. Dès cette époque, on assiste à une spécialisation du vignoble avec d'un côté des vignobles destinés à produire du vin rouge appartenant à l'aristocratie, aux religieux et à la grande bourgeoisie et un vignoble blanc de production de masse (les vins rouges ne représentent alors que 15 à 20 % du total de la production).
Durant le 17ème siècle, suite à des traités commerciaux (23 janvier 1608, 10 juin 1624, 28 août 1627, 17 juin 1630 et surtout 18 avril 1646), les négociants des Etats-Généraux des Provinces Unies (Pays-Bas) s'implantent sur le quai des Chartrons à Bordeaux et les Provinces Unies deviennent la première destination des vins de Bordeaux.
En 1647, les vins produits à Saint-Macaire sont vendus au même niveau que ceux de Cérons, Podensac ou Sainte-Croix du Mont. Ce sont des vins blancs doux recherchés par les marchands hollandais et destinés aux pays riverains de la mer Baltique et de la mer du Nord (Allemagne, Russie, Scandinavie...).
Le 20 avril 1929, un arrêt de la cour de cassation refuse l’appellation Graves de Saint-Macaire.
En 1874, les vins blancs doux de Saint-Macaire sont vendus au troisième rang des vins blancs à un prix inférieur aux vins de Barsac et Sauternes (2500 francs le tonneau) puis de Cérons Loupiac ou Sainte-Croix du Mont mais au même prix que ceux des Graves Supérieurs et au-dessus des vins de l’Entre-deux-Mers et de ceux du Haut-Benauge.
Dès cette époque, l’essentiel de la production des vins du secteur est consacrée au vin rouge.
En 1914, un syndicat des graves de Saint-Macaire est créé.
Dans la décennie suivante, une série de procès l’oppose au syndicat viticole des Graves en raison du mot Graves.
Le 14 novembre 1927, un arrêt de la cour de Bordeaux lui interdit l’utilisation du mot « Graves » dans une appellation d’origine pour éviter la confusion avec les vins des Graves.
Le syndicat des graves de Saint-Macaire devient alors syndicat viticole des Côtes Supérieures de Bordeaux-Saint-Macaire.
En 1926, le syndicat de la Grande Côte est créé pour défendre les intérêts des producteurs de vins blancs doux mais refuse les communes du canton de Saint-Macaire.
Le 20 avril 1929, la Cour de cassation dans un arrêt refuse définitivement l’appellation d’origine Graves de Saint-Macaire au motif que les graviers sont rares et localisés dans ce secteur de production.
Le 31 juillet 1937, l’appellation d’origine contrôlée Côtes de Bordeaux-Saint-Macaire est obtenue par un décret publié au Journal Officiel le 11 août 1937. L'appellation d'origine contrôlée concerne dès le départ les 10 communes actuelles.
L’encépagement autorisé était alors pour 80 % : Muscadelle, Sauvignon et Sémillon et pour 20 % (pendant 10 ans) Colombard, Mauzac, Merlot, Ondenc et Ugni blanc, avec une richesse minimale en sucre des moûts de 187 g/L et un degré alcoolique minimal de 11 °. pour un rendement maximal de 42 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 6 décembre 1938, le décret d’appellation est modifié.
Le même jour, l’appellation régionale Premières Côtes de Bordeaux est créée pour les autres communes productrices de vins blancs liquoreux de la rive droite.
Le 27 octobre 2009, le cahier des charges de l’appellation Côtes de Bordeaux-Saint-Macaire est homologué par décret.
En 2010, la superficie potentielle de l’appellation est de 4382 hectares, pour 44 hectares exploités en appellation Côtes de Bordeaux Saint-Macaire. 85 % des 3020 hectares plantés dans l’aire d’appellation potentielle sont plantés en cépages rouges (commercialisés en appellation Bordeaux ou Bordeaux Supérieur).
Pour le moment, cette appellation ne fait pas partie de l’Union des Côtes de Bordeaux.

Les vins :



Côtes de Bordeaux Saint-Macaire sec :
Vin aux arômes fruités (mirabelle, poire) avec une note minérale.
Température de service : 08-10 °C.
Garde potentielle : 2 à 3 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Côtes de Bordeaux Saint-Macaire moelleux :
Vin moelleux à la robe dorée, assez gras et corsé, marqué par des arômes miellés voir confits, d'agrumes (cédrat), de fleurs (fleur d'acacia, chèvrefeuille), de fruits (pomme verte) et quelques notes vanillées.
Température de service : 06-08 °C.
Garde potentielle : 4 à 8 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Côtes de Bordeaux Saint-Macaire liquoreux :
Vin moelleux à la robe dorée, assez gras et corsé, marqué par des arômes miellés voir confits, d'agrumes (cédrat), de fleurs (fleur d'acacia, chèvrefeuille), de fruits (pomme verte) et quelques notes vanillées.
Température de service : 06-08 °C.
Garde potentielle : 8 à 12 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.




Synthèse des conditions de production du décret d'appellation:

Densité minimale de plantation : 4500 pieds/hectare.

Pas de disposition concernant l'irrigation.

Encépagement : Muscadelle, Sauvignon, Sauvignon gris, Sémillon.

Côtes de Bordeaux Saint-Macaire sec :

Rendement visé : 55 hL/ha.

Rendement butoir : 60 hL/ha.

Richesse minimale des moûts : 187 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11 %.

Enrichissement : Autorisé.

Titre alcoométrique volumique total après enrichissement : 13,5 %.

Sucres résiduels : 4 g/L maximum.

Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l'année de récolte.

Côtes de Bordeaux Saint-Macaire moelleux :

Rendement visé : 45 hL/ha.

Rendement butoir : 55 hL/ha.

Richesse minimale des moûts : 221 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 13,5 %.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 11,5 %.

Enrichissement : Autorisé.

Enrichissement par sucrage à sec ou moût concentré rectifié : Autorisé. Dans la limite d’un titre alcoométrique volumique total après enrichissement de 15%.

Enrichissement par concentration partielle des moûts : Autorisé. Dans la limite d’une concentration de 10% des volumes ainsi enrichis.
Il peut permettre de porter le titre alcoométrique volumique total à un niveau de 16%.

Sucres résiduels : 34 à 45 g/L.

Élevage au minimum jusqu'au 15 décembre de l’année de la récolte.

Commercialisation possible à partir du 1er février suivant la récolte.

Côtes de Bordeaux Saint-Macaire liquoreux :

Vendanges manuelles par tries successives.
Les raisins sont récoltés à surmaturité, botrytisés.

Richesse minimale des moûts : 255 g/L.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 16 %.

Rendement visé : 37 hL/ha.

Rendement butoir : 40 hL/ha.

Titre alcoométrique volumique acquis minimum : 12 %.

Enrichissement : Interdit.

Sucres résiduels : 45 g/L minimum.

Élevage au minimum jusqu'au 15 mars de l’année suivant celle de la récolte.

Commercialisation à partir du 1er avril suivant la récolte.