Château du Taillan

Présentation :
Domaine de 150 hectares situé à l'est de la commune du Taillan et à proximité de Blanquefort.
Le vignoble de 26 hectares en rouge (60 % Merlot, 30 % Cabernet-sauvignon, 10 % Cabernet franc) et 4 hectares en blanc (Sauvignon) est installé sur un sol argilo-calcaire.
Le domaine tire son nom de la maison noble du Taillan au village de l'Allemagne.

Histoire :
L'existence de ce domaine viticole peut remonter au 12 mars 1601, date du partage par maître Jacques Pascal, notaire de Bordeaux, de la paroisse du Taillan appartenant à Jacques de Durfort (1547-1626), baron de Blanquefort et marquis de Duras, entre maître Léonard de La Chèze, conseiller au parlement de Bordeaux et Pierre d'Aste, écuyer, conseiller du Roi au grand conseil de Paris.
Le 6 novembre 1601, Geoffroy de Montaigne (1546-1613), qui a repris les possessions de Léonard de la Chèze, et Pierre d'Aste établissent un acte de partage de leurs possessions du Taillan.
Pierre d'Aste devient le seigneur de la maison noble du Taillan au village de l'Allemagne (débaptisé en La Belgique pendant la guerre de 1914-1918), seigneurie regroupant les terrains situés à l'est du chemin reliant Bordeaux à Castelnau.
Après le décès de Pierre d'Aste, ses fils lui succèdent, Henry puis Charles-André d'Aste.
En 1645, la maison noble du Taillan au village de l'Allemagne est saisie sur feu Henry d'Aste et son frère Charles-André.
Elle est rachetée pour la somme de dix mille cents livres le 19 juin 1663 par maître Louis de Poitevin, chevalier et trésorier général de France.
Un troisième fils de Pierre d'Aste, Jean Étienne d'Aste, chevalier, seigneur des Roys et de la maison noble de Terrefort (futur Château Dillon) rachète la maison noble du Taillan au village de l'Allemagne à maître Poitevin en exerçant le droit de retrait lignager (droit accordé aux parents, au sens de membres de la famille élargie, de reprendre à un acquéreur un bien vendu d'un héritage propre en lui remboursant le prix d'achat et les frais).
Le 28 mars 1670, Jean Étienne d'Aste cède la seigneurie de la maison noble du Taillan au village de l'Allemagne à maître de Poitevin qui transmettra cette maison noble à son gendre, Gabriel-Maurice de Lavie (1665-1735 ?) époux depuis le 7 février 1692 d'Anne de Poitevin (1670-?), fille de Louis de Poitevin. Il serait propriétaire du château Laroque à Saint-Emilion.
Gabriel-Maurice de Lavie est conseiller au parlement de Bordeaux et premier président de la chambre des enquêtes (à partir de 1702 et jusque 1735). Son épouse décède avant 1705 et celui-ci se remarie en 1705 avec Marie-Thérèse de Mercier (1670-1751).
Jean-Charles de Lavie (1694-1775), conseiller du roi et premier président du parlement de Bordeaux de 1735 à 1757, acheteur de la maison noble de Saint-Genés (ou de la Gorce) vers 1734, devient seigneur du Taillan avant 1735. Il est également le propriétaire du château Laroque à Saint-Emilion. C'est probablement lui qui fera édifier le château actuel, où il mourra en 1775, sur les ruines d'un précédent (les chais remontent au 16ème siècle).
Paul-Marie-Arnaud de Lavie (1747-1801), marquis du Bourdeix, comte de Belhade et baron de Nontron, président à mortier au parlement de Bordeaux 1768-1789), né du second mariage de Jean-Charles de Lavie avec Bernardine Arnauld de Pomponne en 1740, hérite du domaine après le décès de son père en 1775.
Durant la Révolution française, Paul-Marie-Arnaud de Lavie émigrerait vers Londres pendant quelques temps mais reviendrait rapidement en France puisque dès 1795, il est élu député de la Gironde au Conseil des Anciens (ancêtre du Sénat).
Après le coup d'état du 4 septembre 1797 (18 fructidor an V), il abandonne la vie politique et se retire au château du Taillan.
En 1810, le marquis Charles de Bryas (1785-1866), maire de Bordeaux et député de la Gironde épouse une des filles du conseiller Lavie : Henriette-Georgine (1789-1855) et reprend le domaine. Sa sœur, Marie Gabrielle de Lavie (1773-1855) a épousé Germain du Faure de Rochefort (1754-1822) et lui apporte en dot, le château Laroque.
En 1832, Anne Françoise de Bryas (1811-1894), fille du marquis de Bryas épouse Charles de Borelli (1791-1874), général et vicomte.
En 1837, le marquis de Bryas se retire de la vie politique et se consacre à son domaine où il développe un système de drainage qu'il tentera de répandre autour de lui.
En 1855, la superficie du vignoble du château du Taillan est de 40 hectares pour une propriété de 284 hectares.
Après le décès du marquis de Bryas en 1866, le vicomte de Borelli reprendra la gestion du château du Taillan pour le compte de son épouse héritière du domaine.
Entre 1881 et 1886, la direction du domaine est confiée à Maurice de Luze alors que le domaine est ravagé par le phylloxéra.
En 1896, Emmanuel (1837-1906) dernier héritier du vicomte de Borrelli cède le domaine de 150 hectares à Henri Cruse (1861-1944).
Au début du 20ème siècle, un vignoble blanc est créé, il prend le nom de la Dame Blanche.
Le 13 septembre 1932, le domaine intègre le premier classement des crus bourgeois dans la catégorie cru bourgeois.
Après la deuxième guerre mondiale, le domaine appartient à Jean Cruse (1900-1979).
Après le décès accidentel de Jean Cruse, c'est son fils Henri-François Cruse (?-1992) qui reprend la direction du domaine.
Suite au décès d'Henri-François Cruse en 1992, le domaine devient la propriété de ses cinq filles. La direction est assurée par Armelle et Nicolas Falcy.
Le 17 juin 2003, le domaine intègre le nouveau classement des crus bourgeois dans la catégorie : Cru Bourgeois Supérieur. Classement annulé en février 2007 par la cour administrative de Bordeaux suite à l'appel de 77 châteaux non classés.

Les vins :
Pas de second vin.
Production d'un vin blanc en appellation Bordeaux : château La Dame Blanche (100 % Sauvignon) et d'un vin rosé : Le Rosé du Taillan.
Densité moyenne de plantation : 6500 pieds/hectare.
Vendanges manuelles et mécaniques.