Présentation :
Cette propriété était située au bord de la rivière Jalle du Taillan sur un coteau calcaire, point élevé de Blanquefort.
Le domaine tire son nom d'une famille propriétaire au 18ème siècle : les Dulamon.
Histoire :
Le château féodal du Luc ou Taüla du Luc (bois ou bocage en gascon) était le nom de ce domaine dès le 12ème siècle. Le premier seigneur connu du lieu était un vassal du Sir de Lesparre : Amanieu de Saint-Ahon.
Dès le 13ème siècle,la seigneurie du Luc appartient à la famille de La Brède, qui va conserver ce château jusqu'au 18ème siècle.
En 1715, Charles Louis de Secondat (1689-1755), Baron de la Brède et de Montesquieu cède la seigneurie à son cousin Jean-Léon (?-1730), marquis de Pontac, seigneur de La Prade, vicomte des Jauberthes et de Saint-Pardon, maréchal des camps et armées du roi Louis XV.
Quelques années plus tard, le 20 avril 1744, Jean-Baptiste Lecomte de La Tresne (?-1752), président à mortier au Parlement de Bordeaux (à compter de 1731) devient le seigneur du Luc.
Après son décès en 1752, la propriété est héritée par sa fille Marie-Anne Le Comte de La Tresne (son frère François-Joseph Le Comte est chanoine et archidiacre de l'église Saint-André). Celle-ci épouse, vers 1753, Louis de Verthamon (1727-1763), président à mortier au Parlement de Bordeaux et lui apporte le domaine en dot.
Dès 1758, Louis de Verthamon vend la seigneurie du Luc à Christophe Gernon (?-1796), négociant bordelais d'origine jacobite pour la somme de 114000 livres.
En août 1766, le domaine de Taüla du Luc est repris par Julien Gabriel comte de Flavigny (1738-?), mousquetaire noir de la garde du roi Louis XV pour la somme de 180000 livres.
En mars 1773, Philippe Dulamon achète pour 185000 livres le domaine. C'est à partir de ce moment que le domaine va prendre son nom définitif de château Dulamon. Philippe Dulamon va agrandir le vignoble.
En juillet 1820, le domaine sera racheté par le docteur Antoine Joseph Dariste (1763-1839), maire de Blanquefort à partir de 1826, puis député en 1830 pour la somme de 250000 francs.
Le 14 avril 1839, monsieur Dariste décède et son fils François Jean Baptiste Gustave Dariste (1795-1878) revend l'année suivante la propriété à Philippe Albrecht, négociant propriétaire de la maison de commerce Albrecht et Cie.
En 1862, Joseph Prom, négociant (société Maurel et Prom) achète le domaine. Celui-ci fait détruire le château du Luc vétuste et construire, sur la partie la plus haute du domaine à côté de l'ancien château du Luc, par l'architecte Jean-Baptiste Lafargue (1801-1866) le nouveau château dans un mélange de styles allant du 16ème au 18ème siècle. Les travaux sont achevés en 1865.
En 1867, le domaine possède une superficie de 56 hectares avec un vignoble de 47 hectares (45 hectares en rouge et 2 hectares en blanc). Le régisseur est alors Monsieur Émile Normandin et les vins sont essentiellement exportés vers l'Allemagne, les Pays-Bas et la Scandinavie.
Après le décès en décembre 1871 de Joseph Prom, sa fille Marguerite Joséphine Abelina Prom (1842-1929) qui a épousé le 31 janvier 1861 Jean Gustave Piganeau (1832-1898) hérite du domaine. Jean-Gustave Piganeau prend la direction du domaine et l'agrandit par la création d'un vaste parc boisé d'essences rares, un lac et des grottes artificielles baptisées grottes de Majolan sur 22 hectares de terrain qu'il a racheté pour la somme de 120000 francs le 6 septembre 1871 à la Vicomtesse de Borrelli (?-1894). Travaux réalisés sous la direction de l'architecte paysagiste Louis Le Breton (1823-1896).
En 1874, le vignoble a une superficie de 45 hectares.
En février 1899, la banque de la famille Piganneau : Piganneau et Fils fait faillite suite à la banqueroute en 1898 de l'importante maison de négoce de vins, Barkhausen. Pour régler les dettes, la veuve de Jean-Gustave Piganneau va créer la Société civile immobilière bordelaise et la propriété sera vendue morceau par morceau.
Le vignoble reste la propriété de la famille Piganneau via la Société immobilière bordelaise tandis que le château est loué de 1906 à 1909 à l'École d'agriculture de Guyenne et de Gascogne.
En 1908, Joseph Louit (1865-1932), directeur de la société "LOUIT Frères et Cie" (dynastie bordelaise de chocolatiers et moutardiers), rachète le château et son vignoble pour la somme de 480000 francs.
Pendant la première guerre mondiale, un hôpital militaire franco-russe (hôpital temporaire N°115), patronné par la tsarine Alexandra (1872-1918) épouse de Nicolas II (1868-1918), est installé dans le château.
Le vignoble, tout comme le parc, sans doute faute de moyens suffisants est laissé à l'abandon et périclite.
En avril 1932, deux mois après le décès de Joseph Louit, le vignoble du château Dulamon est classé Cru bourgeois, ce ne sera pas suffisant pour le sauver. Sa veuve est ses héritiers vont alors vendre la propriété par lots.
La seconde guerre mondiale sera fatale au vignoble. Le 17 juin 1940, le château est réquisitionné par l'Amirauté. Il sera ensuite occupé par les forces allemandes.
En 1945, la fondation des Orphelins Apprentis d'Auteuil, rachète le château et la partie nord du parc. Une école est alors créée en 1948.
De nos jours, il y a à l'emplacement du château Dulamon un collège, un lycée professionnel et une maison d'enfants. A la place du vignoble, il y a un lotissement.
Les vins :
Pas de vin.