Présentation :
Domaine de 19 hectares situé sur le haut coteau situé au nord-ouest immédiat de la commune de Saint-Émilion, à proximité de l'église Saint-Martin de Mazerat et pris en sandwich entre Beauséjour-Duffau-Lagarrosse et château Canon.
Le vignoble de 15 hectares (70% Merlot, 24% Cabernet Franc et 6% Cabernet Sauvignon) est disposé sur le bord du plateau Saint-Martin de Mazerat sur un sol argilo-calcaire mince (30 centimètres) sur socle calcaire. La parcelle de La Gomerie, deux hectares (100 % Merlot), adjacente est située en partie sur le plateau calcaire et en partie (2/3) en pied de côte avec un sol de sable et de crasse de fer.
Le nom du domaine fut donné par son propriétaire en 1787 et complété du nom de ses propriétaires depuis 1869.
Histoire :
Le domaine possède une histoire commune avec le Château Beauséjour héritiers Duffau-Lagarosse issu de la division en deux en 1869 du château Beauséjour par monsieur Ducarpe.
Au Moyen-Age, cette partie de Saint-Émilion s'appelait Peycoucou, Peycogut ou Puycocu (le pic où chante le coucou) et était occupée par des moines cordeliers (frères franciscains).
Au début du 12ème siècle, l'église St Martin de Mazerat est construite et quelques années plus tard est rattachée au couvent des cordeliers. Durant le Moyen-Age, les alentours seront consacrés à la polyculture et la vigne fera parti des produits cultivés puisque le couvent des cordeliers possédait un cuvier, un chai et une cave.
Durant le 17ème siècle, les moines cèdent le contrôle de leurs vignobles à la famille de Gères, seigneur de Camarsac depuis 1495.
Henry de Gères, seigneur de Camarsac, Fargues, Maubousquet... est le propriétaire du domaine à la fin du 17ème siècle. La superficie du domaine est alors de 14 hectares.
En 1722, Jeanne de Gères (?-1767) épouse François de Carle de Figeac (1680-?), chevalier, seigneur du Petit-Val et lui apporte en dot ces terrains.
Le domaine passe ensuite à Jacques comte de Carles (1724-1803), maréchal de camp dans l'armée du roi puis lieutenant-général dans l'armée de la république, également propriétaire de château Figeac et du bourdieu de Sarpe.
En 1787, Jacques de Carles rebaptise le domaine Beauséjour.
Après le décès en 1803 du comte Jacques de Carles, c'est son cousin André de Carle-Trajet (?-1825), de retour d'émigration, qui hérite du domaine en même temps que celui du château Figeac.
Celui-ci va faire construire le château et décider d'augmenter les rendements sur ses domaines en utilisant des fumures et des cépages productifs, pratiquer la culture céréalière, l'élevage et va planter de la garance au château Figeac. Cette manière de gérer ses propriétés va provoquer sa ruine après la levée du blocus continental décidé par Napoléon I (1806-1814).
En 1823, André de Carle-Trajet vend le château Beauséjour pour la somme de 32000 francs à monsieur Charles (?) Troquart, pharmacien, qui va relever le domaine de 14 hectares et développer sa notoriété. Il va par ailleurs l'agrandir en achetant le domaine voisin de Saint-Martin.
En 1847, Pierre-Paulin Ducarpe (1811-?), notaire, cousin de Troquart reprend le domaine.
En 1867, le domaine obtient une médaille d'or à l'exposition universelle.
Le 8 juin 1869, Léopold Ducarpe (1839-?) fils de Pierre-Paulin Ducarpe épouse Antoinette-Léontine « Céline » Lalanne (1845-1938) et reçoit la moitié du domaine de Beauséjour (une dizaine d'hectares) qui deviendra le château Beauséjour-Ducarpe. L'autre moitié (7,5 hectares) avec le château et ses dépendances revenant à sa sœur Madeleine, épouse du docteur Calixte Duffau-Lagarrosse. Les deux conservant l'étampe château Beauséjour et les vins sont commercialisés jusqu'aux années 1920 sous le même nom de château Beauséjour.
En 1881, Léopold Ducarpe fils est cité comme responsable du domaine et le docteur Calixte Duffau comme responsable de l'autre moitié. Les deux domaines produisant 18 tonneaux chacun.
Après le décès de Léopold Ducarpe, avant 1922, sa veuve dirige le domaine.
En 1924, Jean Fagouet (1898-1936) rachète le domaine partiellement (ou en totalité).
En 1943, il existe trois château Beauséjour selon l’annuaire des appellation d’origine des vins et eaux de vie de France : Duffau-Lagarrosse, Héritiers Ducarpe et le docteur Fagouet.
Le 16 juin 1955 dans le premier classement officiel des crus de Saint-Émilion, le domaine est noté 1er Grand cru classé B.
En 1969, Michel Bécot, dont la famille est propriétaire du château La Carte † situé sur le plateau de Saint-Martin de Mazerat depuis les années 1930, rachète le domaine au docteur Fagouet. Lors de cet achat, trois hectares du domaine sont cédés au château Angélus. La même année, il rajoute son nom au domaine.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1971, les chais sont rénovés avec l'installation de cuves en inox de 80 hl avec contrôle de température.
En 1979, les vignobles attenants au château Beau-Séjour-Bécot, le Château La Carte †, 4,5 hectares, et celui du Château des Trois-Moulins † que Michel Bécot vient de racheter (4,5 hectares également), sont incorporés dans celui du château Beau-Séjour-Bécot.
En 1983, Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine (au moins jusqu’en 2001).
En 1985, Michel Bécot cède la direction du domaine à ses deux fils Gérard et Dominique.
En 1986, la superficie du vignoble est de 14 hectares.
Le 23 mai 1986, le domaine est dégradé au rang de Grand cru Classé, le comité de l'INAO refusant l'intégration des vignobles du Château La Carte † et du Château des Trois-Moulins †.
En 1995, une parcelle de 2,5 hectares voisine (La Gomerie) appartenant autrefois à l’abbaye de Fayze est rachetée par Gérard et Dominique Bécot. Elle est depuis vinifiée séparément de Beau-Séjour-Bécot comme un vin de garage.
Le 8 novembre 1996, le cru réintègre la catégorie Grand cru Classé B.
L’œnologue conseil du domaine est Jean-Philippe Faure.
Juliette Bécot, la fille de Gérard Bécot, s'occupe de la commercialisation des vins du domaine. Elle dirige depuis 2001, le château Joanin-Bécot en appellation Côtes de Catillon.
En 2003, un nouveau chai à barriques est bâti.
Le responsable technique du domaine est Willy Bouyer.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Premier Grand Cru Classé B.
En 2018, Juliette Bécot prend la direction du domaine.
L’oenologue conseil à compter du millésime 2018 est Thomas Duclos.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Premiers Grands Crus Classés du 7ème classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6200 pieds/ha.
Rendement moyen : 30 à 35 hl/ha.
Rouge :
Élevage en fût de chêne 16 à 18 mois (80 à 100 % neuf selon les millésimes).
Le second vin du domaine porte le nom de : Tournelle de Beau-Séjour Bécot.
S'appelait auparavant Tournelle des Moines.
Autre vin produit : La Gomerie.
Vin de garage issu d’un vignoble de 2,52 hectares situé sur la route de Libourne à Saint-Emilion.
Vignoble sur sol calcaire en haut de côte et sur sable avec un sous-sol argileux.
Second vin de La Gomerie : Mademoiselle La Gomerie.