Présentation :
Propriété de 110 hectares située au nord de la commune de Lamarque.
Le vignoble de 45 hectares (45 % Cabernet-sauvignon, 25 % Cabernet franc, 25 % Merlot, 5 % Petit verdot) disposé sur un sol de graves avec des croupes se réparti en trois parcelles : Bahura, La Curade et Maucaillou.
Le nom de Lamarque est un dérivé de la marche dans le sens de frontière, du à la position stratégique du site face à la citadelle de Blaye au bord de la Gironde.
Histoire :
Le premier seigneur de Lamarque que j'ai pu trouver est Amanieu ou Renaud de Bordeaux, (1050?-1087?), seigneur de Lamarque qui fit peut être construire le château-fort originel datant du 11ème siècle. Celui-ci fut construit dans une zone marécageuse pour protéger le Médoc des invasions des Vikings remontant la Gironde et se situait entre les seigneuries de Blanquefort et de Lesparre.
La seigneurie de La Marque était aussi importante que celles précédemment citées.
Le seigneur de Lamarque suivant est son fils Ithier de Lamarque (1070-?) qui aura pour successeur son fils Garsion de Lamarque (1105-?).
Garsion de Lamarque aura au moins une fille, Mathilde de Lamarque (1135-1173?) qui épousera vers 1155 Raymond-Robert de Tartas, vicomte de Tartas, puis en 1172, Pierre de Bordeaux (1140-1190), seigneur de Puy-Paulin. Mais on perd ici la trace de la seigneurie de Lamarque.
Vers 1233, Trancaléone de Noailhan (1210-1278), probablement la fille de Bertrand de Noaillan, épouse, Gaillard de Colomb (1205-1278), bourgeois de Bordeaux.
En 1247, la seigneurie fut partagée par le roi d'Angleterre Henri III Plantagenêt, (1207-1272) entre Hugues de Castillon pour un quart et Bertrand de Noaillan et Trencaléon pour un autre quart. Trancaléone de Noailhan deviendra par la suite dame de Lamarque en partie.
En 1273, Elie et Hugues de Castillon rendent hommage au roi d'Angleterre Édouard Ier (1239-1307) pour les seigneuries de Castillon, La Marque et Puylormond.
Après 1331 et avant 1337, Gaucelme de Castillon, écuyer et co-seigneur de Lamarque fait construire la première tour de Saint-Mambert (le futur château Latour) dans le cadre de l'accord conclu le 18 octobre 1331 avec Pons de Castillon (son père?), seigneur de Castillon, de Lamarque et de Montendre.
Durant le 14ème siècle, Pons de Castillon (il y en a plusieurs générations) fait ériger un nouveau château en lieu et place de l'ancien.
Au début du 15ème siècle, Agnès de Lomagne reçoit en dot les droits de justice de la seigneurie de Lamarque et épouse un autre Pons de Castillon.
Le 12 octobre 1423, Henri VI d'Angleterre (1421-1471) donne le château de Budos à Pond de Castillon.
Le 12 février 1433, Henri VI d'Angleterre (1421-1471) concède à Humphrey de Lancastre (1391-1447), comte de Pembroke et duc de Gloucester de 1414 à 1447 les terres des seigneuries de Castillon et de La Marque.
Dès le 15ème siècle, un vignoble est présent à proximité du château.
Après le décès du duc de Gloucester, ses possessions de Guyenne sont reprises par Jean de Foix-Candalle (?-1485), comte de Benauges, comte de Kendal, vicomte de Castillon et de Meilles, captal de Buch...
Le 17 juillet 1453, il est fait prisonnier lors de la bataille de Castillon. Il sera détenu par Olivier de Coëtivy (1418-1480) sénéchal de Guyenne, avant d'être libéré le 30 janvier 1460 après s'être engagé à payer une rançon de 23850 écus. Il sera rétabli dans ses possessions par Louis XI de France (1423-1483), dit le Prudent après le décès du roi Charles VII (1403-1461).
Les seigneuries de Castillon et de Lamarque étant probablement reprises après la bataille de Castillon par Odet d'Aydie (1425-1498), comte de Comminges et gouverneur de Guyenne, époux de Marie de Lescun (1440-?), fille de Mathieu de Lescun, cousin du bâtard d’Armagnac Jean de Lescun (1410-1473), maréchal de France et comte de Comminges.
Une de leurs deux filles, Jeanne d'Aydie de Lescun (1460-?), épouse en 1480 Jean de Foix (1454-1499), vicomte de Lautrec, Villemur, Fronsac et Lauvigner, seigneur de Castillon, de La Marque et de Saussac, gouverneur du Dauphiné. Ceux-ci deviennent les seigneurs de Castillon et de La Marque.
Le 13 novembre 1484, Magdeleine de Lescun (1465-?), fille de Jean de Foix, épouse, Hugues d'Amboise (?-1515), seigneur d'Aubijoux.
Le 18 octobre 1492, Jean de Foix et Magdeleine de Lescun, le 20 octobre 1492, confie l'administration de leurs terres du Médoc à François Pastureau et Guillaume de Sasic.
La seigneurie de La Marque reste ensuite dans la famille de Lescun puisqu'en 1516, Magdeleine de Lescun, fille du bâtard d’Armagnac, Jean de Lescun, est désignée dame de La Marque et de Sauveterre. On perd de nouveau la trace de cette seigneurie jusqu'à la fin du 16ème siècle ou la seigneurie de Lamarque est achetée par Jacques II de Goyon-Matignon (1525-1597), comte de Thorigny, seigneur de Lesparre et maréchal de France depuis 1579 qui décédera au château de Lesparre le 26 juillet 1597.
Le dernier fils du maréchal de Matignon, Charles de Goyon-Matignon (1564-1648), comte de Thorigny, sire de Matignon et de Lesparre, hériterait ensuite du titre de baron de La Marque.
Le seigneur de La Marque suivant est Jean Louis de Nogaret de La Valette (1554-1642), plus connu sous le nom de duc d'Epernon. Il apportera quelques modifications à l'architecture du château et après le décès en 1642 du duc d'Epernon, son fils Bernard de Nogaret de La Valette d'Épernon (1592-1661) lui succède. A son décès, afin de permettre le paiement des dettes considérables de celui-ci, ses possessions sont rattachées à la couronne (puisqu'il n'a pas de descendant) et démembrées. Ainsi, naîtront château Branaire-Ducru et le château Saint-Pierre issus de la partie ouest du domaine, le château Ducru-Beaucaillou issu de la partie nord.
En 1674, les domaines de Beychevelle et de Lamarque sont de nouveau repris par un membre de la famille de Foix-Candale : Henri, duc de Randan (1640-1714), baron de Beychevelle et de Lamarque, seul héritier du duc d'Epernon.
Le 11 septembre 1692, Jean-Pierre Dabadie (?-1717), premier président de la seconde chambre des enquêtes au parlement de Bordeaux depuis juillet 1680, achète la seigneurie de Beychevelle et celle de Lamarque au duc de Randan. Celui-ci va replanter la vigne notamment après les grandes gelées de 1709 qui ont détruit le vignoble. C'est à partir de ce moment que la production de vin va prendre un certain essor.
En 1717, le neveu du président d'Abadie : Étienne-François de Brassier (1685-1740), conseiller au Parlement de Bordeaux, baron de Lamarque et de Beychevelle (château Beychevelle) et propriétaire du futur Château Poujeaux.va prendre la direction du domaine.
Après son décès en 1740, son fils François-Armand de Brassier (1723-1768), chevalier, baron de Soussans, seigneur de Beychevelle, s'intéressera au développement de son vignoble et à la vinification.
Après son décès, sans postérité, son frère Étienne-François (1725-1787) va reprendre la direction du domaine jusqu'à la Révolution française.
Après le décès d'Étienne-François de Brassier en 1787, c'est sa sœur Delphine (1722-1795) qui hérite du domaine. Celle-ci est veuve de Michel-Joseph de La Roque (1715-1770), baron de Budos. Elle est alors à la tête des seigneuries suivantes : Beychevelle, Lamarque, Landiras et Poujaux.
Lors de la Révolution française, ces deux fils ayant émigré, elle se retrouve seule pour diriger les domaines et va traverser la Révolution française sans trop de problème malgré sa fortune considérable.
Entre 1793 et 1794, le château de Lamarque est pillé.
Le 22 janvier 1795, le domaine de Lamarque est saisi comme Bien national afin d'être vendu aux enchères, tandis que le 10 juin 1795, Delphine de Brassier décède.
Lors de la vente aux enchères du château de Lamarque, les acheteurs sont messieurs Poppe et Giard.
En 1825, le château Lamarque est racheté par Antoine de Sauvage (1793-1852), maire d'Andernos, propriétaire landais et éleveur de chameaux !
En 1841, le château est cédé à Jacques Pons, Comte de Fumel (1772-1850).
En 1874, le domaine est toujours la propriété du Comte de Fumel et possède une superficie de 55 hectares avec un vignoble de 22 hectares.
Il devient ensuite la propriété de Jacques Louis Henry de Fumel (1831-1901).
Après le décès d'Henry de Fumel en 1901, c'est sa fille unique, Georgine de Fumel (1873-1963), marquise d'Evry, épouse de Gilles Brunet d'Evry (1864-1933) depuis le 6 février 1907, dont le mariage en 1895 avec Gustave Chaix d'Est-Ange (1863-1923) fut annulé, qui prend la direction du domaine.
En 1920, le domaine voisin, le château Cap-de-Haut est repris.
Le 13 septembre 1932, le domaine intègre le premier classement des crus bourgeois dans la catégorie cru bourgeois supérieur.
En 1963, le domaine passe à Marie-Louise Brunet d'Evry (1918-1980) épouse depuis le 1er juillet 1942 de Roger Gromand (1905-1986). la superficie du vignoble est alors de 5000 mètres carrés. Débute alors la replantation progressive de la totalité du vignoble.
De 1966 à 1985, l'œnologue conseil était le professeur Émile Peynaud.
En 1967, débute la première commercialisation de la production en appellation Haut-Médoc.
Après le décès de Marie-Louise Brunet d'Evry, Pierre-Gilles Gromand-d'Evry (1948- ) prend la direction du domaine.
Depuis les années 1990, les œnologues conseil sont Eric et Jacques Boissenot.
En 1996, le contrôle des températures est installé dans le chai de vinification et les vinifications sont parcellaires.
Le 17 juin 2003, le domaine intègre le nouveau classement des crus bourgeois dans la catégorie cru bourgeois supérieur. Classement annulé en février 2007 par la cour administrative de Bordeaux suite à l'appel de 77 châteaux non classés.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 7000 pieds/ha.
Élevage de 12 à 15 mois en fût de chêne (33 % neuf).
Production moyenne annuelle : 1500 hl/an (1300 hl/an pour le grand vin).
Le second vin porte le nom de : D de Lamarque.
A remplacé le Donjon de Lamarque † comme second vin du domaine.
Autre vin produit : Réserve des Marquis d'Evry.
Produit dans l'appellation Haut-Médoc.
Noblesse oblige.
Produit dans l'appellation Bordeaux rosé.