Château de Suduiraut

Présentation :
Domaine de 197 hectares situé au nord de château d'Yquem à environ 1 kilomètre du Ciron et 3 kilomètres de la Garonne.
Le vignoble d'une superficie de 92 hectares (90 % Sémillon, 10 % Sauvignon) est disposé sur un sol de graves sablo-argileuses à une altitude variant entre 25 et 50 mètres (le point culminant est au niveau du château d'Yquem et dispose d'une source qui alimente le château de Suduiraut).
27 hectares sont réservés à la production du second vin Castelnau de Suduiraut.
7 hectares du vignoble sont réservés à la production d'un vin blanc sec : S de Suduiraut.
Le nom du domaine vient de la famille Suduiraut, propriétaire du domaine dès la fin du 16ème siècle.

Histoire :
L'histoire de ce domaine commence à la fin du 16ème siècle (1580 ou 1592 selon les sources) avec le mariage de Léonard de Suduiraut, conseiller aux Requêtes au Parlement de Bordeaux, avec Nicole d'Allard qui apporte le domaine en dot.
Pierre de Suduiraut (1582-1652) succède à son père et en 1648, puis en 1649, le château d'Allard est pillé puis incendié lors de la Fronde sur l'ordre de Bernard de Nogaret de La Valette, duc d'Épernon (1592-1661), propriétaire à l'époque de la forteresse de Beychevelle (château Beychevelle).
Blaise de Suduiraut (1637-1722), succède à son père et fait construire un nouveau château sur les ruines de la forteresse de la seigneurie d'Allard entre 1655 et 1675. Le château est typique de l'époque de Louis XIV avec un bâtiment principal sur deux étages flanqué de deux tours cylindriques donnant sur des jardins à la française dessinés par André Le Nôtre (1613-1700). A l'opposé, deux pavillons dotés de deux tours carrées forment une cour d'honneur fermée par une grille.
En 1722, après le décès de Blaise de Suduiraut, sa fille Marie-Anne de Suduiraut hérite du domaine.
Après son décès, le domaine est repris par Jean du Roy (1723-1788), baron de Noaillan, époux d'Anne-Marie de Pichon-Longueville (1738-1829) et neveu de Marie-Anne de Suduiraut. C'est à cette époque que le cru est renommé Cru du Roy du nom de son propriétaire comme il est de coutume à cette époque. Pour marquer ce changement, le blason de la famille du Roy est ajouté à côté de celui des Suduiraut.
Après le décès de Jean du Roy en 1788, son fils Louis-Guillaume du Roy (1754-1804) reprend le domaine et traverse la Révolution française sans trop de problème.
Après le décès de Louis-Guillaume du Roy le 27 juillet 1804, sa femme Marie-Madeleine Rose Blaise Le Tellier (?-1814) hérite du domaine. Celui-ci reprend son nom de domaine de Suduiraut.
Le 23 novembre 1814, jour de sa mort, Marie-Madeleine Rose Blaise Le Tellier, sans héritiers directs, désigne son intendant Nicolas-Edmé Guillot (1777-1833) comme légataire universel.
En 1817, Edme Guillot ajoute le nom de Suduiraut à son propre nom.
Le 18 octobre 1831, Edme Guillot de Suduiraut rachète lors d'une vente aux enchères la propriété voisine de Monsieur de Castelnaud dite du domaine de Pugneau. Dès cette époque, environ 15 hectares du domaine sont consacrés à la production de vin rouge.
En 1833, après le décès d'Edme Guillot de Suduiraut, les 4 héritiers conservent le domaine. Le vignoble possède alors une superficie de 70 hectares.
Le 18 avril 1855, le domaine est classé parmi les premiers crus des vins blancs de la Gironde.
A compter de 1870, le palissage de la vigne sur des fils de fer est expérimenté.
En 1875, Henri-Ferdinand Rabourdin (1812-1898), industriel papetier, rachète la propriété et 4 ans plus tard la cède à sa fille Lucie (1842-1875), épouse d'Emile Petit de Forest (1844-1899). La superficie du vignoble est alors de 110 hectares.
Après le décès en 1899 d'Emile Petit de Forest, sa fille Isabelle hérite du domaine avec son époux Alfred de Girodon-Pralong. Le domaine va alors connaître une période de déclin avec une production développée de vins rouges et de vins blancs secs.
En 1940, Léopold-François Fonquernie (1897-1983), industriel à Laroque-d'Olmes en Ariège, rachète le domaine. Celui-ci va effectuer d'importants investissements dans le domaine et relancer la propriété.
De 1955 à 1960, Emile Peynaud devient l'oenologue conseil du domaine.
Après le décès de Léopold-François Fonquernie en 1983, ses filles prendront sa suite et Madame Madeleine Frouin la responsabilité du domaine.
En 1986, la superficie du vignoble est de 80 hectares.
En 1992, Axa-Millésimes, filiale spécialisée dans le vin du groupe Axa, société d'assurances, rachète la propriété.
En 2004, Pierre Montégut est nommé directeur technique.
Le responsable du domaine pour le compte d'Axa-Millésimes est Christian Seely.
Le maître de chai est Caroline Chevalier, le responsable de culture Michel Essartier.
En 2006, un vin blanc sec appelé S de Suduiraut est créé. 7 hectares du vignoble lui sont réservés.
En 2009, un autre second vin baptisé Lions de Suduiraut est créé.
Le vignoble est conduit en agriculture raisonnée.

Les vins :
Densité moyenne de plantation : 7000 pieds à l'hectare.
Blanc liquoreux :
Élevage moyen de 18 à 24 mois en fût de chêne (100 % neuf).
Certains millésimes n'ont pas produit de vins : 1946/1951/1954/1956/1960/1963/1968/1973/1974/1977/1987/1991/1992/1993/1994/2012.
Le second vin du domaine porte le nom de : Castelnau de Suduiraut.
Un autre second vin existe depuis le millésime 2009 : Lions de Suduiraut, vin destiné aux « jeunes » amateurs non initiés aux blancs liquoreux de Bordeaux.
Dans certains millésimes exceptionnels, un vin appelé Suduiraut Crème de tête est produit : 1982/1985/1989/1990/2002/2007.

Blanc :
Un vin dans l'appellation Bordeaux sec est également produit depuis le millésime 2004 : S de Suduiraut. Son assemblage comporte de 40 à 50 % de Sémillon avec un élevage en cuve, et en fût de chêne (10 % neuf).