Château Couhins

Présentation :
La propriété d'une superficie de 45 hectares est située au sud-ouest de la Garonne sur sa rive gauche, sur une croupe dominant la vallée de Léognan sur la commune de Villenave d'Ornon, à proximité du château Carbonnieux.
Le vignoble blanc possède une superficie de 6 hectares (90 % Sauvignon, 5 % Sauvignon gris, 5 % Sémillon) et est disposé sur un sol d'argile sur socle calcaire.
Il existe également un vignoble de cépages rouges de 19 hectares (50 % Merlot, 40 % Cabernet-sauvignon, 9 % Cabernet franc, 1 % Petit verdot) installé sur une croupe de graves sur socle calcaire et sur un sol d'argile et de sable sur socle calcaire.
Le vignoble rouge n'appartenant pas au classement de 1959.
Couhins en gascon signifie les confins. Nom donné au domaine à compter du 17ème siècle.

Histoire :
Issu du Comté d’Ornon, propriété de la commune de Bordeaux depuis le 22 septembre 1407 (achat à l’évêque de Bath pour la somme de 1500 marcs sterlin d’or), le bourdieu de la Gravette et la maison noble du Pont de Langon situés sur les communes de Cadaujac et de Villenave d’Ornon entre le ruisseau de l’Eau Blanche, au nord et les terres du village Philippe, au sud.
Le bourdieu de la Gravette et son vignoble était la propriété d’une famille de notaire bordelais connue dès 1633 avec Pierre Banchereau (?-1663), notaire à compter de 1633, puis son fils Alphonse (1635-1705) époux depuis 1667 de Jeanne Rocquevert. Achat effectué entre 1670 et 1700.
En 1705, après le décès d’Alphonse Banchereau, le domaine de la Gravette devient la propriété de Pierre Banchereau (1675-1745), notaire, qui épousera le 12 février 1726 Pétronille de Lux (?-1754) avant de passer en 1745 à son fils unique Jean-Baptiste Pierre Banchereau (1727-1793), notaire et conservateur du roi, époux de Luce Treyssac (1732-1798). Le vignoble possède alors une superficie de 5 hectares pour une superficie totale de 7,5 hectares.
Le 20 septembre 1749, Jean-Baptiste Banchereau rachète le bourdieu Laillet (4,6 hectares).
Le 10 février 1754, Jean-Baptiste Banchereau rachète le bourdieu Philippe (2 hectares) mitoyen du bourdieu de la Gravette pour la somme de 715 livres. Le domaine de La Gravette possède alors une superficie de 9,7 hectares.
Jean-Baptiste Banchereau va continuer d’agrandir son domaine par achat de nouvelles parcelles de vignes (1759, 1760 et le domaine de la Baillisque entre 1760 et 1764 pour la somme de 3500 livres).
Après le décès de Jean-Baptiste Banchereau le 20 novembre 1793, sa veuve Luce Treyssac vend la charge de notaire en 1795 mais conserve le domaine de La Gravette.
Après le décès de Lucie Treyssac en 1798, le domaine de la Gravette est resté en indivision entre les nombreux enfants du couple Banchereau (au moins 8 au moment du décès).
Le 31 janvier 1806, pour régler la succession, Thérèse Sophie Banchereau (1757-1843), épouse de Pierre François Bonhomme Lapointe (1767-1826) achète le domaine de la Gravette aux enchères.
En 1832, Thérèse Sophie Banchereau vend le domaine de la Gravette à Denis Constant Mallet ( ?-1853).
En 1844, Denis Constant Mallet vend le domaine de la Gravette, d’une superficie de 11,4 hectares, à Charles-Eugène Mougenot (1805-1845), médecin, pour la somme de 15000 francs.
Suite à l’assassinat le 19 avril 1845, de Charles-Eugène Mougenot par son épouse, le 0domaine est vendu aux enchères par le Tribunal de première instance de Bordeaux pour la somme de 22150 francs. le 11 avril 1847 à Antoine Pestré. Le domaine produit alors principalement du vin rouge.
En 1850, Charles Cocks dans son Bordeaux ses environs et ses vins classés par ordre de mérite indique une production de 12 tonneaux (une centaine d'hectolitres) pour La Balisque (domaine de la Baillisque ?, En 1868, Féret nomme le domaine La Balistique) à Pestré.
Le 3 janvier 1855, Georges Antoine Lair (1791-1865), négociant en bois, rachète le domaine pour la somme de 40000 francs.
Georges Antoine Lair va agrandir le domaine de la Gravette par achats successifs et le domaine va prendre le nom de château Couhins (terme d'origine gasconne signifiant les confins).
Suite au décès d’Antoine Lair le 17 mai 1865, sa fille, aînée, Marie Catherine Lair (1824-1883), épouse depuis le 16 avril 1842 de Jean-Baptiste Sérès (1813-1874), charpentier, hérite du domaine de la Gravette, appelé château Couhins d’une superficie de 15,5 hectares.
L’une des deux filles du couple Sérès, Catherine Angèle Sérès (1845-1914) va épouser, le 15 mai 1865, Victor Alexis Constantin Hanappier (1836-1902), négociant en vins et fils de Charles Hannapier (1796-1872) copropriétaire du château Calon-Ségur.
En 1883, après le décès de sa mère, Angèle va hériter du château Couhins.
C'est à partir de cette période que Victor Alexis Constantin Hanappier commence la plantation de cépages blancs dans le vignoble du domaine.
La production du domaine va alors fortement augmentée : 54 hectolitres de vin blanc pour 504 hectolitres de vin rouge en 1898, 90 hectolitres de vin blanc pour 963 hectolitres de vin rouge en 1900.
Suite au décès le 8 juillet 1902 de Victor Alexis Constantin Hanappier, son épouse va conserver la tête du domaine jusqu’à son décès le 13 avril 1917. Elle va en profiter pour agrandir le domaine par achats successifs pour porter sa superficie totale à près de 24 hectares (23,94 ha) d’un seul tenant.
Au moins dès le millésime 1916, le Clos Cantebau est créé pour produire un vin de blanc Graves.
Le domaine passe ensuite à l’un de ses deux fils, Jean Georges Hannapier (1867-1935).
Jean Georges Hannapier n'ayant pas d'enfant, il cède en 1933 à Éliane (1895-1978) et Michel Hannapier (1894-1974), enfants de son frère jumeau Bernard Henri (1867-1933), le château Couhins et ses 23,94 hectares en rente viagère avant de décéder le 21 février 1935.
Éliane est l’épouse depuis le 19 janvier 1931 de Marie Joseph Napoléon Marcel Edouard Gasqueton (1892-1962), propriétaire du château Calon-Ségur.
Pendant la deuxième guerre mondiale, selon l’annuaire des marques et appellations d’origine (1943-44) le domaine possède une superficie de 24 hectares avec un vignoble de 12 hectares produisant 135 hectolitres de vin rouge et 360 hectolitres de vin blanc.
En 1949, Bordeaux et ses vins de Féret indique que le domaine possède une superficie de 60 hectares avec un vignoble de 20 hectares produisant 135 hectolitres de vin rouge et 360 hectolitres de vin blanc et le vignoble consacré à la marque château Cantebau-Couhins (monopole de Dourthe Frères) 135 hectolitres de vin blanc.
En 1945, le domaine voisin de château du Pont de Langon est acheté aux enchères par Édouard Capbern-Gasqueton pour la somme de 831000 francs.
En 1959, seuls les vins blancs du château Couhins furent classés, la production en rouge étant anecdotique (moins de 1 hectare à l'époque).
Après le décès d’Edouard Gasqueton, le 12 octobre 1962, le château du Pont de Langon devient la propriété d’Éliane Hanappier qui l’intègre au château Couhins pour former un domaine de 69,3 hectares.
En 1967, suite à la crise viticole des années 60, madame Gasqueton décide d’arracher le vignoble. Pour éviter cela, André Lurton devient co-exploitant du domaine et reprend les 4,4 hectares restants de vignoble en fermage.
Le 17 juin 1968, le château Couhins, l’étiquette, l’étampe et le droit exclusif à la marque Château Couhins et l’appellation contrôlée Grand Cru Classé A.C. Graves sont repris par l'INRA, suite au rachat de la propriété par la SAFER pour la somme de 750000 francs. La superficie reprise est de 51,8 hectares. Le château, le parc et les bâtiments d’exploitation restant la propriété d’Éliane et Michel Hannapier qu’ils revendront la même année à Gibert Conte. Jean-Pierre Roy achetant le reste du château du Pont de Langon.
En 1969, le fermage d’André Lurton est confirmé jusqu’en 1978.
En 1970, l’INRA cède une parcelle de vigne d’1,5 hectares à André Lurton qui peut l'exploiter sous le nom de Château Couhins-Lurton.
En 1972, une parcelle de 6 hectares est cédée par l'INRA à André Lurton qui l'exploite depuis sous le nom de Château Couhins-Lurton.
En 1979, l'accord de fermage avec André Lurton cesse et depuis l'INRA gère le château seul et les vinifications sont réalisées dans les chais du domaine du Grand Parc à Latresne.
En 1981, un chai de vinification est construit. La superficie du vignoble atteint alors 25 hectares.
De nos jours, la proportion du vignoble rouge a augmenté pour passer de 15 à 19 hectares. L'encépagement a été modifié faisant diminuer le cépage Sémillon qui représentaient 15 % de l'encépagement blanc vers 1980/1990 au profit du cépage Sauvignon gris).
Le chai permet au moyen de cuves thermorégulées de faible taille (60 hectolitres en moyenne) d'assurer une vinification parcellaire.
Le directeur du domaine est Dominique Forget depuis 1999, le responsable technique, Matthieu Arroyo. Les œnologues conseils sont Denis Dubourdieu et Valérie Lavigne.
En 2009, l’Inra débute sur une parcelle une étude étalée sur 30 ans sur le comportement des cépages face au réchauffement climatique.
Le 2 mai 2018, le domaine devient une société par actions simplifiée, filiale de l’Inra dont le président est Philippe Mauguin.

Les vins :
Blanc :
Densité de plantation : 7000 pieds/hectare.
Vendanges manuelles.
Elevage de 9 mois en cuve (60 %) et en fût de chêne (40%).
Production moyenne : 240 hectolitres par an (120 hectolitres pour le grand vin).

Rouge :
Densité moyenne de plantation : 6500 à 9100 pieds/hectare selon les parcelles.
Vendanges manuelles.
Élevage de 12 mois en fût de chêne (33 % neuf) pour le grand vin, 12 mois en cuves et en fût de chêne (0 % neuf) pour le second vin.
Production moyenne annuelle 580 hectolitres (dont 300 hectolitres pour le grand vin).
Le second vin du domaine porte le nom de : Couhins La Gravette ou La Dame de Couhins ou Le Moulin de Couhins. En blanc et en rouge.
Il existe un troisième vin uniquement en rouge : La Ballisque. Issu des vins non retenus pour le second vin.