Château Corbin-Michotte

Présentation :
Domaine de 8 hectares situé au nord-ouest de Saint-Émilion, à l'est de château Cheval-Blanc, à proximité de l'appellation Pomerol. Le domaine est entouré par de nombreux grands crus classés : château Corbin, château Croque-Michotte, château La Dominique, château Grand-Corbin-Despagne et le château Jean-Faure. Il jouxte le château Corbin et le château est entouré d'un grand parc arboré.
Le vignoble de 6,7 hectares (65 % Merlot, 30 % Cabernet franc, 5 % Cabernet-sauvignon)est d'un seul tenant. Il se situe à une altitude de 35 mètres et est installé sur un sol d'argile mêlé de graves et de sable riche en fer.
Le domaine tire son nom de la seigneurie de Corbin et d'un ancien domaine nommé Michotte existant dans ce secteur de Saint-Émilion dans la seconde moitié du 19ème siècle.

Histoire :
Le domaine de Corbin-Michotte est issu de la seigneurie de Corbin (titre en possession de la famille Maillet de Corbin de 1525 à 1780) et plus particulièrement du Petit-Corbin créée vers 1660 par Jacques de Maillet et repris petit à petit par la famille Bonneval notamment par le mariage d'Ellies de Maillet de Corbin avec Eléonore Bonneval le 5 février 1727.
L'histoire de ce domaine débute le 5 juillet 1780 avec la vente par les petites-filles de Jean de Bonneval et de Jeanne Dartigues (?-1770) du domaine du Petit-Corbin à Pierre Pailhas, négociant à Libourne pour la somme de 10000 livres. A cette époque le fermier du domaine est un dénommé Rousselot, il n'y a aucun bâtiment et le domaine est constitué de 5 parcelles d'une superficie approchant la taille actuelle de 7 hectares. Il n'y a alors pas de vignes sur le domaine et sont activité principale est la production de céréales.
Entre 1780 et 1811, Pierre Pailhas fait construire une maison de maître et dans le même temps fait planter un vignoble à la place des céréales. Chose logique vu son activité professionnelle.
En 1816, Pierre Pailhas décède sans héritier direct, c'est son cousin germain, Victorin Pailhas (1753-1833), qui reprend le domaine et complète celui-ci en 1820 d'une parcelle rachetée à Jean-Baptiste Gros, cultivateur et descendant de la famille Bonneval du château de Corbin.
Après le décès de Victorin Pailhas en 1833, ce sont ses deux fils, Jean (1803-1880) et Pierre qui reprennent en indivision le domaine.
En 1846, Pierre Guillaume Contant (1795-?), receveur principal des douanes de Libourne, rachète le domaine pour la somme de 29000 francs.
Le 7 janvier 1852, le domaine de Corbin-Michotte et le domaine de Croque-Michotte sont vendus sur licitation.
En 1864, Pierre Sarrazin (1830-?), commis banquier, rachète le domaine et se trouve déclaré en faillite en 1888.
Suite à cette faillite, Marie Emilie Vaslin (?-1903) épouse de Joseph (?) Laloup reprend la propriété.
En 1903, suite au décès de Marie Vaslin, il n'y a pas de membres de la famille proche présent, les héritiers résident au Nouveau-Mexique et au Pérou. On peut donc supposer qu'Alfred Domingo Giovetti (?-1919), courtier en vins, assure la gestion et achète dans le même temps une partie du domaine puisqu'il est cité parmi les propriétaires du domaine dans le Bordeaux et ses vins de Féret en 1908 et qu’il réside sur la propriété l’été 1908.
En 1909, Alfred Giovetti (futur propriétaire du château Grand-Corbin et du Château Tertre Daugay † quelques années plus tard) rachète le château Corbin-Michotte.
Après le décès d'Alfred Giovetti, en 1919, c’est sa veuve qui prend la direction du domaine.
En 1921, Jean Borderie rachète le domaine à la veuve d'Alfred Giovetti.
Durant la seconde guerre mondiale, c'est mademoiselle Alice Borderie qui est la propriétaire du domaine en 1949.
Tout au long de cette période difficile pour le vignoble bordelais de la fin du 19ème siècle et d'une grande partie du 20ème siècle, jusqu'aux années 1980, le domaine et son vignoble seront peu ou pas entretenus, sans doute par manque de moyens, comme pour la plupart des domaines bordelais.
Le 16 juin 1955, le domaine est retenu dans le premier classement des crus de Saint-Émilion dans la catégorie Grand cru Classé. Rang qu'il a conservé depuis.
En 1958, le château Corbin-Michotte est vendu à Jean-Noël Boidron, professeur d’œnologie à l'institut d’œnologie de Bordeaux II à Talence à partir de la fin des années 1960.
Celui-ci va progressivement rénové l'ensemble du domaine.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1980, les chais sont reconstruits. Le cuvier est doté de cuves en ciment thermos-régulées.
En 1986, le vignoble possède une superficie de 6,5 hectares.
Le domaine est toujours la propriété de Jean-Noël Boidron qui a été rejoint au fur et à mesure par ses enfants Isabelle (administratif), Emmanuel (commerce) et Hubert (production).
Le vignoble est conduit en agriculture raisonnée et à la particularité de n'avoir jamais été traité avec des herbicides ou pesticides.
Le 6 septembre 2012, le domaine n'est pas retenu lors de la proposition de classement des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru par l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO).
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.

Les vins :
Densité moyenne de plantation : 5865 pieds/ha.
Élevage de 18 à 24 mois en fût de chêne (40 à 60 % neuf).
Pas de millésimes : 1963/1965/1968/1984.
Production annuelle moyenne : 300 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Abeilles.