Saint-Mont

Présentation :
L'appellation se trouve à l'intersection des département du Gers, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques sur le territoire de 46 communes du sud-est du département du Gers à égale distance, environ 100 kilomètres de l’océan Atlantique, à l’ouest et des Pyrénées au sud.
Le vignoble est installé sur les pentes de coteaux dominant les plaines de l'Adour avec une orientation vers l'ouest (pente forte) ou vers l'est (pente douce) situés de part et d’autre de la vallée de l’Adour et de son affluent, l’Arros.
Les sols sont constitués de sables fauves au nord de l’appellation, de sables et d’argile à galets à l'ouest et des sols argilo-calcaires sur socle calcaire ou calcaires à l’est et au sud-est du reste de l'appellation.
Le climat est océanique avec de fortes précipitations drainées par la pente des sols ou le sable des sols limoneux.
L’appellation Saint-Mont est incluse en totalité dans l'AOP Armagnac.

Histoire :
La présence de la vigne dans ce secteur de l'Adour est avérée dès le milieu du 11ème siècle avec la présence de vigne lors de la création du monastère bénédictin Saint-Jean-Baptiste vers 1036 rattaché à l'ordre de Cluny à compter de 1050.
Dès le 12ème siècle, le port de Bayonne, sous l'influence britannique, devient un port important et permet l'exportation des vins vers l'Angleterre.
A la fin du Moyen-Âge, la production de vin dans le secteur de saint-Mont est importante grâce au transport par l'Adour qui permet d'exporter vers la Grande-Bretagne (clairets et vins rouges) et le nord de l'Europe pour les vins blancs (Allemagne, Pays-Bas) dès le 17ème siècle.
Au 17ème siècle, les marchands hollandais embarquent via Bayonne de 1000 à 7000 tonneaux de vin blanc à destination des Provinces-Unis (Pays-Bas). Les pays scandinaves et allemands chargeant de 500 à 2000 tonneaux.
Au début du 18ème siècle, les exportations de vins rouges vers les colonies des Antilles se développent. Les exportations de vins blancs vers les Pays-Bas commencent à diminuer et sont compensées par la vente de vin directement à l’Allemagne, la Russie et aux pays scandinaves.
Dès 1793, le conflit avec le Royaume-Uni provoque un effondrement du trafic maritime à destination des Antilles.
A compter de novembre 1806, le blocus continental va provoquer une chute de la totalité des exportations.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que l’on produit essentiellement des vins rouges et que plus de la moitié des vins produits dans le département du Gers sont destinés à la distillation (Armagnac) et à l’exportation vers les Antilles, le nord de la France et de l’Europe depuis Bayonne, Bordeaux et Mont-de-Marsan. Seuls les vins de Verlus ont une certaine réputation : vin d'une couleur foncée, avec du corps et un bon goût.
En 1830, la viticulture représente 20 % des surfaces cultivées du secteur.
A compter de 1852, l'apparition de l'oïdium, la concurrence des vins du Languedoc livrés par wagons-citernes, le mildiou vers 1870 et le phylloxéra vers 1890 conjugués au développement de l'Armagnac va provoquer la disparition du vignoble de Saint-Mont consacré aux vins de consommation courante pour préférer la production de vins destinés à la distillation.
Après la deuxième guerre mondiale, les surfaces agricoles sont orientées vers la production de céréales grâce à la mécanisation.
En juin 1948, des propriétaires de Viella créent la cave coopérative de Saint-Mont.
En 1951, la cave coopérative d'Aignan est créée.
Le 13 Octobre 1957, les viticulteurs de Saint-Mont créent le syndicat de défense des vins de Saint-Mont et obtiennent l'appellation d'origine simple (délimitation des surfaces de production par un tribunal) pour les vins produit sur les communes d'Aignan, Marciac, Montesquiou, Plaisance-du-Gers et Riscle.
Le 13 septembre 1968, la catégorie des vins de pays est créée et la production locale prend l’appellation Vin de pays du Gers.
En 1972, André Dubosc devient le conseiller technique des trois caves coopératives d'Aignan, de Plaisance-du-Gers et de Saint-Mont.
Le 29 novembre 1973, les vins de pays du Gers prennent la dénomination vin de pays des Côtes de Gascogne.
En 1979, les trois caves coopératives locales (Aignan, Plaisance-du-Gers et Saint-Mont) fusionnent pour former Plaimont. La même année, aidés par l’ampélographe Louis Levadoux, les viticulteurs débutent les démarches pour obtenir une appellation Côtes de Saint-Mont.
Le 25 mars 1981, l'appellation d’origine Vin Délimité de Qualité Supérieure Côtes de Saint-Mont est créée. La superficie du vignoble est alors d'environ 200 hectares.
En 1986, un premier dossier d'accession à l'appellation d'origine contrôlée est refusé.
En 1988, la superficie du vignoble atteint 500 hectares.
En 1999, les caves coopératives de Crouseilles et de Condom rejoignent la cave coopérative Plaimont devenue Plaimont producteurs. La superficie du vignoble atteint alors 800 hectares.
Le 23 octobre 2007, le nom de l'AOVDQS Côtes de Saint-Mont est officiellement modifié pour devenir Saint-Mont.
Le 4 novembre 2011, suite à la suppression des AOVDQS et leur reversement dans la catégorie Appellation d'Origine Protégée (AOP) ou Indication Géographique Protégée (IGP) à compter du 1er janvier 2012, l'appellation d'origine protégée Saint-Mont est créée à compter du millésime 2011.
En juin 2012, une parcelle de vignes pré-phylloxériques s'une surface de 20 ares et située à Sarragachies est inscrite aux monuments historiques. Cette parcelle située sur un sol sablonneux possède une vingtaine de cépages différents dont sept non identifiés pour le moment et est plantée en pieds doubles disposés en carré (2 pieds par hautain) selon une méthode culturale ancestrale aujourd’hui disparue.
En janvier 2016, le monastère de Saint-Mont est racheté par Plaimont Producteurs pour développer l’oenotourisme local.
En 2021, le décret d’appellation est modifié avec l’ajout du cépage Tardif dans l’encépagement.



Les vins :



Saint-Mont blanc :
Vin à la robe claire et aux reflets verts, assez vif et parfumé, avec des arômes d'agrumes, de fleurs blanches (acacia) puis de fruits (abricot, noisette, pêche) évoluant vers des notes miellées, vanillées et parfois épicées.
Température de service : 10-12 °C (52-55 °F).
Garde potentielle : 2 à 3 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.





Saint-Mont rosé :
Vin à la robe saumonée assez vif, aux arômes fleuris (violette), fruités (agrume, groseille) avec une note minérale.
Température de service : 08-10 °C (46-50 °F).
Garde potentielle : 1 à 2 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.





Saint-Mont rouge :
Vin coloré et tannique aux arômes de petits fruits (cassis, griotte, framboise, mûre) avec des notes boisées, empyreumatiques (réglisse) et épicées s'arrondissant avec le temps.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.

Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com.


Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :

Densité minimale de plantation : 4000 pieds/ha.

Irrigation : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.

Saint-Mont blanc :

Encépagement : Cépage principal (50 % minimum) : Gros manseng blanc.
Cépages complémentaires (20 % minimum) : Arrufiac, Petit courbu blanc.
Cépages accessoires : Courbu, Petit manseng.

Rendement visé : 60 hL/ha.

Rendement butoir : 69 hl/ha.

Richesse minimale des moûts : 170 g/L pour les cépages Arrufiac, Courbu et Petit courbu, 187 g/L pour les cépages Gros manseng et Petit manseng.

Assemblage : Assemblage d'au moins trois cépages.
Le cépage Gros manseng blanc représente au moins 50 % de l’assemblage.
Présence obligatoire des cépages Arrufiac et Petit courbu blanc.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.

Enrichissement : Autorisé.

Titre alcoométrique volumique total après enrichissement : 12,5 %.

Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 4 g/L maximum.

Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l’année suivant la récolte.

Saint-Mont rosé :

Encépagement : Cépage obligatoire (60 % minimum) : Tannat.
Cépages complémentaires (20 % minimum) : Cabernet-sauvignon, Fer.
Cépages accessoires : Cabernet franc, Merlot.
Autres cépages accessoires (10 % maximum) : Arrufiac, Courbu, Gros manseng, Petit courbu, Petit manseng.

Méthode de vendanges : Vendanges manuelles obligatoires pour le cépage Tannat.

Rendement visé : 60 hL/ha.

Rendement butoir : 68 hL/ha.

Richesse minimale des moûts : 189 g/L pour le cépage Tannat, 180 g/L pour les autres cépages noirs, 170 g/L pour les cépages Arrufiac, Courbu et Petit courbu, 187 g/L pour les cépages Gros manseng et Petit manseng.

Assemblage : Assemblage d'au moins trois cépages.
Aucun cépage ne représente plus de 70 % de l’assemblage.
Le cépage Tannat doit être le cépage majoritaire de l’assemblage.
Présence obligatoire des cépages Cabernet-sauvignon et Fer.
La proportion des cépages blancs est inférieure ou égale à 10%.

Vinification : Élaboration par pressurage direct.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11.5 %.

Enrichissement : Autorisé.

Titre alcoométrique volumique total après enrichissement : 12.5 %.

Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 4 g/L.

L'utilisation de charbon œnologique est : Interdite.

Commercialisation possible à partir du 15 décembre de l’année suivant la récolte.

Saint-Mont rouge :

Encépagement : Cépage obligatoire (60 % minimum) : Tannat.
Cépages complémentaires (20 % minimum) : Cabernet-sauvignon, Fer.
Cépages accessoires : Cabernet franc, Merlot.

Méthode de vendanges : Vendanges manuelles obligatoires.

Rendement visé : 55 hL/ha.

Rendement butoir : 63 hl/ha.

Richesse minimale des moûts : 198 g/L pour le cépage Tannat, 189 g/L pour les autres cépages.

Particularité : L’égrappage avant encuvage est obligatoire.

Assemblage : Assemblage d'au moins trois cépages.
Le cépage Tannat représente au moins 50 % de l’assemblage.
Présence obligatoire des cépages Cabernet-sauvignon et Fer.

Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12 %.

Enrichissement : Autorisé.

La concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 10 % du volume du moût de départ.

Titre alcoométrique volumique total après enrichissement : 13.5 %.

Teneur maximale autorisée en sucres résiduels : 3 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà.

Élevage au minimum jusqu'au 1er mars de l’année suivant celle de la récolte.

Commercialisation possible à partir du 15 mars de l’année suivant la récolte.