Présentation :
Cette appellation est située dans les délimitations de l'appellation Saint-Émilion avec des conditions plus restrictives.
Appellation située à une trentaine de kilomètres à l'est de Bordeaux, limitrophe des appellations Côtes de Bordeaux Castillon à l'est et Pomerol au nord. Sur la rive droite de la Dordogne dans les limites de l'ancienne juridiction de Saint-Émilion déterminée par Édouard 1er d'Angleterre plus une partie à l'est de Libourne (anciennement appellation Sable Saint-Émilion).
Le vignoble se décompose en 3 parties :
Un plateau calcaire dominant la rivière Dordogne et marquant la limite avec la plaine de la Dordogne à une altitude moyenne de 60 mètres (90 mètres maximum).
Une côte argilo-calcaire.
Un sol alluvionnaire au bord de la Dordogne qui produisait essentiellement des céréales à une altitude de 20 mètres.
Le climat est océanique tempéré, la Dordogne et l'Isle atténuant les risques de gelées.
Histoire :
Le 14 novembre 1936 l'appellation d'origine contrôlée est obtenue et la délimitation du vignoble est celle définie au 13ème siècle. L'appellation se compose de la commune de Saint-Émilion et des communes ayant appartenu comme paroisses à sa juridiction : Saint-Christophe des Bardes, Saint-Émilion, Saint-Étienne de Lisse (nommée Saint-Estèphe-Saint-Émilion au 19ème siècle), Saint-Hippolyte, Saint-Laurent des Combes, Saint-Pey d'Armens, Saint-Sulpice de Faleyrens, Vignonet. Les vignes de palus sont exclues de la délimitation. L ‘encépagement comporte : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Côt et Merlot. La richesse minimale en sucre des moûts est fixée à 178 g/L pour un degré alcoolique minimum de 10,5 °. Le rendement maximal autorisé étant de 42 hL/ha (moyenne sur 5 ans).
Le 1er juillet 1938, un décret supprime l’appellation simple Saint-Emilion.
Le 13 septembre 1948, la Jurade de Saint-Émilion est recréée sous l'impulsion de Jean Capdemourlin afin de défendre fidèlement le renom de la cité et de son vignoble.
A compter de 1952, le négoce bordelais a commencé à investir dans l'appellation Saint-Émilion avec le rachat de 36 domaines entre 1952 et 1964.
En 1953, la superficie du vignoble de l'appellation en production est de 4200 hectares.
Le décret du 7 octobre 1954 défini les mentions du classement de Saint-Emilion avec les appellations Saint-Emilion premier grand cru classé, Saint-Emilion grand cru classé et Saint-Emilion grand cru.
Le 24 juin 1955 est publié au Journal Officiel le décret du 16 juin 1955 qui homologue le premier classement des crus de Saint-Emilion.
En février 1956, le gel hivernal va durer trois semaines consécutives et provoquer la perte de près de 50 % du vignoble.
Le 7 août 1958, un arrêté officialise le premier classement de Saint-Emilion. Il comporte 75 domaines et 12 domaines sont classés Saint-Emilion premier grand cru (Ausone, Beauséjour Dufau et Beauséjour Fagouet (Bécot), Bélair (Bélair-Monange), Canon, Cheval blanc, Figeac, La Gaffelière-Naudes, Magdeleine, Pavie, Trottevieille et Clos Fourtet.
Le 18 octobre 1958, publié le 31 octobre 1958, le classement est modifié par un arrêté et crée les catégories A et B pour les Saint-Emilion premier grand cru avec Ausone et Cheval blanc en catégorie A et les 10 autres crus en catégorie B.
En 1969, la superficie en production du vignoble de l'appellation est de 5080 hectares.
Le 17 novembre 1969, le deuxième classement des crus classés de Saint-Emilion est publié. 84 domaines sont retenus, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1973, la mise en bouteille sur le lieu de production est rendue obligatoire et le 24 décembre 1973, l’appellation Sables Saint-Emilion est rattachée à l’appellation Saint-Emilion.
Le 11 janvier 1984, un décret abroge les appellations Saint-Emilion grand cru classé et Saint-Emilion premier grand cru classé pour ne conserver que les appellations Saint-Emilion et Saint-Emilion grand cru. Ce même décret prévoit un nouceau classement des « premiers grands crus classés et grands crus classés de l’appellation contrôlée Saint-Emilion dans un délai d’un an avec une limite de 90 crus.
Le 23 mai 1986, le troisième classement est publié. Il comporte 74 domaines et le château Beauséjour Bécot est rétrogradé au rang de Grand Cru Classé.
Le 8 novembre 1996, le quatrième classement est publié. 68 domaines retenus.
Le 12 décembre 2006, le cinquième classement est publié, il comporte 61 domaines.
Le 1er juillet 2008, le classement de 2006 est annulé par le tribunal administratif de Bordeaux estimant qu'il y a eu inégalité de traitement entre les différents crus candidats au classement.
Le 29 octobre 2012. un nouveau classement des crus classés de Saint-Emilion est publié par arrêté ministériel. Il est composé de 82 domaines.
Les vins :
Saint-Emilion Grand cru :
Représente 70 % de la production de l'aire d'appellation Saint-Emilion.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Conditions de production du décret d'appellation :
Saint-Emilion Grand cru :
Densité minimale de plantation : 5500 pieds à l'hectare.Irrigation : autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.Encépagement : Cépages principaux : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Carmenère, Côt (Malbec), Merlot.
Cépage accessoire (10 % maximum) : Petit verdot.Richesse minimale en sucre des moûts : 194 g/L pour le cépage Merlot, 189 g/L pour les autres cépages.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 11,5 %.Rendement visé : 46 hL/ha.Rendement butoir : 55 hL/ha.Assemblage : autorisé. Les cépages principaux représentant au moins 90 % de l'assemblage.Enrichissement : autorisé.Techniques soustractives d’enrichissement : la concentration partielle des moûts de raisins par les techniques soustractives d'enrichissement (TSE) est autorisée, elle ne peut pas dépasser 15 % du volume du moût de départ.Titre alcoométrique volumique total maximum après enrichissement : 13,5 %.Teneur en sucres résiduels : 3 g/L maximum.Élevage : minimum jusqu’au 1er février de la deuxième année suivant la récolte.Embouteillage : obligatoire.Tous les vins revendiquant l'appellation doivent faire l'objet d'une dégustation avant et après le conditionnement.Commercialisation possible : à compter du 15 mai de la deuxième année suivant la récolte.