Présentation :
Domaine de 42 hectares situé à 3 kilomètres au sud-est de Saint-Émilion sur la commune de Saint-Hippolyte. La propriété dominant la vallée de la Dordogne est d'un seul tenant et située sur le plateau de Saint-Hippolyte à proximité du château Destieux et du château Laroque.
Le vignoble de 32 hectares (75 % Merlot, 15 % Cabernet franc, 10 % Cabernet-sauvignon) est installé sur un sol d'argile sur socle calcaire avec une exposition sud, sud-ouest.
Le domaine tire son nom de son créateur.
Histoire :
La maison noble existait peut être dès le 14ème siècle mais de manière certaine, l'histoire de ce domaine débute au 17ème siècle avec Hélie de Bétoulaud (?-1661) qui est seigneur de Saint-Poly.
Son fils Gabriel de Bétoulaud (1616-1650), conseiller lay au Parlement de Bordeaux à compter du 23 juillet 1642 épouse le 24 février 1636 Jeanne de Forquier et l'un de leurs deux enfants Elie de Bétoulaud (1637-1709), avocat et vicomte de Roquette-Buisson fait édifier le château actuel sur son fief de Ferrand.
Ce château est peut-être inspiré du Trianon. Il est alors entouré d'un grand parc paysager qui domine la vallée de la Dordogne. Il y a sans doute déjà un vignoble présent mais à l'extérieur du château.
Elie de Bétoulaud, en hommage au roi Louis XIV (1638-1715) fait creuser en contrebas du domaine, des grottes en son honneur dans lesquelles il organise des réunions littéraires (on est en pleine époque des précieuses et Madeleine de Scudéry (1607-1701) séjournera au château de Ferrand.
Après le décès d'Elie de Bétoulaud en 1709, célibataire et sans héritier, les fiefs de Ferrand et de Saint-Poly deviennent la possession du marquis François-Joseph de Mons qui le transmettra à Léonard-Joseph de Mons (1736-?), marquis de Mons et de Dunes, seigneur de Ferrand et de Saint-Poly et propriétaire jusqu'en 1766 du château Guiraud. Celui-ci est l'époux de Rosalie-Marie-Anne de Verthamon (1756-?) depuis 1770.
Le domaine passe ensuite à Jean Luc Guillaume de Mons de Dunes (1770-?), capitaine au régiment Royal-Cravattes, qui va émigrer durant la Révolution française.
Après la Révolution française et avant 1826, Guillaume de Mons des Dunes revient en France.
Vers 1840, une de ses filles, Delphine de Mons des Dunes va épouser Benjamin Fornerod de Mons d’Avanche, officier napoléonien et viticulteur.
Benjamin Fornerod sera un des premiers, après la crise phylloxérique a reconstitué son vignoble avec des cépages américains greffés.
Le domaine passe ensuite à Marguerite Fornerod de Mons des Dunes (1852-1906) épouse depuis le 22 novembre 1868 de Georges de Roquette-Buisson (1841-1922), préfet des Basses-Pyrénées. La même année, le château de Ferrand est cité comme deuxième cru de Saint-Émilion dans le Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite de Féret.
Dès 1905, Pierre de Roquette-Buisson (1870-1944) dirige le château de Ferrand puisqu'il est le président du syndicat de la juridiction de Saint-Émilion, syndicat regroupant les viticulteurs des huit communes de l'ancienne juridiction et concurrent du Syndicat viticole et agricole de Saint-Émilion.
Après le décès en 1906 de Marguerite Fornerod de Mons, le domaine est hérité par ses enfants : Pierre de Roquette-Buisson, maire de Saint-Hypolite de 1928 à 1944, et Anne-Marie de Roquette-Buisson (1869-1960) épouse de Louis Fraissingea.
Après le décès de Pierre de Roquette-Buisson, son fils Jean lui succède à la mairie de Saint-Hypolite jusqu'en 1947 et en 1949, c’est Anne-Marie de Roquette-Buisson et sa fille, épouse Veysset qui sont les propriétaires du domaine.
En 1969, les propriétaires du château de Ferrand sont : madame de Roquette-Buisson (fille de Pierre?) et ses filles, Madame Faure-Dère et Madame Dugit.
A compter de 1969, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1978, Marcel Louis Michel Antoine Bich (1914-1994), dit le Baron Bich, créateur du groupe Bic, rachète le domaine.
Dans les années 1990, les vendanges sont mécaniques.
Après le décès le 30 mai 1994 du baron Bich, le domaine est hérité par ses enfants.
En 2002, Thomas Guibert, ingénieur et œnologue, devient le responsable technique du domaine.
En 2005, la direction du domaine est prise par Pauline Bich et son époux Philippe Chandon-Moët.
A compter de 2006, les herbicides ne sont plus utilisés dans le domaine et la confusion sexuelle est utilisée pour diminuer l'utilisation d'insecticides.
En 2010, le cuvier est rénové avec l'installation de cuves en béton thermos-régulés afin d'effectuer une vinification parcellaire, le chai à barrique également avec une capacité de stockage portée à 400 barriques.
Le vignoble est conduit en agriculture raisonnée.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
En septembre 2017, Gonzague de Lambert (copropriétaire du château de Sales en Pomerol) devient le directeur du domaine.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Rouge :
Densité moyenne de plantation : 6000 pieds à l'hectare.
Particularité de ce domaine, les vins ne sont pas commercialisés avant 5 ans d’âge.
Le domaine vend directement ses vins et ne passe pas par des négociants.
Élevage de 12 mois en fût de chêne (60 % neuf) pour le grand vin.
Le second vin du domaine porte le nom de : Le Différent.
Création avec le millésime 2007.
S'appelait auparavant Château Saint-Poly †. Dernier millésime : 2006.