Présentation :
Appellation réservée à 51 communes des Pyrénées-Orientales situées dans l’aire d’appellation Côtes du Roussillon, délimitée au nord par le massif des Corbières et le département de l’Aude, à l'est par l’étang de Canet, celui de Salses et la mer Méditerranée, au sud par le fleuve Tech et le piémont pyrénéen et à l’ouest par les massifs du canigou et des Fenouillèdes.
Le vignoble s’organise autour des réseaux hydrographiques de part et d’autre du Tech : le long du fleuve Agly et de ses affluents le Maury et le Verdouble et autour de la rivière le Réart et ses affluents qui se jettent dans l’étang de Canet.
Le vignoble est disposé sur un sol pauvre argilo-calcaire avec parfois un peu de grès, de cailloux, de sable ou de schistes.
Le climat est de type méditerranéen avec de la Tramontane.
Histoire :La viticulture débute probablement dans la région Languedoc-Roussillon dès le 6ème siècle avant Jésus-Christ avec les phocéens qui installent un comptoir à Agde.
La création d'un vignoble dans le Roussillon remonte probablement à la présence grecque du 5ème siècle avant Jésus Christ mais également à la présence ibère du 5ème siècle avant Jésus Christ avec la création de Collioure et de son port qui à cette époque a pour vocation de commercer avec les marchands grecs d'Ampurias près de Gérone.
Au Moyen-Âge, Collioure appartient au comté de Roussillon, dont Gaucelme de Roussillon ou Gaucelme de Gothie ( ?-834).
En 929, on trouve la trace de la vente d’une vigne par Guisandus et son épouse Genta à Sisegutus et son épouse Arcedonia située sur le territoire de Villa Gothorum ou Malleoles (Mailloles au sud-ouest de Perpignan).
En 961, le comte Raymond II de Rouergue, marquis de Gothie, lègue l'alleu de Perpignan à l'abbaye de Saint-Pierre de Rodes (Catalogne), et aux cathédrales de Elne et de Gérone. Le comté de Roussillon étant légué à Guilabert Ier.
En 1173, suite au décès de Girard II de Roussillon ( ?-1172), Alphonse II d'Aragon (1157-1193) devient comte du Roussillon.
Entre le 12ème siècle et le 14ème siècle, des templiers s’établissent à Banyuls et Collioure. Dès cette époque, Collioure devient le premier port du Roussillon et il est probable que dès cette époque, le vignoble est déjà existant à l’intérieur des terres.
Les vins produits dans la région sont alors des vins secs et fortement alcoolisés ce qui leur permet d’être gardé et transporté.
En 1461, Louis XI dit le Prudent (1423-1483) occupe le comté du Roussillon avant que Charles VIII (1470-1498) ne le restitue en 1493 à Ferdinand II d'Aragon dit le Catholique (1452-1516). Le port de Collioure est alors un port important où on exporte de l’huile, du textile et du vin et on y importe des épices et des tissus orientaux.
En 1642, Louis XIII (1601-1643) prend la ville de Collioure qui devient définitivement française avec le traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 par Louis XIV.
En 1816, André Jullien, dans sa Topographie de tous les vignobles connus indique que plus des deux-tiers de la production du vignoble du Roussillon est consommé sur place et que le solde est converti en eau-de-vie ou livré au commerce en précisant qu’ils sont utilisés comme vin médecin pour donner de la couleur et du bon goût aux vins faibles. Il classe en première catégorie les vins rouges de Banyuls (Bagnols) et de Collioure, sans omettre de classer le muscat de Rivesaltes comme meilleur vin de liqueur du royaume.
En 1820, le vignoble du Roussillon possède une superficie de 38000 hectares.
En 1850, l’oïdium fait son apparition.
Le 20 février 1858, le chemin de fer relie Narbonne à Perpignan, Port-Vendres est atteint en 1867 et la connexion avec l’Espagne est faite en 1878.
En 1872, le vignoble autour de Perpignan est envahi par le Vespère de Xatart.
En 1874, pour éviter l’invasion phylloxérique, le préfet des Pyrénées-Orientales interdit l’introduction de cépages en provenance des départements voisins ou de l’étranger.
Jusqu'au Codex medicamentarius de 1880 le vin de Malaga était le vin de base des vins médicinaux. Il est alors remplacé par le vin de Grenache comme vin officinal, suite aux travaux du pharmacien Paul Oliver (1842-1890) de Collioure. Cette année là, la superficie du vignoble du Roussillon atteint 80000 hectares.
En 1878, le phylloxéra fait son apparition à Prades et décime le vignoble.
Dès 1888, la reconstitution du vignoble avec des plants américains a débuté.
En 1906, la superficie du vignoble du Roussillon atteint 65000 hectares.
Le 9 octobre 1930 est fondé l'Association professionnelle des vignerons de Haut Roussillon pour la délimitation et la défense du cru.
Le 16 juillet 1932, le tribunal civil de Perpignan reconnaît l’appellation Haut-Roussillon pour les vins produits sur les coteaux environnant immédiatement Perpignan.
Le 6 août 1936, l’appellation d’origine contrôlée Côtes du Haut-Roussillon est créée par décret en même temps que les appellations Côtes d’Agly et Rivesaltes. Elle s’applique à des vins de liqueurs ou des vins doux naturels.
Le 27 mai 1937, un deuxième jugement du tribunal civil de Perpignan étend la délimitation de l'aire de production de l’appellation d’origine Haut Roussillon à certaines communes des Albères.
Le 5 août 1938, le décret d’appellation des Côtes du Haut-Roussillon est modifié.
Le 27 octobre 1943, les délimitations géographiques de l’appellation Côtes du Haut-Roussillon sont redéfinies.
Le 29 décembre 1951, l’appellation Vin Délimité de Qualité Supérieur (VDQS) Roussillon-dels-Aspres est créée pour les vins produits dans la partie sud du Roussillon.
Le 11 janvier 1952 sont créés les appellations VDQS Corbières du Roussillon et Corbières supérieures du Roussillon pour les vins tranquilles produits dans la partie nord du Roussillon au pied du massif des Corbières.
Le 19 mai 1972, les appellations Côtes d'Agly et Côtes du Haut-Roussillon créées le 6 août 1936 sont reversées dans l'appellation Rivesaltes.
Le 3 octobre 1972, un arrêté reverse les appellations Corbières du Roussillon, Corbières supérieures du Roussillon et Roussillon-dels-Aspres dans l’appellation VDQS Côtes du Roussillon.
Le 28 mars 1977, l’appellation d’origine contrôlée Côtes du Roussillon Villages est créée par décret. Elle est réservée uniquement à des vins rouges produit sur 25 communes du nord du département des Pyrénées-Orientales.
Le même jour est publié le décret d’appellation Côtes du Roussillon.
Dès 1977 Caramany et Latour-de-France deviennent des dénominations géographiques complémentaires de l’appellation Côtes du Roussillon villages.
En 1996, le vignoble de Lesquerde devient une dénomination géographique de l’appellation Côtes du roussillon villages puis en 1997, Tautavel également.
En 2003, Les Aspres devient une unité géographique complémentaire de l’appellation Côtes du Roussillon après un refus des vignerons de l’appellation Côtes du Roussillon Villages.
En 2009, la production de l’appellaiton est de 34000 hectolitres.
Petit à petit, l’aire d’appellation va évoluer pour être portée en 2011 à 32 communes : Ansignan, Baho, Baixas, Bélesta, Calce, Caramany, Cases-de-Pène, Cassagnes, Corneilla-la-Rivière, Espira-de-l’Agly, Estagel, Lansac, Latour-de-France, Lesquerde, Maury, Millas (pour la seule partie du territoire située au nord de la Têt), Montalba-le-Château, Montner, Opoul, Perpignan (pour la seule partie du territoire située au nord de la Têt), Peyrestortes, Pézilla-la-Rivière, Planèzes, Rasiguères, Rivesaltes, Saint-Arnac, Saint-Estève, Saint-Paul-de-Fenouillet, Salses, Tautavel, Villeneuve-la-Rivière et Vingrau situées dans la partie Nord de l'appellation Côtes du Roussillon, délimitée au nord par le département de l’Aude, à l'ouest par l'Agly, à l'est par l’étang de Salses et au sud par la rivière la Têt (Perpignan). Le vignoble se situe alors principalement le long des rives de l’Agly, du Verdouble et du Maury à une altitude comprise entre 100 et 400 mètres sur des sols de calcaire, de granit et de schistes.
Le 15 décembre 2017, la dénomination géographique Les Aspres intègre l’appellation Côtes du Roussillon Villages après avoir réduit à 19 communes ou parties de communes la dénomination parcellaire de son vignoble.
Les vins : Deux types de vins produits:
Vin souple à la robe grenat et aux arômes de fruits rouges.
Vin a la robe foncée, charpenté, aux arômes de fruits noirs évoluant sur des notes de cuir, d'épices, de gibier, de grillé et de réglisse.
Apte à la garde.
Température de service : 15-17 °C (59-63 °F).
Garde potentielle : 5 à 10 ans.
Accord(s) gourmand(s) avec ce vin sur le site www.101pairing.com. Synthèse des conditions de production du décret d'appellation :
Côtes du Roussillon villages :
Densité minimale de plantation : 4000 pieds à l’hectare.L'irrigation est : Autorisée avant le 1er mai et jusqu’à la récolte et à titre exceptionnelle du 15 juin au 15 août ou entre la fermeture de la grappe et à la véraison si autorisation délivrée par le directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité.Encépagement : Cépages principaux (80 % minimum avec la présence obligatoire pour 30 % minimum, ensemble ou séparément, des cépages Mourvèdre et/ou Syrah) : Carignan (60 % maximum), Grenache noir (70 % maximum), Mourvèdre (70 % maximum), Syrah (70 % maximum).
Cépage accessoire : Lledoner pelut.Richesse minimale en sucre des moûts : 216 g/L.Rendement visé : 45 hL/ha.Rendement butoir : 54 hL/ha.Titre alcoométrique volumique naturel minimum : 12,5 %.Assemblage : Assemblage d’au moins deux cépages dont 80 % maximum pour le cépage le plus important de l’assemblage.
Le cépage accessoire représente maximum 20 % de l’assemblage.Enrichissement : Pas de disposition.Teneur maximale en sucres résiduels : 3 g/L maximum si le titre alcoométrique volumique naturel est inférieur ou égal à 14 %, 4 g/L au-delà.Élevage au minimum jusqu'au 31 janvier de l’année suivant la récolte.Commercialisation possible à partir du 15 février de l’année suivant la récolte.