Présentation :
Domaine de 7,5 hectares situé sur le haut coteau situé au nord-ouest immédiat de la commune de Saint-Émilion, à proximité de l'église Saint-Martin de Mazerat et du château Canon, dont le vignoble jouxte celui du château Angélus.
Le vignoble de 7 hectares d'un seul tenant (81% Merlot, 16 % Cabernet franc, 3 % Cabernet-sauvignon) est disposé sur un sol argilo-calcaire sur socle calcaire.
Le nom du domaine fut donné par son propriétaire en 1787 et complété du nom de ses propriétaires depuis 1869.
Histoire :
Le domaine possède une histoire commune avec le château Beau-Séjour-Bécot issu de la division en deux en 1869 du château Beauséjour par monsieur Ducarpe.
Au Moyen-Age, cette partie de Saint-Émilion s'appelait Peycoucou, Peycogut ou Puycocu (le pic où chante le coucou) et était occupée par des moines cordeliers (frères franciscains).
Au début du 12ème siècle, l'église St Martin de Mazerat est construite et quelques années plus tard est rattachée au couvent des cordeliers. Durant le Moyen-Age, les alentours seront consacrés à la polyculture et la vigne fera parti des produits cultivés puisque le couvent des cordeliers possédait un cuvier, un chai et une cave.
Durant le 17ème siècle, les moines cèdent le contrôle de leurs vignobles à la famille de Gères, seigneur de Camarsac depuis 1495.
Henry de Gères, seigneur de Camarsac, Fargues, Maubousquet... est le propriétaire du domaine à la fin du 17ème siècle. La superficie du domaine est alors de 14 hectares.
En 1722, Jeanne de Gères (?-1767) épouse François de Carle de Figeac (1680-?), chevalier, seigneur du Petit-Val et lui apporte en dot ces terrains.
Le domaine passe ensuite à Jacques comte de Carles (1724-1803), maréchal de camp dans l'armée du roi puis lieutenant-général dans l'armée de la république, également propriétaire de château Figeac et du bourdieu de Sarpe (château Haut-Sarpe).
En 1787, Jacques de Carles rebaptise le domaine Beauséjour.
Après le décès en 1803 du comte Jacques de Carles, c'est son cousin André de Carle-Trajet (?-1825), de retour d'émigration, qui hérite du domaine en même temps que celui du château Figeac.
Celui-ci va faire construire le château et décider d'augmenter les rendements sur ses domaines en utilisant des fumures et des cépages productifs, pratiquer la culture céréalière, l'élevage et va planter de la garance au château Figeac. Cette manière de gérer ses propriétés va provoquer sa ruine après la levée du blocus continental décidé par Napoléon (1806-1814).
En 1823, André de Carle-Trajet vend le château Beauséjour pour la somme de 32000 francs à monsieur Charles (?) Troquart, pharmacien, qui va relever le domaine de 14 hectares et développer sa notoriété. Il va par ailleurs l'agrandir en achetant le domaine voisin de Saint-Martin.
En 1847, Pierre-Paulin Ducarpe (1811-?), notaire, cousin de Troquart reprend le domaine de 17,5 hectares.
Le 8 juin 1869, Léopold Ducarpe (1839-?) fils de Pierre-Paulin Ducarpe épouse Antoinette-Léontine « Céline » Lalanne (1845-1938) et reçoit la moitié du domaine de Beauséjour (environ 10 hectares) qui deviendra le château Beauséjour-Ducarpe. L'autre moitié avec le château et ses dépendances (7,5 hectares) revenant à sa sœur Madeleine, épouse du docteur Calixte Duffau-Lagarrosse. Les deux conservant l'étampe château Beauséjour.
En 1881, Léopold Ducarpe fils est cité comme responsable du domaine et le docteur Calixte Duffau comme responsable de l'autre moitié. Les deux domaines produisant 18 tonneaux chacun.
Depuis, la propriété est restée dans la famille Dufau-Lagarrosse.
Le 16 juin 1955 dans le premier classement officiel des crus de Saint-Émilion, le domaine est noté 1er Grand cru classé B. Il sera confirmé à chaque classement.
Le gel de 1956 obligea à replanter la quasi-totalité du vignoble.
En 1963, la Société civile du Château Beauséjour; Héritiers Duffau-Lagarrosse est créée.
En 1969, une parcelle de 3 hectares est cédée au château l'Angélus de Christian et Jacques de Boüard de Laforest. La même année, la mise en bouteille au domaine devient obligatoire pour l'appellation Saint-Émilion Grand cru et pour les Grands crus classés.
En 1979, Michel Rolland devient l’oenologue conseil du domaine.
En 1983, Jean-Michel Dubos devient le régisseur du domaine. Il succède à Jean-Michel Ferrandez parti diriger le château Citran.
En 2006, la direction du domaine est reprise par Christophe Redaud et Vincent Duffau-Lagarrosse, représentant de la neuvième génération à la tête du domaine.
En 2009, la direction générale de la propriété est confiée à Derenoncourt Consultants avec Nicolas Thiempont comme directeur du domaine et la direction technique à l’œnologue David Suire.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Premier Grand Cru Classé B.
Au mois de juin 2020, les 32 actionnaires familiaux du domaine décident la mise en vente de la propriété.
Le 7 novembre 2020, la propriété Beauséjour héritiers Duffau-Lagarrosse est vendue à Philippe Cuvelier, propriétaire du château Poujeaux et du Clos Fourtet pour une somme de 68 millions d’euros suite à la décision de 92 % des propriétaires.
Le 10 février 2020, pour des raisons pratiques (rapidité de prise d’exploitation, optimisation de la transmission), une publication au Journal Officiel confie à la Safer (Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural) la vente du domaine.
Le 18 mars 2021, la commission technique de la Safer désigne Stéphanie de Boüard-Rivoal, directrice et co-propriétaire de Château Angélus.
Le 25 mars 2021, la Safer doit rendre officiel son choix et renvoie la décision définitive au conseil d'administration régional de la Safer.
Le 7 avril 2021, le conseil d’administration de la Safer de Nouvelle-Aquitaine acte la vente pour la somme hors frais de 67712750 euros du Château Beauséjour héritiers Duffau-Lagarosse à la société Beauséjour-Courtin. La société d’exploitation du domaine SC Beauséjour exploitation étant la propriété de de Joséphine Duffau-Lagarrosse (11%), œnologue et directrice technique du château les Grands Chênes (cru bourgeois supérieur du Médoc), associée à François Janoueix (3%) et la holding familiale Famille C Participations (86%) du groupe cosmétique Clarins dirigée par Prisca Courtin.
Les œnologues conseil du domaine à compter du millésime 2021 sont Axel Marchal et Julien Viaud.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Premiers Grands Crus Classés du 7ème classement des crus classés de Saint-Emilion.
La même année, l’étiquette du domaine est modifiée, la mention Héritiers Duffau-Lagarrosse est remplacée par J. Duffau-Lagarrosse.
Pour le millésime 2024, un nouveau cuvier, réalisé par les architectes bordelais BPM, avec 15 cuves béton au lieu de 9 auparavant permettant une vinification intra-parcellaire est inauguré.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 6500 à 7000 pieds/ha.
Rouge :
Elevage en fût de chêne durant 18 mois.
La vinification s'effectue par cépage et par parcelle jusqu'à l'assemblage.
Production moyenne de 200 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Croix de Beauséjour.
Existe depuis le millésime 1998. Auparavant, le second vin portait le nom de Croix de Mazerat.