Présentation :
Domaine de 84 hectares situé à une douzaine de kilomètres à l'est de Saint-Émilion sur le plateau calcaire et dominant la vallée de la Dordogne. La propriété est à cheval sur les communes de Saint-Christophe des Bardes et de Saint-Hippolyte au nord du château de Ferrand et du château Destieux.
Le vignoble de 61 hectares (87 % Merlot, 11 % Cabernet franc, 2 % Cabernet-sauvignon) d'un seul tenant est disposé sur un sol argilo-calcaire. Seuls 27 hectares de ce vignoble sont réservés à la production du grand vin avec une exposition vers l'est et le sud principalement.
Histoire :
L'histoire de ce domaine peut être remontée au 13ème siècle avec la construction d'un château féodal.
Au 16ème siècle, lors des guerres de religion (1562-1598), le château féodal est détruit, seule une tour en réchappe. Il y aurait déjà eu un vignoble à cette époque.
En 1559, Pierre de Royer, seigneur de La Roque est maire de Saint-Emilion.
En 1603, Jacques de Lescure (?-1619), seigneur de La Salle, de Flaujagues et de Capet, conseiller au Parlement de Bordeaux à compter de 1581 et époux depuis le 11 septembre 1581 de Catherine Déalis ou de Alis (1569-?) est seigneur de La Roque.
Au 17ème siècle, sous le règne de Louis XIV (1638-1715), le château est reconstruit avec un jardin à la française et une architecture dans le style de Versailles. Le propriétaire du moment pourrait être Gabriel-Maurice de Lavie (1665-1735?), président de la première chambre des enquêtes au parlement de Bordeaux à partir de 1702 et jusque 1735. Il est l'époux depuis le 7 février 1692 d'Anne de Poitevin (1670-1705?), fille de maître Louis de Poitevin, chevalier et trésorier général de France. Celle-ci lui a apporté la maison noble du Taillan au village de l'Allemagne.
Après le décès de sa première épouse, Gabriel-Maurice de Lavie se marie en 1705 avec Marie-Thérèse de Mercier (1670-1751).
En 1719, Marie Louise Catherine de Nesmond (1686-1726) veuve de Louis François d’Harcourt (1677-1714), comte de Sézanne, est dame de La Roque.
Le domaine passe ensuite avant 1735 à Jean-Charles de Lavie (1694-1775), conseiller du roi et premier président du parlement de Bordeaux de 1735 à 1757 et acheteur de la maison noble de Saint-Genés (ou de la Gorce) vers 1734.
En 1775, le domaine est hérité par Paul-Marie-Arnaud de Lavie (1747-1801), marquis du Bourdeix, comte de Belhade, baron de Nontron et président à mortier au Parlement de Bordeaux de 1768 à 1789, né du second mariage de Jean-Charles de Lavie avec Bernardine Arnauld de Pomponne en 1740.
En 1789, le marquis Paul-Marie-Arnaud de Lavie est député de la noblesse aux Etats Généraux.
Durant la Révolution française, Paul-Marie-Arnaud de Lavie émigrerait vers Londres pendant quelques temps mais reviendrait rapidement en France puisque dès 1795, il est élu député de la Gironde au Conseil des Anciens (ancêtre du Sénat).
Après le coup d'état du 4 septembre 1797 (18 fructidor an V), il abandonne la vie politique et se retire au château du Taillan.
Après le décès sans héritier mâle de Arnaud de Lavie, le domaine est repris par Germain du Faure de Rochefort (1754-1822), son gendre, qui a épousé une des filles de Paul-Marie Arnaud de Lavie : Marie Gabrielle de Lavie (1773-1855). L'autre fille du marquis, Henriette-Georgine (1789-1855) épouse le marquis Charles de Bryas (1785-1866), maire de Bordeaux et député de la Gironde, et lui apporte le château du Taillan en dot.
Après le décès de son grand-oncle, dernier titulaire du titre de marquis de Lavie, Germain du Faure de Rochefort ajoutera à son nom celui de Lavie.
Le domaine passe ensuite au comte Charles François Louis du Faure de Rochefort-Lavie (1804-1865) avant d'être la propriété de Germain du Faure de Rochefort-Lavie (1838-1905).
Celui-ci nomme comme régisseur du domaine Pierre Paul Boisard, maire de Saint-Christophe-des-Bardes et propriétaire du château Fonplégade à partir du 2 août 1873.
La superficie du vignoble est alors de 130 hectares, la production proche de 450 tonneaux (4050 hectolitres). A cette époque, il y a un cuvier de plus de 800 m² (26 mètres * 16 mètres) sur deux niveaux avec des pressoirs mobiles et trois chais d'une contenance de 1500 tonneaux. Les vins produits sont essentiellement rouge, mais il y a également des vins blancs secs et moelleux.
Après le décès du comte de Rochefort-Lavie en 1905, le domaine est peut être hérité par Simon Élysée Ruben Rochefort qui a épousé la fille adoptive de Paul Boisard, Pauline Marie Magdeleine Boisard la fille adoptive de Paul Boisard héritière du château de Fonplégade. Le domaine conserve alors un vignoble de 130 hectares.
Le château Laroque va connaître alors des moments difficiles par manque d'entretien. Durant la crise économique des années 1930, le vignoble est arraché moyennant une compensation du gouvernement et remplacé par de l'élevage bovin. Le domaine est en partie démembré également.
En 1935, suite à une mise en vente par autorité de justice, le domaine est racheté par Paul Beaumartin, négociant en bois et propriétaire du château Haut-Bailly à la même époque.
En 1962, 40 hectares de vignoble sont replantés et la superficie du domaine est de 67 hectares.
En 1982, Bruno Sainson est nommé responsable technique du domaine. La superficie du vignoble est alors de 45 hectares.
En 1990, une sélection parcellaire du vignoble est opérée réduisant la production du grand vin à quelques parcelles du vignoble représentant une superficie de 27 hectares. Les 21 hectares restants sont destinés à la production du cru Peymartin. L'extension du vignoble se continuant.
Le monopole de la distribution est alors confié à la société Alexis Lichine devenue les Crus & Domaines de France, filiale depuis 2003 de la société les Grands Chais de France.
En 1995, la superficie du vignoble atteint 58 hectares.
Le 8 novembre 1996, le domaine intègre le classement de Saint-Émilion dans la catégorie Grand cru classé. Rang qu'il conserve jusqu'à maintenant.
En 1999 : Le cuvier est composé de 33 cuves en ciment thermos-régulées permettant une vinification parcellaire et par cépage.
En 2004, Xavier Beaumartin devient responsable du domaine, Bruno Sainson conservant la responsabilité technique du domaine.
Le 29 octobre 2012, le domaine intègre, après la proposition du 6 septembre 2012 de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), le classement officiel des crus de l'AOC Saint-Émilion Grand Cru dans la catégorie : Grand Cru Classé.
L’œnologue consultant du domaine est Gilles Pauquet.
En juin 2015, David Suire, responsable technique du château Larcis-Ducasse, devient le responsable technique du domaine en remplacement de Bruno Sainson.
En 2018, Stanislas Droin, neveu de Xavier Beaumartin prend la direction du domaine et la distribution des vins est confiée aux négociants de la place de Bordeaux.
Le 8 septembre 2022, le domaine est retenu dans la catégorie Grands Crus Classés du septième classement des crus classés de Saint-Emilion.
Les vins :
Densité moyenne de plantation : 5265 à 7000 hectares selon les parcelles.
Élevage de 12 mois en fût de chêne (50 % neuf).
Production moyenne annuelle : 950 hl/an.
Le second vin du domaine porte le nom de : Les Tours de Laroque.
Existe depuis le millésime 1985.
Un autre vin existe : château Peymouton.
Élevage en fût de chêne de 12 mois.