TechniqueEn -600 avant J.C des navigateurs phéniciens fondent Massilia (Marseille) et y plantent de la vigne d'abord pour leur consommation personnelle puis pour des échanges commerciaux avec les peuples gaulois et les autres colonies grecques et phéniciennes voisines.
Dès le 5ème siècle avant J.C la culture de la vigne se propage chez les gaulois (Coudouneu dans les Bouches-du-Rhône), puis à partir du 3ème siècle avant J.-C la demande explose et l'Italie devient le principal fournisseur de la Gaule.
La trace la plus ancienne connue de vinification en France remonte entre 425 et 400 avant J.-C. avec un pressoir à vin situé à Lattes, dans l’Hérault.
Après la conquête de la Gaule par les légions romaines, de 125 à 50 avant J.-C., la viticulture se développe progressivement dans toute la Gaule en suivant les voies de communication et principalement les voies navigables. Jusqu'au 1er siècle, le stockage du vin s'effectue dans des amphores.
Sous le règne d'Auguste (-63 à 14), les amphores sont définitivement abandonnées au profit des tonneaux en bois (invention en provenance de l'Asie mineure mais utilisée pour le vin uniquement à partir de la fin du 6ème siècle avant J.C pour le transport des vins de la Vallée du Pô vers Rome).
La dernière région développant un vignoble étant l'Alsace au 3ème siècle.
Après la chute de l'empire romain en 476, ce sont les congrégations religieuses qui développeront la culture de la vigne et la production du vin nécessaire à la célébration de l’Eucharistie avec des vignobles autour de leur monastère.
Durant le Moyen-Âge, l’essor des échanges commerciaux avec le nord de l’Europe par voie fluviale favorisent le développement des vignobles du nord et de l’est de la France.
Au 16ème siècle, ce sont les vignobles du Bordelais et de la Bourgogne qui bénéficient de ces nouveaux marchés.
Le 17ème siècle est marqué par le développement des voies de communication (canaux, navigation fluviale et routes) vers Paris.
Après 1668, un moine bénédictin de l'abbaye Saint-Pierre d'Hautvillers, Dom Pérignon, développe une méthode de production de vins effervescents qui prendra le nom de "méthode champenoise".
En 1790, la superficie du vignoble français est de 1674489 hectares.
En 1800, la superficie du vignoble est de 1734573 hectares pour une production annuelle avoisinant les 25 millions d'hectolitres (soit près d'un hectolitre par habitant, population de la France en 1800 : 27 millions !). Le rendement moyen du vignoble est alors compris entre 12 et 15 hectolitres par hectare.
En 1827, la production nationale atteint 36819000 hectolitres (5,2 millions sont distillés et 1,1 millions d'hectolitres exportés) pour une population de près de 33 millions d’habitants.
Ces productions expliquent les différentes crises économiques traversées par le vignoble français à cette époque.
En 1845, la production vinicole française (Algérie comprise) est de 45486000 hectolitres.
En 1848, la consommation moyenne de vin est de 51 litres par personne et par an.
Vers 1850, la superficie du vignoble français dépasse les 2 millions d’hectares pour une production moyenne de 44 millons d’hectolitres. La superficie . Celle du vignoble algérien possède une superficie de 762 hectares.
En 1854, la production du vignoble français s'écroule à cause de l'oïdium, elle tombe à 10824000 hectolitres en 1854. Cette crise permet d'écouler les stocks et de faire remonter les prix de vente. Ce sont les différentes attaques subies par le vignoble français hexagonal qui entraîne la plantation et le développement rapide dans les « colonies » d'un vignoble.
Le 27 mars 1851, une loi tendant à la répression plus efficace de certaines fraudes dans la vente des marchandises est publiée. C'est la première loi sur la falsification et les vins fraudés.
A l’occasion de l’Exposition Universelle de 1855, Napoléon III décide d'organiser une présentation de chaque région viticole française et de présenter un classement permettant aux étrangers de « comprendre » les vins français. A cette occasion, le 18 avril 1855, la Chambre de Commerce de Bordeaux établi une liste des vins rouges avec cinq niveaux et une liste de vins blancs avec trois niveaux de classement.
Les 5 et 9 mai 1855 est publié une loi sur la répression des fraudes dans la vente des boissons.
En 1858, la production vinicole française est remontée à 45800000 hectolitres.
En 1863, le phylloxéra fait son apparition dans le sud de la France au château de Manissy près de Tavel.
En 1865, le phylloxéra touche quelques communes du Gard et des Bouches du Rhône, à partir de ce moment, il va s’étendre à tout le vignoble français au rythme d’environ 30 kilomètres par an. La production française atteint 68924961 hectolitres.
En 1869, la production de l’hexagone est de 71375965 hectolitres.
En 1872, la consommation moyenne de vin est de 77 litres par personne et par an.
En 1874, la superficie du vignoble français est de 2446862 hectares et la production totale de 1875 atteint 83632391 d'hectolitres pour une population d’environ 38,7 millions d’habitants (soit 2,2 hectolitres par personne, enfant compris !).
En 1878, le vignoble subit la première attaque du mildiou, sa superficie passe à 2192000 hectares dont 17614 hectares pour le vignoble algérien.
Le 2 août, 1879, une loi exempte les plantations nouvelles de vigne d’impôt foncier pendant trois ans afin de favoriser la replantation du vignoble (en cépage greffés).
En 1883, le vignoble algérien possède une superficie de 45629 hectares.
En 1884, on continue de replanter dans l'hexagone des cépages à fort rendement, notamment dans le Languedoc, pouvant atteindre jusque 200 hectolitres par hectare pour les zones irrigables comme la Camargue. La superficie replantée pour toute la France est de 55000 hectares (dont 30000 hectares dans l’Hérault). Dans le même temps, 23000 hectares sont soumis à la submersion, 6200 hectares traités au sulfo-carbonate, et 33000 hectares au sulfure de carbone. Ce qui représente 17 % du vignoble ravagé par le phylloxéra (3 % en 1878, 7 % en 1882, 11 % en 1883).
En 1885, le black-rot s'attaque au vignoble français.
Le 14 août 1889 le sénateur de l'Hérault Charles Griffe (1825-1895) dans sa loi ayant pour objet d’indiquer au consommateur la nature du produit livré à la consommation sous le nom de vin, et de prévenir les fraudes dans la vente de ce produit défini dans son article premier le vin : nul ne pourra expédier, vendre ou mettre en vente, sous la dénomination de vin, un produit autre que celui de la fermentation des raisins frais (cette définition légale du vin a été abrogée en 2010). Cette même année, la superficie du vignoble algérien atteint 96624 hectares et la production française chute, suite à la crise phylloxérique et au black-rot à 23223572 hectolitres.
En 1892, le gouvernement français autorise les viticulteurs d’Algérie a planté des plants greffés.
En 1893, le vignoble de la région parisienne, de l'Oise, de l'Eure et de l'Eure et Loir a disparu.
En 1898, la superficie du vigonble algérien atteint 135719 hectares.
En 1900, la production vinicole de la France remonte à 67362661 hectolitres pour une superficie supérieure à 2300000 hectares, la superficie du vignoble algérien étant de 145226 hectares pour une production de 54440000 hectolitres. Le rendement moyen du vignoble français atteint alors 29 hectolitres par hectare.
En 1904, la superficie viticole française est de 1641142 hectares pour une production nationale de 66 millions d’hectolitres.
Le 1er août 1905, une loi sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires et des produits agricoles jette les premières bases de l'appellation d'origine. Cette année-là, la récolte métropolitaine est de 66 millions d’hectolitres, celle de l'Algérie : 8,6 millions d’hectolitres.
La loi du 5 août 1908 complète celle du 1er août 1905, prévoyait des délimitations administratives et précise que l’on peut statuer par décret pour établir la délimitation des régions pouvant prétendre exclusivement aux appellations de provenance des produits. Cette délimitation serait faite en prenant pour base les usages locaux et constants.
La surproduction due à des millésimes d'abondance de 1904 à 1907, à l'explosion de la production et des importations des vins d'Algérie utilisés pour le coupage des vins, vont provoquer l'effondrement du marché viticole du Languedoc et une forte agitation sociale dans cette région dépendant essentiellement de la production viticole. Agitation qui gagnera ensuite la Champagne pour une autre raison : l'étroitesse géographique des délimitations de l'appellation d'origine Champagne (décret du 17 décembre 1908).
En 1910, la production française chute à 28529664 hectolitres (dont 8,8 millions pour l’Algérie) suite à une importante attaque du mildiou en métropole.
En 1914, la production française remonte à 56134000 hectolitres (10317000 hectolitres en Algérie).
En 1915, la production chute à 20 millions d’hectolitres obligeant à des réquisitions et à l’importation de vins étrangers pour fournir l’armée française (10 à 15 millions d’hectolitres de vins).
En 1916, le vignoble métropolitain possède une superficie de 1513448 hectares, le vignoble algérien 200000 hectares.
En 1918, à la fin de la première guerre mondiale, la production française représente 51328397 hectolitres dont 6343101 hectolitres en Algérie pour une population de 38670000 habitants (1,3 hL par habitant). Cela représente 40 % de la production mondiale de vin.
A cette époque, la vigne produit du vin dans presque toute la métropole sauf dans 7 départements (Côtes du Nord, Finistère, Manche, Nord, Orne, Pas de Calais et Seine-Inférieure) et 4 départements : Aude (3880861 hectolitres), Gard (2810544 hectolitres), Hérault (9894320 hectolitres) et Pyrénées-Orientales (2712280 hectolitres) représentent la moitié de la production totale.
Le 6 mai 1919, une loi relative à la protection des appellations d'origine définit un vin, mousseux ou tranquille, ou une eau-de-vie par son lieu de production et le droit à l'appellation d'origine simple par des usages locaux, loyaux et constants. Elle donne le droit exclusif aux tribunaux civils de définir les appellations d’origine. Cette loi défini l’appellation d’origine comme un droit collectif de propriété, l’impossibilité pour les appellations d’origine viticoles de présenter un caractère générique et de tomber dans le domaine public et impose des contraintes administratives aux négociants et viticulteurs revendiquant une appellation d'origine (déclaration de récolte, registre d'entrées et de sortie, etc). Cette même année, le vignoble tunisien possède une superficie de 700 hectares (40000 hectolitres produits en 1922), le Maroc un vignoble de 20000 hectares pour une production de 518000 hectolitres et l’Algérie produit 7783367 hectolitres de vin.
En 1924, l'Office international du vin (OIV) est créé à Paris et comprend 17 pays adhérents.
Le 22 juillet 1927, une loi complète la loi du 6 mai 1919 et ajoute notamment à la définition de l’appellation d’origine les cépages et exclue les hybrides producteurs directs. L'appellation d'origine est donc créée, elle garantie l'aire de production et l'encépagement.
Entre 1930 et 1939, la production moyenne s'élève à 56 millions d'hectolitres pour un vignoble ayant 1,5 millions d'hectare de superficie (représente moins de 5 % de la superficie consacrée à l'agriculture).
En 1930, le vignoble marocain possède une superficie de 9500 hectares et une production de 200000 hectolitres.
Entre 1930 et 1934, quatre millésimes abondants vont être produits, ce qui avec la montée en puissance des vignobles des colonies va provoquer une surproduction structurelle. Le rendement moyen à l'hectare entre 1924 et 1933 atteint 36,7 hectolitres et passe à 51 hectolitres en 1934.
Le 30 juillet 1935, un décret loi crée le Comité national des appellations d'origine. Cet organisme privé est chargé par l'état de définir et contrôler les lois concernant les conditions de production des vins d'appellation d'origine contrôlée et des eaux-de-vie. Les appellations d'origine contrôlées sont créées, elles garantissent en plus d'une aire de production et d'un encépagement, une limitation des rendements et un degré alcoolique minimal des vins concernés. Le rendement à l'hectare du vignoble français pour l'année 1935 s'élève à 48 hectolitres. Cette même année, le vignoble marocain a une superficie de 23000 hectares pour une production de 440000 hectolitres (19 hl/ha).
Fin 1936, il existe déjà 70 appellation d'origine contrôlée.
Le 13 janvier 1938, une loi proposée par le député Armand Chouffet (1895-1958) autorise la suppression d’une appellation simple par décret si accord des associations viticoles concernées et du Comité National des Origines. Cela permet d’éviter la coexistence appellation simple/appellation d’origine contrôlée.
En 1938, la superficie du vignoble français est de 1478000 hectares.
A la fin de l'année 1939, le cap des 200 appellations d'origine contrôlée est franchi (aucune appellation dans le Languedoc-Roussillon) et le vignoble algérien atteint sa superficie maximale avec 400000 hectares.
Le 3 avril 1942, la loi Chouffet sur les appellations contrôlées, complété par le décret du 21 avril 1948, interdit la coexistence d'une appellation d'origine simple et d'une appellation d'origine contrôlée pour un même territoire. Cela entraînera la disparition progressive de l'appellation d'origine simple (supprimée en 1973 pour les vins).
Toujours en 1942, le comité national des appellations d'origine propose la création d'une catégorie intermédiaire entre appellation d'origine contrôlée et l'appellation d'origine simple définie par arrêté et non par décret : Vin Délimité de Qualité Supérieure pour des vins ayant une petite notoriété, de petits rendements et une délimitation, une sorte d'antichambre pour l'appellation d'origine contrôlée.
En 1947, le Comité national des appellations d'origine change de nom pour devenir l'Institut National des Appellations d'Origine.
En 1948, la superficie du vignoble algérien est de 390000 hectares pour une production de 20 millions d'hectolitres uniquement dédiée aux cépages à grand rendement pour des vins ordinaires. La Tunisie possède alors un vignoble de 50000 hectares (dont 30000 hectares atteints par le phylloxéra). La production totale du vignoble français dépasse alors les 100 millions d'hectolitres.
Le 18 décembre 1949, la catégorie Vin Délimité de Qualité Supérieure (VDQS) est créée.
Le décret du 13 septembre 1968, qui sera modifié le 29 novembre 1973, crée la catégorie des vins de pays qui désigne des vins de table rattaché à une aire géographique de production désignée avec des conditions d'encépagement et de production.
En 1999, les vins d'Indication géographique Protégée (IGP) sont rattachés à l'Inao.
L'ordonnance n° 2006-1547 du 7 décembre 2006 supprime la catégorie des vins AOVDQS au plus tard pour le 31 décembre 2011 et reverse ces appellations dans les catégories Appellation d'Origine Protégée (AOP) ou Indication Géographique Protégée (IGP) avant le 1er janvier 2012.
En 2010, la superficie du vignoble français est de 750000 hectares.
En 2012, l'Italie devient le premier producteur mondiale de vin avec 40,8 millions d'hectolitres (40,4 millions d'hectolitres pour la France).
En 2014, la France redevient le premier producteur mondial de vin mondial avec 46 millions d'hectolitres.
En 2017, la production française chute à 35,6 millions d’hectolitres en raison des intempéries.