Cru bourgeois

France.
Mention autorisée pour un vin d'Appellation d'Origine Protégée.
Le terme de cru bourgeois est une mention commerciale propre au Bordelais, apparue dans un livre pour la première fois en 1829 (Classification et description des vins de Bordeaux, Paguierre courtier en vin à Bordeaux et Paris). Cette mention est utilisée au 19ème siècle pour distinguer la provenance des crus par ordre de mérite : noble (1er cru à 5ème cru), bourgeois (bourgeois, premier bourgeois ou supérieur), artisan et paysan.
Avant la première guerre mondiale, les crus bourgeois s’exportaient principalement vers l’Allemagne et la Russie.
Le terme cru bourgeois n'est devenu officiel qu'en 1932 avec le premier classement des crus bourgeois (444 crus classés) appliqué à des châteaux bordelais du Médoc non classés grand cru (classement de 1855).
En 1979, la communauté européenne interdit les mentions hiérarchiques non officielles mais tolère l'usage de la mention Cru bourgeois sous réserve que son utilisation soit encadrée par l’Etat Français. Les mentions "Bourgeois Supérieur", "Grand Bourgeois" et "Bourgeois Exceptionnel" sont interdites.
En 1989, le Syndicat des Crus Bourgeois devient propriétaire de la marque déposée "Cru Bourgeois". L'utilisation de cette marque est limitée à la totalité du vignoble bordelais, ce qui permet, théoriquement, d'accepter des crus des régions du Blayais, du Libournais ou du Sauternais qui utilisaient également cette mention auparavant.
En 1990, un Syndicat des Crus Bourgeois des Premières Côtes de Blaye est créé.
En 1994, la cour d'appel de Bordeaux interdit le dépôt de la marque Cru bourgeois.
Le 30 novembre 2000 un arrêté du ministère de l’agriculture défini le règlement d'organisation du classement des crus bourgeois pour les appellations d'origine contrôlées produites dans l'aire de l'appellation d'origine contrôlée "Médoc". Le classement a pour objet d'établir une hiérarchie de mérite des crus bourgeois pour les vins à appellation d'origine contrôlée " Haut-Médoc ", " Listrac ", " Margaux ", " Médoc ", " Moulis ", " Pauillac ", " Saint-Estèphe " et " Saint-Julien ". La hiérarchie prévue est la suivante dans l’ordre décroissant : Cru bourgeois exceptionnel.
Cru bourgeois supérieur.
Cru bourgeois.
En 2003, un arrêté du Ministère de l'agriculture et de la pêche propose un classement officiel des crus bourgeois du Médoc pour une durée de 12 ans. Classement contesté en justice par 77 châteaux non retenus et annulé par le tribunal administratif de Bordeaux au nom de la partialité du jury. En appel de cette décision, la cour d'appel du tribunal administratif de bordeaux annule et casse le classement le 27 février 2007.
Conséquence, le 22 juin 2007, la Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) interdit l'utilisation de la mention Cru bourgeois jusqu'à la création d'un nouveau classement.
Pour contourner cette interdiction, le syndicat des crus bourgeois du Médoc, devenu Alliance des Crus Bourgeois du Médoc utiliser une démarche de certification au travers d'un cahier des charges validé par un organisme certificateur.